𝓝𝐄𝐂𝐓𝐀𝐑 𝓞𝐅 𝓖𝐎𝐃𝐒
Lorsque le chaos explose, et que les débris frôlent le cœur, le seul espoir reste de mourir, pour ne pas souffrir.
Dans les favélas du Venezuela, l'explosion guette tous les jours. La différence ne se fait même plus entre...
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𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐔𝐍𝐄 — CHAPITRE SEPT
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NECTAR OF GODS NIKOLINA
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Encore humides de ma douche tardive, mes cheveux insufflent de la fraîcheur sur ma nuque. Puis c'est au tour de mon corps entier de goûter à une froideur illusoire, le temps d'un instant, oubliée par les températures brûlantes du Vénézuéla. On pourrait penser que mes années passées en Égypte, dans la ville désertique d'Ismaïlia m'auraient habituée à cette chaleur insupportable. Mais le soleil n'est pas le même ici, il est plus traître et plus dangereux. Sans compter que j'ai davantage passer mon enfance dans les ruelles froides et austères de St-Petersbourg. Le pays dictateur du bloc de l'est d'où provient ma génitrice a refroidi mes pas, quand le pays adoptif de mon géniteur les a réchauffés plus tard.
— Nikolina ! chantonne Lourdes. Tu es prête ?
La manière dont elle prononce mon nom est hypnotisante. Des accents parfaitement mélodieux, et les L roulés rendent l'appellation moins dure que dans mes langues d'origine. Son accent est d'ailleurs différent de celui de son mari. Lourdes est plus concise et moins rapide. Malgré que son débit triple le mien. Enchantée par sa voix, je finis par abandonner mon reflet avant d'avaler un Tramadol. Puis, je m'éloigne de la salle de bains aux tons verdâtres, où l'eau ne circule qu'à certaines heures, pour avancer vers la cuisine ouverte. Mes doigts écartent doucement le rideau de perles, cette fois-ci sans braquer d'armes sur la propriétaire.
— Tu aimes les fruits ? demande-t-elle avec un sourire enjoué.
La surprise peint mes traits. J'acquiesce, sur la réserve, alors qu'elle se décale pour me laisser apercevoir les plateaux réunissant diverses fruits. En réalité, c'est mon point faible. Surtout la mangue. Et la découvrant parmi les autres pièces, je lutte de tout mon être pour ne pas sourire. Ils m'hébergent, mais je n'oublie pas pour autant les raisons à ma présence en ces lieux. Je fuis les soldats psychopathes de ce bon vieux El Silbón, qui n'est rien d'autre qu'une farce qui connaîtra bientôt sa chute.
— Lourdes. Tu lis dans mes pensées ?
Son sourire s'égaye, alors qu'elle dépose les plateaux sur le comptoir. Je m'installe rapidement sur le tabouret, alors qu'elle me rejoint.
— T'aimes..., commencé-je avant de prendre une intonation plus froide. T'aimes cuisiner ?
— Ce n'est pas de la cuisine, ça ! rétorque-t-elle joyeusement avant de s'obscurcir un peu.
