CHAPITRE I

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Izuku se tenait tout droit devant son nouveau lycée : UA. Des étoiles dans les yeux, il admirait le bâtiment, ne croyant toujours pas à sa chance. Il avait tellement hâte de faire sa rentrée. Un pincement au cœur le ramena à la réalité, lui rappelant qu'il était tout seul. Son enthousiasme baissa légèrement et il marcha jusqu'à sa classe.

Son échec sur le chemin brûlait encore sa poitrine et revenait le hanter à un moment pareil. À la suite de ce rêve, le reste de l'interlude entre l'obtention de son diplôme et sa rentrée avait été nécessaire avant de réussir à redevenir comme avant. Et encore, cette brutale réalisation l'avait tellement minée que l'on pouvait plutôt parler de réussir à faire semblant d'être comme avant.

Izuku songea avec honte au mensonge qu'il avait raconté à sa mère lorsqu'elle l'avait interrogé sur la nuit de ses seize ans :

« Oh, heu, j'ai pas osé aller plus loin, j'ai un peu peur pour l'instant, avait-il balbutié, mal à l'aise. »

Il ne pouvait décemment pas lui avouer que personne n'était venu. Ça n'aurait fait que remuer le couteau dans la plaie. Il n'aurait pas supporter qu'elle le regarde avec pitié.

Son cœur était toujours intensément blessé. Néanmoins, même s'il saignait, il fallait aller de l'avant. Le monde n'attendait pas. Il avait donc choisi d'ignorer la douleur de ce rejet et de l'enfermer au plus profond de lui, pour se concentrer pleinement sur son objectif premier. Oui, il deviendrait un héros, quoiqu'il en coûte.

Légèrement galvanisé, Izuku serra le poing pour marquer sa résolution avant d'ouvrir la porte de sa nouvelle classe. Un brouhaha absolu le heurta de plein fouet, lui faisant réaliser à quel point la pièce était insonorisée. Il observa, légèrement tétanisé, tout ce beau monde faire connaissance. Il ne savait pas vraiment comment réagir.

Après tout, il n'avait jamais eu d'amis.

Une angoisse sourde monta, le prenant aux tripes. Et s'il se faisait harceler de nouveau ? Et s'il devenait de nouveau la cible à abattre, à rabaisser à tout prix ?

Soufflant fortement, il secoua la tête, se forçant à penser positif. Non, il n'avait aucune raison de redevenir une victime. Après tout, il avait un alter maintenant. Il était normal. Personne ne viendrait lui chercher des noises.

« Excuse-moi ? »

Il lâcha un cri légèrement aigu, s'étant fait surprendre par une petite voix fluette derrière lui. L'auteur de cette voix, qui n'était nulle autre qu'une petite brune qu'il avait lui-même sauvé lors de l'examen d'entrée, sursauta, ne s'attendant pas à une réaction si brusque.

Izuku en rougit d'embarra, saisissant la portée de son geste disproportionné. Il lui présenta ses excuses, le cœur battant d'adrénaline. La fille devant lui rigola gaiement :

« Ne t'en fais pas, c'est moi qui m'excuse de t'avoir fait peur ! J'ai reconnu tes cheveux emmêlés de derrière, alors je voulais te remercier pour ce que tu as fait à l'examen, s'exclama-t-elle, enthousiaste.

- I-il n'y a pas de quoi, murmura Izuku, enfouissant sa tête derrière ses bras, mort de gêne.

- Mais si, c'était super héroïque, tu m'as impressionné ! Je m'appelle Uraraka Ochaco et toi ? demanda-t-elle, avec un grand sourire.

- Mi-Midoriya Izuku, bafouilla-t-il, peu habitué à être traité comme un égal d'entrée de jeu.

- Enchan-

- Oh les mioches, c'est pas bientôt fini votre petite réunion ? Vous voulez une tasse de thé peut-être ? »

Izuku écarquilla les yeux, ses bras retombants le long de son corps. Il n'avait pas remarqué l'être humain aux cheveux noirs ébouriffés qui se trouvait derrière eux, emmitouflé dans un vieux sac de couchage jaune. Il déglutit et se confondit en excuse. Il vit dans le regard ennuyé de l'individu qu'il se fichait de sa politesse. La lumière se fit dans son cerveau et il décida d'aller s'installer à sa place, se doutant qu'il s'agissait de leur nouveau professeur, aussi louche paraissait-il être avec ses cernes qui lui mangeaient la moitié du visage.

My path to you [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant