J'ouvre les yeux dans la pénombre, mon corps est étonnamment calme. Un sentiment de vide m'étreint, aucun rêve, aucune confusion, aucune image en tête. Juste le vide. Je n'ai rien vu, j'ai simplement dormi. J'essaie de respirer le plus calmement possible. Mon front me démange, puis les grattements se transformes en douleurs, puis les douleurs en brulures. J'essaie de passer outre, de distraire mon cerveau pour ne pas faire une crise, de peur de réveiller Mélissa. Je reste sans bouger dans le lit qui m'est étranger. Je fais des exercices de respiration, je me resonne, mais rien n'y fait. J'ai besoin de me rattacher à quelque chose de réel, matériel et rassurant. Je tâtonne dans le noir pour trouver mon téléphone sur la table de nuit. Après quelques secondes je sens enfin le contact froid de l'écran. Je sens immédiatement ma tension redescendre.
Pourquoi n'ai-je pas rêvé ?
Je n'ai pas le temps de réfléchir à la cause de ce chamboulement que le réveille de Mélissa retenti. Elle grogne et se retourne dans ses draps.
- Prête pour une nouvelle journée ? déclare-t-elle endormi.
Je susurre un petit oui et me lève. Nous nous changeons et nous préparons. Je découvre avec surprise que mes cernes habituels ont entièrement disparu. Je dégluti. J'ai vraiment dormi 10h non-stop sans rêves.
- T'as bien dormi ? me questionne ma tutrice
Je bégaie encore un petit oui mensonge. Je mets un bon moment ne serait-ce que pour choisir un pantalon, mon esprit étant ailleurs. Mélissa finit de se préparer et me presse un peu.
Je m'attendais à ce qu'on se rende au réfectoire pour manger le petit déjeuné mais ma coloc rejointe par ses amies m'emmène dans un petit café typique non loin. Elles m'offrent des spécialités grecques ; un bon yaourt au lait de chèvre, des pancakes, et d'autres spécialités. Mais je ne mange rien. Trop occupé à angoisser, la jambe et la main crispés ou s'agitant de stress. Mélissa me demande si ça va et j'invente rapidement une excuse disant que je n'allais pas bien pour qu'elle me ramène à la chambre et que je puisse réfléchir à tête reposée.
Cela peut vous paraître exagéré la façon dont je réagi, mais pour moi ce n'est pas anodin, il ne s'est pas passé une nuit où je n'ai pas songé, en tout cas pas sur une aussi longue durée de sommeil. Cela m'est déjà arrivé de ne pas rêver, mais seulement quand je fais des siestes ou parfois quand je dors chez Lucilia et que cela ne dure que quelques heures et encore c'est rare et parfois je dors avec des rêves même quand ce n'est que trente minutes de sommeil
Moi qui pensais que ce voyage allait être tranquille... Je me suis mise à faire pleins de suppositions et d'hypothèses de causes.
Peut-être que cela à un rapport avec le fait que je sois loin de mes parents ?
J'avoue m'être déjà demandé si je continuerais de rêver de mes proches en étant loin d'eux.
Il faut que je trouve l'élément déclencheur.
Mais y a-t-il un élément déclencheur ?
Ou est-ce un simple hasard ?
Vais-je arrêter de rêver pour le restant de mes jours ?
Ou vais-je re rêver dès cette nuit ?
Était-ce prévu qu'aujourd'hui à cette date précise je ne rêve pas ?
Ou est-ce un arrêt total de mes "pouvoirs" ?
Mon esprit fuse.
J'ai peur de perdre une partie intégrante de moi.
Une peur irrationnelle...enfin je crois.
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Presque la même vie
FantasyCassandre à 17 ans, et depuis ses 7 ans, elle rêve, mais pas les mêmes rêves que nous. Elle rêve de l'avenir. Comme un autre Cassandre, une Cassandre de la mythologie grecque. Malheureusement ses nuits sont très agitées, ses prédictions sont floues...