Chapitre 20

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Les rues étaient presque désertes, et, aux rares moments où des passants se trouvaient dans le coin, je m'efforçais de rester cachée, ou de déployer momentanément mon territoire pour dissimuler mes amis. Je n'habitais pas dans un coin trop peuplé.

Nous arrivâmes rapidement chez moi. J'entrai calmement, souriant à l'idée de revoir ma maison après une si longue mission. Mes nouveaux camarades me suivirent.

Je soufflai d'épuisement, me laissant tomber sur le canapé du salon.

- Je vis seule, alors rassurez-vous, on est tranquilles ici... annonçai-je. J'ai une chambre d'amis, on aura un peu de place, s'il faut rester ici un certain temps...

Eso sembla rassuré, et se laissa tomber à mes côtés, son petit frère le rejoignant rapidement. Choso, voyant le manque de place, comptait rester debout, mais je l'attirai rapidement contre moi, le maintenant sur mes genoux.

- Bon... Comment comptes-tu trouver une preuve que quelqu'un veut notre mort, maintenant ? demanda Kechizu.

Je haussai les épaules, n'ayant pas eu énormément de temps pour y songer.

Choso me regarda quelques instants, une idée lui venant en tête.

- Cet exorciste qui s'en est pris à nous... j'ai eu l'impression de sentir autour de lui quelques traces de l'énergie occulte de Mahito, avoua-t-il. Je ne sais pas si vous avez pu le remarquer, mais ça m'a étonné... La première fois qu'on l'a vu, ce n'était pas comme ça. Peut-être que c'est nos ennemis fléaux qui l'ont poussé à s'en prendre à nous... Après tout, on connaît déjà l'existence de traîtres.

Mon regard brilla, un sourire s'empara de mon visage.

- Tu es un génie... lâchai-je avant de le serrer dans mes bras.

Eso se racla la gorge, nous fixant d'un air moqueur.

- On est là, hein... rappela-t-il.

Je levai les yeux au ciel.

- Si on veut prouver ça, on doit trouver le moyen de le voir parler à Mahito... annonçai-je. Dans ces cas-là, il faudrait pouvoir le suivre au moment où il vient s'adresser à lui. Peut-être que Satoru pourrait nous indiquer quand notre ennemi sort du lycée, et nous pourrions le surveiller en restant loin, ou en utilisant mon territoire pour se rapprocher si besoin !

Mes camarades semblèrent partants pour cette idée. Je m'empressai de sortir mon téléphone, et appelai mon collègue. Il faisait nuit, certes, mais avec tout le monde qui nous cherchait, il ne devait pas dormir.

Après plusieurs sonneries, j'entendis que quelqu'un décrochait.

- Un problème, Azumi ? demanda immédiatement la voix fatiguée de Gojo, inquiet que je cherche à le joindre à une telle heure.

Je lui exposai brièvement ma réflexion, qui le fit sourire.

- Étant donné que votre agresseur travaille toujours ici, je devrais être en mesure de savoir quand il sort de l'établissement... déclara-t-il. Vous, tenez-vous prêts. Je vous recontacterai quand j'aurai un peu plus d'informations.

Le professeur raccrocha, me laissant dans ma réflexion.

- Retournons là-bas, pour pouvoir observer la sortie de l'établissement ! proposai-je.

Je voulus me lever, pressée de prouver la vérité, mais Choso me rattrapa, me forçant à revenir m'asseoir.

- Combien de fois as-tu utilisé ton territoire aujourd'hui ? rappela-t-il. Beaucoup trop pour être en mesure de t'en servir de nouveau efficacement... Sans parler du fait qu'avec tout le monde mobilisé au lycée, notre adversaire ne sortira sûrement pas tout de suite. Son absence en une telle situation le rendrait suspect. Et puis, si on se retrouve là-bas et qu'on échoue à se dissimuler, c'en sera fini de nous.... Alors attends demain.

Kechizu s'étira, fatigué, semblant par moments somnoler sur le canapé. Eso veillait sur lui, l'observant calmement. Je soupirai.

- Bon, d'accord... Reposons nous, pour l'instant, décidai-je. On partira demain.

J'installai rapidement des draps propres dans la chambre d'amis, cherchant à éviter de les faire dormir dans la poussière. Une fois les deux frères logés, je retournai voir Choso, me posant près de lui sur le canapé.

- J'ai peur... avouai-je. Imagine si ça se passe mal... Je ne veux pas vous impliquer, toi et tes frères, dans des missions dangereuses... Je vous avais promis de vous protéger....

Mon petit ami souffla, me serrant contre lui pour tenter de m'aider.

- On est déjà mieux ici qu'avec les fléaux, rassure-toi... chuchota-t-il. Et puis, je t'ai avec moi... Et ça, c'est l'une des meilleures choses qui puissent m'arriver...

J'observai quelques secondes les yeux pétillants de mon interlocuteur. Sa confiance m'apaisait. Je demeurai blottie contre lui, sans un mot. Au bout d'un long moment, je m'endormis contre lui, sur le canapé, enfin apaisée devant la situation.

Changement De Plan - [Choso x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant