Chapitre 10 - P1

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ℳ𝒶𝒾

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Elle coule sur ma peau, brûlante, consolante. Ma respiration coupée pour ne pas être noyée, je réfléchis. Mes doigts glissent sur les parois lisses de la cabine glacée. Ça fait un bien fou.

Je tourne le mitigeur vers le bas, l'eau se coupe. Quelques petites gouttes rebelles glissent le long de ma poitrine nue.

Un soupir s'échappe de mes lèvres, accompagné de volutes de vapeur chaude qui s'élèvent de ma peau rougie par la chaleur.

C'est la première fois que je me réveille aussi tôt ici, il est à peine 7h. Par la petite fenêtre de ma salle de bain, je peux apercevoir des lueurs rosées au loin, signe que le jour se lève.

Hier soir, après que Rose soit allée dormir, Ambre et moi avons beaucoup discuté. C'était un moment agréable, et j'ai l'impression que nous devenons amies, ce dont j'avais grandement besoin.

En m'enroulant dans une serviette, je repense à nos conversations variées et anodines, pourtant si plaisantes.

Je sors un pied de la douche, puis l'autre. Je quitte la salle de bain pour rejoindre ma chambre. Les rayons encore timides filtrent à travers les rideaux entrebâillés, illuminant la pièce d'une lueur dorée.

Je retire ma serviette et laisse l'eau s'égoutter de mes cheveux trempés, les enroulant dans celle-ci.

J'ouvre un tiroir de la commode en bois près de mon lit, saisissant une fois de plus une culotte blanche. Pour cette fois, sobre, confortable. Je lève les jambes et l'enfile rapidement.

Je choisis ensuite une brassière blanche que je mets sous une grande veste à capuche assortie à tout le reste. Jogging, baskets, et je disparais pour me sécher les cheveux.

Hier soir, avant de laisser Ambre, je lui ai demandé de ne pas me ramener le petit déjeuner dans ma chambre comme habituellement. Je préfère me servir moi-même, visiter la cuisine, voir ce qui me donne envie.

La brune a accepté, visiblement ravie que "je sois moins timide" selon elle.

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Toujours de grand couloirs, les mêmes grands couloirs. Ils me font peur la nuit, ils semblent infinis. Mais je dois avouer qu'aussi tôt, quand la lumière passe à travers les motifs vitrés, ils deviennent tout de suite plus chaleureux, magnifiques.

Je descends rapidement les escaliers, mon ventre gargouille. Mon estomac réclame sa part. Je me repère aux pièces que je connais déjà : la salle à manger, celle du trône, et la salle de réception.

Pas de cuisine au rez-de-chaussée ? Peut-être au sous-sol, mais ça m'étonnerait, je ne connais là-bas que le bassin avec la vue sur le jardin... Puis ce n'est pas aussi grand qu'ici ou qu'à l'étage. Bien... Je retourne en haut et cette fois j'emprunte le couloir opposé au mien.

Après avoir dépassé plusieurs grandes portes qui me semblent scellées, je suis guidée par une odeur puissante de nourriture. J'arrive finalement devant les grandes portes ouvertes de la cuisine. Au premier abord il n'y a personne.

Je me tiens dans une pièce grandiose, une cuisine typiquement miledienne où chaque détail respire l’élégance de sa traditionnalité. Des murs ornés de motifs délicats, des poutres en bois foncé, un sol clair et des lanternes suspendues au-dessus d'une table où se dressent quelques couverts. De splendides roses trempent dans un vase transparent sûrement beaucoup trop cher.

L'impératrice des FemmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant