𝓝𝐄𝐂𝐓𝐀𝐑 𝓞𝐅 𝓖𝐎𝐃𝐒
Lorsque le chaos explose, et que les débris frôlent le cœur, le seul espoir reste de mourir, pour ne pas souffrir.
Dans les favélas du Venezuela, l'explosion guette tous les jours. La différence ne se fait même plus entre...
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𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐔𝐍𝐄 — CHAPITRE SIX
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NECTAR OF GODS NIKOLINA
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La lumière tamisée de la maisonnette des Sequera offre une dimension doucereuse au salon. Allongée sur un fauteuil, le bras pendant avec à son bout une bouteille de Tequila bien entamée, je dévisage le visage sérieux de Santiago. En effet, ses mains habiles s'occupent de soigner lentement mes plaies rouvertes, alors que son application dépasse l'assurance. Cette technique, cette concentration. Santiago n'a pu l'acquérir que grâce à ses années passées dans le monde des méchants. II n'y a pas d'autre explication à la dextérité de ses gestes précis sur mes blessures. Il est habitué au sang, habitué à le voir couler.
— Bois, m'intime-t-il.
Je n'hésite pas. Ma gorge s'abreuve d'une gorgée de la boisson fruitée, avant qu'il ne m'arrache un hoquet de douleur, contracté par sa manière de suturer ma peau. Mais je serre les dents, toute aussi habituée que lui aux souffrances, pendant que Lourdes geint à ma place. De l'autre côté, la propriétaire a le visage tordu par l'angoisse. Ses mains cachent sa bouche, et je fais abstraction des perles de sueur qui gouttent de mon menton, pour lui accorder mon entière attention. Je n'ai toujours pas oublié qu'un certain sujet était à aborder. Et pas des moindres, puisqu'il s'agit du cas El Silbón.
— Parle-moi de la légende, dis-je alors qu'elle m'observe, les lèvres pincées. S'il te plaît. Ça me permettra de... penser à autre chose.
La fin de ma phrase n'est qu'un murmure perdu dans les méandres de ma souffrance. II n'y va pas de main morte. Je pense qu'il se venge de ma conduite quelques heures plus tôt.
— OK, soupire Lourdes. El Silbón ne s'est pas attribué son nom lui-même. Les gens le lui ont donné, car c'est un fantôme, tout comme la légende. Une âme errante qui cause la mort. Personne ne l'a vu, les seules images de lui sont floues. On ne voit que son chapeau...
Un frisson semble la parcourir, à mesure qu'elle continue d'exprimer son récit. Pour l'instant, je n'entends rien d'autre qu'une fable racontée pour faire peur aux enfants. Et j'ai du mal à penser qu'un adulte pourrait s'en affoler.
— Laisse-moi deviner, coupé-je avant de reprendre une gorgée de Tequila. Le El Silbón de ta légende, il portait aussi un chapeau ?
Elle hoche la tête. Son mari continue de me recoudre, sans un mot. J'essaye de ne pas bouger, pour m'éviter une douleur supplémentaire.
