𝓝𝐄𝐂𝐓𝐀𝐑 𝓞𝐅 𝓖𝐎𝐃𝐒
Lorsque le chaos explose, et que les débris frôlent le cœur, le seul espoir reste de mourir, pour ne pas souffrir.
Dans les favélas du Venezuela, l'explosion guette tous les jours. La différence ne se fait même plus entre...
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𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐔𝐍𝐄 — CHAPITRE QUATRE
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NECTAR OF GODS OSCAR
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— J'ai gagné !
Face à ma phrase exclamative, Igor se renfrogne. Le pli entre ses deux sourcils se creuse même un peu plus. Pendant ce temps, je me délecte d'avoir remporté à nouveau une partie de cartes. Imbattable dans le domaine, mes frères d'arme devraient pourtant comprendre qu'ils n'ont aucune chance. Dans le sous-sol, les paris gagnés ou perdus font jaser. De mon côté, je sors une cigarette, que je glisse entre mes lèvres, avant de l'allumer.
Pile au moment où la nicotine se fraie un chemin jusqu'à mes poumons, des bruits de pas se font entendre dans les escaliers qui donnent sur la ruelle de la pharmacie. Par mesure de sécurité, je prépare mon glock, même s'il s'agit probablement de l'un de nos collègues. Malgré tout, il faut parfois prévoir les accidents. J'observe l'expression de l'aîné du groupe, Pedro Henders, qui est posté en bas des escaliers. Il n'a que quarante ans, mais c'est en réalité quarante ans de survie. Et à Petare, ce n'est pas anodin. Quand je vois qu'il se débride, je relâche naturellement la pression sur mon canon.
— Zamalia, souffle-t-il alors que la silhouette de la concernée entre dans mon champ de vision. Il s'est passé quelque chose ?
Naturellement, son regard sombre vient narguer le mien. La tension baignant dans ses prunelles habitées d'une tempête habituelle me fait esquisser un sourire. Zamalia a été choisie, comme nous tous, par El Silbón pour veiller sur les territoires de Caracas. Cette favéla est d'ailleurs notre principal repère. Mais pour en revenir à la nouvelle venue, Zamalia me porte une haine qu'elle ne cherche même plus à dissimuler. Bien que je sois le second, elle n'a pas peur de me tenir tête. Parfois, son air méchant me fait rire.
Parfois, j'aimerais la dépecer vivante.
— Daemon n'est pas là ? demande-t-elle, passablement surprise. J'aurais préféré lui parler, à lui.
Aujourd'hui, sa provocation ne me fait ni chaud ni froid. Peut-être parce que ma victoire me met dans un bon état. Quoiqu'il en soit, j'ignore sa réplique acerbe.
— El jefe est occupé, expliqué-je. Il va falloir passer par moi.
Zamalia soupire, mais avance un peu plus dans notre direction. Elle porte un short et un teeshirt, tout comme moi. Nous pourrions presque être assortis, mais seulement de manière vestimentaire. En effet, mes cheveux noirs sont coupés à ras. Les siens sont relâchés dans un bel Afro, dont elle a coloré les pointes en blond. Sans parler de mes yeux noisette, et de ses yeux foncés. Finalement, même mon teint pâle ne rivalise pas avec sa peau d'ébène. Dans notre cas, les opposés ne s'attirent pas, mais se haïssent mutuellement.
