Cette histoire, c'est l'histoire des dragons originels ; le dragon de l'eau, de feu, de terre et d'air. Tous les quatre vécurent dans une ère de paix et d'harmonie, chacun occupant un rôle précis dans l'équilibre de ce monde, tous dépendaient des uns et des autres sans jamais faillirent à leurs tâches. Et puis les hommes apparurent, vénérant ces créatures comme des divinités, les dragons intrigués par ces êtres frêles décidèrent d'interagir avec eux, et c'est avec le temps que les quatre dragons originels vinrent à porter de l'affection sur ces êtres humains. Les hommes ne pouvaient pas survivre bien longtemps, de compositions fragiles, ils mourussent très vite comparés à l'immortalité des dragons, et plus les humains mouraient plus les bêtes en vinrent à éprouver de la pitié envers ces créatures si faibles. Alors ils décidèrent de donner leur pouvoir à chaque chef de tribu, afin que les hommes puissent survivre, divisant les hommes en quatre clans.

L'homme ne fit plus qu'un avec le dragon, chaque descendance, hérita du pouvoir du dragon qui se développa en lui. Et alors l'humain reçut de nombreuses facultés, ce gène ne s'appliqua pas à tous, mais ceux qui l'héritaient possédait un métabolisme hors norme, une force spectaculaire et la capacité de muter.

Les dragons ne cessèrent pas réellement d'exister, leurs pouvoirs continuaient de grandir dans les humains, mais ils ne purent plus reprendre leurs formes charnelles d'autrefois, et se contentaient d'exister dans les esprits des hommes. Seulement, ce qu'ils avaient oublié, c'est que l'homme était étroit d'esprit, faible, égoïste et ne souhaitait que le pouvoir et la gloire.

C'est sous le règne du roi Adénaos II que les tensions commencèrent, le peuple de Terre commença par accuser le peuple de l'Eau d'avoir, par le passé, volé des terres. Puis pour on ne sait quelle raison le peuple du Feu vinrent se mêler aux batailles menées seulement, ils dominèrent aisément par les guerriers Soleil, connu pour leurs forces inépuisables. Puis le peuple de l'Air se mêla par la suite aux tensions, et commença une ère de guerre, de terreur et de tristesse.

Au final, personne ne sut vraiment les raisons de ces attaques, ni si elles étaient vraies, si c'est dans cet ordre que les clans avaient commencé cette guerre ? Personne ne le sait vraiment puisque cette histoire change en fonctions des clans, essayant de passer le leur comme le plus glorieux. Alors plus rien n'avait de sens. Seulement que la Terre avait gagné en puissance et que désormais, c'était elle qui avait le dessus, le peuple de Feu était celui qui tenait le plus le coup ces fameux guerriers de Soleil se battaient avec véhémence ne lâchant rien, pour le peuple de l'Air eux se contentait de juste de survivre du mieux possible et quant au peuple de l'Eau, il ne restait presque plus rien de nous.

Complètement décimé il ne restait que deux villages, le reste avait été brûler et démolie par les différentes batailles qui s'y étaient mené. Les deux seuls villages qu'ils restaient sont beaucoup trop appauvris pour survivre, et chaque soldat de Terre qui venait nous volait toujours plus.

Mon arrière-grand-mère aimait me conter quand j'étais jeune l'histoire des dragons originels, leurs anciens pouvoirs ; la guérison pour l'eau, une force démesurée pour la terre, voir à travers l'âme pour l'air et la téléportation pour le feu. Et ils existaient bien, oui, ils existaient, mais ils les ont tous tués. Je devais avoir 8 ans quand ils sont venus dans notre village, nous nous y attendions tous quand nous avions vu que ceux qui nous entouraient étaient complètement ravagés, mais nous avions espérés. Je me souviens qu'ils avaient cette horrible liste, avec tous les noms des gens qui avaient hérité des dons de guérison, et malheureusement ma mère en faisait partie, j'étais cachée derrière ma grand-mère, mon père les a supplié de laisser ma mère en vie, mais les soldats ne faisaient que de rires et on finit par ordonner qu'on l'exécute de la même manière que ma mère et que tous ceux qui avaient eu ce don ; Attaché sur un poteau et brûler vif.

Nous avions été obligés d'assister à cette scène, obligés de regarder, parce que ce n'était pas qu'un acte de barbarie pour prouver qu'ils avaient le dessus non, c'était pour nous montrer ce qu'il adviendrait de ceux qui possédaient ce don.

***

- Ils vont revenir, et cette fois-ci dragon ou humain, ils ne feront pas la différence, il faut que tu partes Jenny. Les larmes ne cessaient pas de couler tandis que ma grand-mère caressait ma joue affectueusement comme elle le faisait toujours.

- Je ne peux pas vous laisser, je ne peux pas... J'éclatai en sanglots et elle me prit dans ses bras, en frottant mon dos comme quand j'étais enfant. Je me calmai peu à peu, et elle m'éloigna d'elle empoignant mes épaules de ses mains frêles et tremblantes.

- Écoute-moi Jennyfer, l'emploie de mon nom complet était pour me faire comprendre la gravité des choses, tu es peut-être la dernière, quand tu étais enfant, nous avons pu te cacher, mais cette fois, ils te tueront sans aucune pitié, tu m'entends ? Tu dois survivre, Jenny.

- Mais où pourrais-je aller ? Presque toutes les villes du pays de l'Air sont assiégées quant au pays du Feu, c'est beaucoup trop compliqué d'y entrer. Je survivrais pas seule grand-mère, ne me laisse pas, je t'en prie, mes larmes redoublèrent, mais le regard de ma grand-mère se fit froid cette fois-ci ; je devais me ressaisir.

- Va à Elphida, c'est là que vont tous les réfugiés, c'est la plus grande ville du peuple de l'Air, ils t'accepteront si tu mens. Dis-leur que tu es orpheline, qu'on t'a battu puis que tu as fuis les restant de ta vie, que tu es juste humaine et surtout, tu n'as jamais rencontré tes parents ou quelqu'un d'autre. Ok ? Je me contentais de hocher la tête perdue.

- Ma petite Jenny, tu dois survivre d'accord, n'oublie rien de ce que je t'ai enseigné, viens par là mon petit, elle me prit dans ses bras trop brièvement pour que je puisse l'étreindre en retour. Je t'ai mis des vêtements propres, de la nourriture, une gourde d'eau, pense à économiser tout ça d'accord ? Je t'ai passé toutes nos économies, ceux du village ont participé. Tu dois avoir plein d'autres choses, mais le temps presse.

- Euride va t'accompagner jusqu'à sa barque, là, tu auras passé la frontière. Avant que tu ne partes, tu dois aussi être sûre de te protéger, tiens, elle me tendit un petit couteau avec un manche où on pouvait apercevoir un dragon d'eau peint dessus.

- Grand-mère...Dis-je en pleurant de nouveau. Si je pars, je vous verrez plus jamais... Toi et ceux du village...

- Jenny, nous sommes condamné depuis bien trop longtemps la seule chose que nous pouvons faire désormais, c'est te sauver, toi la dernière.

- Je ne veux pas être la dernière, tu as dit qu'ils étaient peut-être cachés, je ne suis pas la dernière.

- Peut-être bien, peut-être aussi que c'est trop tard, personne ne peut le savoir. Aller, prends ton sac, elle m'enfila les bretelles sur mes épaules, comme à l'époque, quand je devais partir chercher du bois et des fruits dans la forêt.

- Grand-mère, dis-je en me retournant, je survivrai. Je ne mourrai pas aussi vite, je ne mourrai pas de leurs mains, je ferais mon possible pour que ça n'arrive pas. Elle sembla satisfaite de voir dans mon regard toute cette détermination et m'embrassa une dernière fois, nous entendîmes trois coups sur la porte ; Euride.

- Jenny, me chuchota-t-elle, n'oublie jamais les contes, ni d'où tu viens et encore moins le pouvoir qui sommeil en toi. Elle me lâcha et ce fut grand-mère qui eut les larmes aux yeux, elle s'avança vers la porte pour ouvrir à Euride, un vieux septuagénaire qui a toujours été gentil avec nous. Il nous salua d'un signe de tête, il était tard dans la nuit et nous devions être le plus discret possible. Jenny, n'oublie jamais. Elle me mit son collier, il était simple, une chaîne en or discrète avec un pendentif en forme de goutte d'eau composé de plusieurs nuances de bleu, elle me cacha le collier sous mon tee-shirt. Et me poussa vers la porte, Euride était silencieux comme à son habitude. Je partis alors avec Euride direction vers la forêt non sans regarder derrière moi ma grand-mère plusieurs fois, jusqu'à ne plus l'apercevoir dans la noirceur de la nuit, Euride ne possédait qu'une lanterne, qui nous éclairait faiblement, histoire ne pas nous faire repérés.

Euride m'accompagna jusqu'à la barque, près du rivage, nous avions marché 2h sans pause, une fois arrivé, il me fit entrer dans la barque et me montra la réserve de nourriture, qui était faible, mais je le remercie pour ce geste, il me mit une couverture et lui aussi les larmes aux yeux, poussa la barque sans un mot, et je sus que c'était un adieux. Je lui fis, au revoir de la main jusqu'à ce que la nuit m'enlève la possibilité de le voir. 

La légende des Dragons originels 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant