L'ECLAT DES COEURS BRISÉS

CHAPITRE 23: ENTRE DEUX MONDES

Le lendemain du malaise d'Emily, du côté de Ava...

Le lendemain matin chez Ava, une certaine indifférence voile son esprit. Elle se demande néanmoins : Notre écrivaine va-t-elle bien ? Curieuse, elle décide d'appeler pour prendre des nouvelles. Vêtue d'un simple t-shirt en guise de mini robe, elle se dirige vers le téléphone et compose le numéro de Michael.

- Allo, répond Michael.

- Bonjour Michael, comment vas-tu ? C'est Ava, dit-elle, conservant une neutralité feinte.

- Ça va ici. Oui, j'ai reconnu ta voix. Sinon, toi, ça va ? répond Michael.

- Oui, on peut dire ça ainsi. Emily va-t-elle mieux ? demande-t-elle, mêlant inquiétude et détachement.

- Oui, enfin plus de peur que de mal. On prend le petit déjeuner actuellement, répond Michael.

- Super, je m'en réjouis. Je ne vais pas déranger plus longtemps les amoureux. C'était pour prendre des nouvelles. Passez une agréable journée, dit-elle, tentant de cacher son trouble.

- Oui... Merci... C'est gentil... Oui, à plus, répond Michael.

Elle raccroche, se disant : Plus de peur que de mal donc. Sa journée commence alors dans une routine habituelle. Elle se dirige vers la douche quand le téléphone sonne à nouveau, la ramenant dans la réalité.

- Allo ?

- ...

- Oui, ça va, merci.

- ...

- Tout se passe bien ici, sauf que mon artiste qui prépare son exposition a fait un malaise hier, mais plus de peur que de mal.

- ...

- Oui, oui.

- ...

- Demain ?

- ...

- Oui.

- ...

- Passe une excellente journée.

Après sa douche, elle prend un petit déjeuner en lisant les journaux. Cette journée, après son appel du matin pour prendre des nouvelles d'Emily, plus rien. Pas de visite comme à son habitude. La journée s'écoule lentement jusqu'à son extinction. C'est le lendemain. Tôt le matin, elle se met à faire sa valise, légère comme pour une sortie entre amis. Après une douche rapide, elle se dirige vers l'aéroport. Après quatre heures de vol, elle arrive à destination où une voiture l'attend.

- Bonjour... C'est bien Madame Ava ? demande le chauffeur.

- Bonjour... Oui, c'est bien moi, répond elle.

- J'ai été envoyé vous chercher. Je serai votre chauffeur jusqu'à votre appartement et je resterai aussi disponible pour vos différentes courses. 

Il ouvre la portière arrière pour Ava qui monte à bord. Ils démarrent.

- Avez-vous fait un bon voyage ? demande-t-il.- Je me suis juste retrouvée ici. J'ai eu l'impression d'avoir fait deux minutes de trajet tellement j'étais perdue dans mes pensées.

- C'est normal pour une personne comme vous. Vous devez être habituée et toujours prise entre deux avions.

- Dernièrement, j'étais plus artiste et manager que tout autre chose. J'avoue que ce voyage, même s'il n'a duré que deux minutes pour moi, m'a fait du bien et j'espère surtout que mon séjour ici me fera le plus grand bien.

- Elle sait être exigeante mais c'est une bonne personne, Madame.

- Ça se voit que tu sais de quoi tu parles. 

À peine la discussion commencée, ils arrivent à destination.

- Nous voilà arrivés, Madame, dit le chauffeur.

- Comme je disais, à peine deux minutes. Merci, Mr...?

- Alfredo... Vous pouvez juste m'appeler Alfredo.

- Merci, Alfredo.- À votre service, Madame Ava.

Ava descend de la voiture et monte dans son appartement pour s'installer. Un poids pèse sur ses épaules, mais ce n'est pas celui de ses bagages. Son séjour ici est loin d'être une simple visite de courtoisie, comme le laisse entrevoir l'émotion sur son visage. Un soudain voyage, sans prévenir, et pour rencontrer qui ? Mystère. Une fois dans l'appartement, elle se débarrasse enfin du poids de ses bagages, prend une grande inspiration et sort son téléphone. Elle compose rapidement un numéro familier.

- Allo ?

- Oui, c'est Ava. Juste pour t'informer que je suis bien arrivée à destination. Je suis actuellement installée dans l'appartement, dit-elle en regardant autour d'elle, s'assurant qu'elle est seule.

- Parfait. Tout s'est bien passé alors ? demande la voix.

- Oui, le voyage a été sans encombre. Mais je suis assez fatiguée. Je préfère qu'on reporte notre rencontre à demain, si cela te convient, propose Ava, espérant un peu de répit.

- Très bien, repose toi. Nous nous verrons demain alors, conclut la voix avant de raccrocher. 

Ava pose son téléphone et s'allonge sur le canapé, son esprit tourbillonnant de pensées et de stratégies. Demain sera une journée cruciale.