Chapitre 18

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Les heures passèrent, mais je n'avais aucune nouvelle. Je demeurais calmement sur la chaise de Satoru, mes deux camarades à les côtés. Eso faisait les cent pas, tandis que Kechizu restait près de moi, pour se rassurer.

- Dis... Il va s'en sortir, grand frère ? demanda ce dernier d'une voix hésitante.

Je le regardai quelques instants, surprise de sa réaction.

- Mais oui enfin ! répondis-je d'une voix que je voulais rassurante. Je l'aime, je ne vais pas le laisser tomber... Tu vas voir, tout va bien se passer, ce n'est qu'une question de temps avant qu'on obtienne une vie calme et tranquille... Tout va bien se passer Kechizu, je te le promets.

Eso laissa échapper un long soupir.

- En attendant, ça me met en rage d'attendre comme ça sans rien faire... annonça-t-il en faisant des allers-retours dans la pièce, demeurant face à nous pour cacher son dos.

À cet instant précis, mon téléphone commença à vibrer. Mon interlocuteur releva un sourcil, et s'approcha du bureau pour voir qui appelait. Je sortis mon portable de ma poche, et décrochai rapidement, mettant le haut-parleur pour laisser mes deux amis entendre la conversation.

- Satoru ? demandai-je, étonnée en regardant son contact s'afficher sur mon écran.

- Tout se passe bien ? questionna-t-il au moment où il entendit ma voix.

-  Oui, on attend, là... C'est... compliqué de rester comme ça, sans nouvelles.

L'homme soupira. Alors, j'entendis un bruit, qui semblait provenir d'à côté de lui. Je relevai la tête.

- Il y a quelqu'un avec toi ? m'étonnai-je.

- Ouais, et tu risques de pas en revenir quand tu vas savoir qui c'est... lâcha-t-il d'un ton enthousiaste.

J'entendis une voix, de plus en plus distinctement. Il s'adressait probablement à Satoru, qui devait avoir rapproché le téléphone.

- Chérie, Eso, Kechizu ? appela une voix que je ne reconnaissais que trop bien.

Kechizu sursauta, relevant la tête brusquement pour observer le petit écran que je tenais entre mes mains.

- Grand frère ?! s'étonna-t-il.

Je me mis à sourire, et laissai échapper un soupir de soulagement.

- Choso, tu vas bien ?! demandai-je avec empressement.

- Ça pourrait aller mieux, mais je ne suis pas blessé, avoua-t-il. Juste attaché dans une pièce sombre, avec une bande d'exorcistes qui discutent de la possibilité de me laisser vivre dans la salle d'à côté. Enfin, déjà, ton ami me donne un coup de main, je suis bien content de voir qu'on l'a convaincu de notre innocence...

L'exorciste aux cheveux blancs laissa échapper un rire.

- J'ai l'habitude de travailler avec ta copine, je sais qu'elle n'est pas du genre à mentir sans raison.... annonça-t-il. Bon, je vais devoir raccrocher, je n'ai pas le droit à beaucoup de temps au téléphone, avec Choso dans la pièce... On est bien observés, d'ailleurs. Bon, attends encore un peu, je vais me débrouiller... On doit se rendre dans le bureau du proviseur, à 20h... Notre réunion avec lui devrait durer une ou deux heures, mais le connaissant, ça va s'éterniser, et je ne lâcherai pas avant d'avoir gagné... Patience, Azumi.

Mon interlocuteur raccrocha, me laissant soupirer légèrement. Après quelques instants, je reçus toute fois un message, qui me fit écarquiller les yeux.

J'observai mon écran d'un air surpris, tandis que mes camarades se rapprochaient.

La localisation d'une pièce. Sûrement celle où était enfermé Choso. Les hybrides de fléaux semblèrent surpris, tandis qu'un petit sourire apparaissait sur mes lèvres.

- Bien joué, Satoru... murmurai-je.

Eso me fixa, dans l'incompréhension.

- Pourquoi aurait-il fait ça ?... s'étonna-t-il.

Je rigolai légèrement.

- Je me demandais bien pourquoi il parlait autant... annonçai-je. Il n'y a pas énormément d'exorcistes ici, en ce moment, avec la récente attaque contre Shibuya. Ceux qui étaient là ont été mobilisés pour la garde de Choso, mais ils seront en réunion ce soir... Satoru va faire durer ce moment, simplement pour nous laisser le temps d'aller libérer votre frère !

Kechizu écarquilla les yeux.

- Mais, et si on se fait prendre... Il doit toujours y avoir une sécurité, non ? répliqua-t-il.

J'observai le message pendant quelques instants.

- La pièce où il est enfermé est plutôt proche de nos réserves, alors nécessairement, presque personne n'y passe... expliquai-je. Quant au lycée, il est déjà protégé par une barrière. Alors, personne de mal intentionné ne pourra y aller, selon eux... Et, avec Satoru pour argumenter, ils vont probablement tenir à y aller à plusieurs. Soyons honnêtes, je ne pense pas qu'on gagne en se fiant simplement à cette défense. Il nous faut des preuves que quelqu'un ici veut véritablement notre mort, et en attendant, on ne peut pas laisser Choso ici. Si jamais il reste des gens, dans tous les cas, j'ai le moyen de me faire discrète...

Eso soupira, réfléchissant à chaque aspect du plan.

- Et après, on ira où ? questionna-t-il.

- Chez moi, j'imagine, même si nous n'aurons plus la protection de mes collègues, décidai-je. Rassurez-vous, ils ne connaissent pas mon adresse... Mis à part Satoru, qui a l'habitude de venir me parler quand nous avons besoin de coopérer.

Mon interlocuteur mit un moment avant de se décider. Kechizu, quant à lui, trahissait sa motivation par un petit sourire enthousiaste.

- C'est décidé, annonça finalement l'autre. Ce soir, à 20h, on part libérer notre grand frère...

Changement De Plan - [Choso x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant