00 | Les cicatrices du Sinaï

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𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐔𝐍𝐄 — PROLOGUE

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𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐔𝐍𝐄 — PROLOGUE



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NECTAR OF GODS
les cicatrices du Sinaï.

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En cette nuit sombre, la seule dose de lumière est celle qui émane des étoiles. C'est ce qui éclaire le chemin de Nikolina, dans le sable tranchant du désert égyptien. La chaleur n'est pas aussi intense qu'en pleine journée, mais sa douleur en multiplie les effets. Son keffieh noir et blanc ne sert plus à dissimuler ses cheveux blonds, mais est utilisé comme garrot autour de sa blessure à la cuisse. Le sang coule, marquant son passage.

D'une main, Nikolina tient son semi-automatique Jericho 941, subtilisé à ses poursuivants. De l'autre, elle tente de faire pression sur sa plaie par balle aux côtes. La douleur agonise sa patience, perturbe ses sens. Tout ne tient plus qu'à un fil, prêt à se briser d'une seconde à l'autre. Et c'est d'ailleurs ce qu'il se produit, lorsque sa jambe infirme ne supporte plus le poids du sang perdu.

Nikolina s'effondre sur le sol, ravalant un hoquet de douleur. Son visage est traversé par la sueur, ses lèvres sont asséchées grossièrement. Le teeshirt blanc qu'elle portait est imbibé de son sang, ou à moitié déchiré pour servir de pansement. Il n'y a que les frêles battements de son cœur, qui font encore vibrer son abdomen. Même le souffle qui s'échappe de sa bouche ne ressemble plus qu'à un sifflement irrégulier.

Le désert effrayant est à deux doigts de l'engloutir. Et, il aurait pu le faire. Mais avant, Nikolina a mobilisé toutes ses forces pour lever son arme vers la silhouette qui s'est alors penchée sur elle. En vain, puisqu'elle n'a eu le temps que d'apercevoir le regard surpris d'un vieil homme, avant de fermer les yeux sur l'immensité noire veillant sur elle.


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Lentement, mes paupières papillonnent. Elles mettent quelques secondes à s'accommoder aux lumières jaunâtres qui défilent dans l'obscurité. Secouée par ce qui semble être les roues aventureuses d'une camionnette, ma conscience émerge peu à peu. Néanmoins, mon corps, lui, reste comme paralysé d'une douleur encore trop fraîche. Malgré le brouillard de mes pensées, j'arrive à discerner une présence dans mon périmètre.

— Vous.. qui...

Ma voix est pâteuse, mes mots incompréhensibles. La douleur semble toujours martyriser la fiabilité de mes sens. Tout n'est pas clair, mais cette supposée présence se matérialise enfin. Une voix, cassée par un âge mûr, pas trop avancé, et rythmée par la fatigue, parvient jusqu'à mon audition, dans un anglais accentué d'une langue latine.

— Économise tes forces, mi nieta. Fais-moi confiance. On change de continent...

L'information n'a même pas le temps de concrètement monter à mon cerveau. J'en perds toutes mes notions. Le sommeil me rappelle, même si mon esprit tente de lutter de toutes ses forces. À nouveau, mes muscles se détendent. Et ma voix résonne une dernière fois sous les secousses de cette camionnette.

— Pas... confiance.

Puis, le néant m'appelle. Et mes démons me rejoignent.

NECTAR OF GODSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant