Le C.P.E à cru en mon mensonge tout comme le surveillant, il n'y a pas si longtemps. Il me conseilla de me reposer, pour que je cite "être de nouveau en plein forme, et avoir de l'énergie pour suivre les cours".
En pleine forme, et puis quoi encore. Je suis sûre que si tu viens à notre place et que tu subis toutes ces menaces, tu ne vas pas tenir ne serait-ce qu'une pauvre petite heure. Alors arrête avec ton truc d'énergie et va faire chier quelqu'un d'autres.
La petite voix dans ma tête a résumé mon opinion sur sa remarque, mais avec plus de violence. Pour lui répondre, je n'ai pas osé répéter la réplique de la voix dans ma tête donc je lui dis juste qu'il a raison.
Après qu'il soit parti, je sens vite que mes paupières s'alourdissent, je bayais de plus en plus fréquemment. J'en ai déduit que mon corps était à bout. C'est la sonnerie qui me réveilla, je regarde l'heure sur ma montre, j'ai dormi une vingtaine de minutes ce qui n'est pas assez, car je suis toujours aussi fatiguée.
Je m'apprête à retourner en cour quand j'aperçois que mon sac de cours n'est plus au pied de la commode. À tous les coups, il est dans le bureau de la vie scolaire. Je m'y dirige et dès que j'entre dans le bureau, il m'interpelle.
- Rebonj...
- Océane, justement, je t'attendais. Dit-il d'un ton sec tout en me coupant la parole.
- Vous... M'attendiez ?
- Oui... C'est moi qui ai ton sac, car j'ai voulu noter ton absence. Sauf que j'ai aussi remarqué que les feuilles dans ton classeur sont trempées. Peux-tu m'expliquer pourquoi ?
Sur le moment, j'ai dû faire une drôle de tête, le temps que je comprends qui veux parler des dégâts causés par Mia. Avec ce qui s'est passé tout à l'heure, j'ai complètement oublié ces actes.
- Ne vous inquiétez pas... C'est de ma faute... J'ai... J'ai renversé ma gourde sans faire exprès. Maladroite comme je suis, cela ne m'étonne même pas.
- Et les papiers de gâteaux, ce son les tiens aussi ?
- ... Oui... J'ai oublié de... De les jeter dans la poubelle.
- Bon, Océane, tu as fini de me raconter des mensonges pareils. À partir de maintenant, je veux savoir toute la vérité, de A à Z.
J'ai eu beaucoup de mal, mais je lui ai tout raconté, de la petite histoire d'avant les vacances à ce qui c'est passé tout à l'heure en passant par les menaces et sans oublier les violences physiques que j'ai reçu. Je n'ai pas hésité à citer Mia et James. Il me répond par une phrase qui me choque énormément.
- Océane, je pense que t'exagères un peu en employant le mot harcèlement.
- Que j'exagère !
- Oui, re...
- Monsieur, ils me frappent, je me suis retrouvé avec d'énormes bleus sur mon corps. Ils osent me couper ou me coller des chewing-gums mes cheveux. Ils m'ont écrit des menaces de mort. Ils abîment mes affaires, que ça soit celle du collège, ou mes affaires personnelles. Je peux continuer la liste si vous voulez.
- Non merci. Je peux m'en passer.
Là, c'est la phrase qu'il ne fallait pas dire, c'est la phrase qui fait monter toute ma colère, j'aimerais la laisser sortir, mais je n'y arrive pas, je suis bien de trop timide pour exprimer une telle émotion. Le C.P.E lui ne vois pas, car j'arrive à rester calme de l'extérieur, mais à l'intérieur de moi, c'est le chaos.
- Si tu veux, je peux vous convoquer tous les trois pour que tout ça soit mit au clair. Dit il avec un ton voulant me rassurer, ce qui ne me rassura pas du tout.
- Oui pourquoi pas.
- Mais ne t'inquiète pas, ils font ça juste pour rire.
"Pour rire" mais il se fout de moi, mon esprit est envahi par la colère qui elle veut s'exprimer. Je perds le contrôle, puis je me rappelle de la phrase de madame Martin : "Dès que tu te sens stressé, oppresser, anxieuse répète toi cette phrase : Sois toi-même. " Mais là, ce n'est pas de la pression que je ressens, mais de la tristesse mélanger avec de l'agressivité.
- Vous avez peut-être raison, ils font ça pour rire.
Je marque une courte pause, en essayant de retenir les larmes.
- Mais juste, imaginez que dans une heure ou deux, le directeur vous convoque, car vous avez mal rempli un dossier ou je ne sais quoi. Donc vous, vous rendez dans son bureau et là, il vous insulte en disant que vous êtes un connard, que vous ne méritez pas votre poste de C.P.E, etc. Vous feriez quoi ?
- OK, j'ai compris la leçon. Bon, maintenant, tu vas en cour, ta classe t'attend. Merci et bonne journée, j'ai du VRAI travail dont je dois m'occuper.
Rien qu'a l'intonation qu'il a empruntée, j'arrivais à distinguer qu'il se fichait de moi et qu'il n'en avait rien à faire de ce problème. Je prends mon sac, en montant les escaliers, je me revois en train de faire une crise d'angoisse sans le savoir, dans ma tête, c'est n'importe quoi, les phrases remplies de méchanceté tourne en boucle, comme une musique qu'on ne peut pas arrêter.
Devant la salle, je toque puis l'humiliation reprend de plus belle...
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Coucou,
Comment allez-vous ?
(973 mots)
Bisous 💗
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Sois toi-même.
Roman pour AdolescentsVoici l'histoire d'Océane. Une fille comme les autres, sauf que elle vas vite être mise à l'écart ce qui vas être en partie la cause de son harcèlement... Si vous êtes victime de harcèlement, parlez-en à quelqu'un en qui vous avez confiance. Un nouv...