Il est juste là, en bas de chez moi. Caleb, et la 323. Je lui avais permis de me raccompagner la veille, pas d'être là chaque matins.
Je sens un pincement au cœur me faire sourie a la vue de sa voiture devant la maison.
Ressentir un tel sentiment est une sensation nouvelle, presque étrange. Sans m'en rendre compte, je réalise pour la première fois depuis longtemps que quelqu'un d'autre que Lyla m'attend, pas par obligation, pas pour chercher à me malmener, mais simplement par envie.
Je m'empresse de m'habiller, attrape mon sac à dos et dévale l'escalier. Ce matin, je cours dictée par mon cœur d'aller le rejoindre.
Quelqu'un m'attend !
Un sourire naissant sur mes lèvres. J'enfile mes converses noires à toute vitesse, je ne tiens pas à avoir l'air négligée ou qu'il remarque que je me suis empressée de sortir alors même que je l'avais aperçu de ma fenêtre alors avant de sortir je me regarde dans le miroir.J'ouvre la porte d'entrée et prête a sortir j'entends au loin, venant de la cuisine une voie familière me demander sur le ton de la plaisanterie qui est devant la maison. Je n'y prête attention et continue ma course vers l'extérieur pour éviter un moment gênant que je préfère repousser plus tard. J'ouvre la porte, je n'ai pas rêvé, il est là, adossé à une voiture blanche, la même que celle de la veille. La même qu'à chaque fois.
— Dis donc, t'es tombée du lit ou quoi ? J'attendais pas que tu sortes a peine quand j'arrive.
Ses mots résonnent dans l'air, accompagnés d'un sourire chaleureux qui illumine son visage.
— Et bien, disons simplement que pour aujourd'hui, tu as eu de la chance. J'ai tendance a être en retard d'habitude, mais pour toi, je fais un effort. Ma réponse est teintée d'un léger rire, brisant la tension.
C'est agaçant de constater ce que le manque d'attention constant peut vous pousser à ressentir. S'attacher pour rien à un presque inconnu pour des gestes simples. Je ne dois pas me perdre.
— Alors, tu vas me faire attendre encore longtemps? On va être en retard pour de vrai a ce rythme, monte.
Je ne sais pas contenir ma surprise. Est-il sérieux ? Il ne m'attend pas simplement en bas de chez moi, il a l'intention de m'accompagner jusqu'à l'école. Une vague d'émotions mêlées déferle en moi, mêlant la surprise à un sentiment de chaleur. Je sens l'émotion monter, je marche dans mon allée pour le rejoindre d'un pas actif et déterminé.
Je suis prête à affronter cette nouvelle journée, guidée par une force intérieure insoupçonnée et le soutien inattendu de cet "presque inconnu" devenu soudainement si présent dans ma vie.
À cet instant, plus rien n'a l'air insurmontable.
J'avais le sentiment que la vie portait un aspect que je ne soupçonnais pas, depuis longtemps, elle en valais la peine. Caleb m'a emmenée à l'école chaque matin dans sa vieille voiture blanche dont les sièges en cuir usés sentaient légèrement l'essence. Le soir, il était là pour me ramener, avec toujours un sourire et un mot gentil, illuminant même les journées les plus grises qui diminuaient avec les jours. Il prenait soin de ne jamais me laisser seule le midi, nous déjeunions ensemble, de temps en temps accompagné de Lyla, sous les arbres de la cours, où le chant des oiseaux et le murmure du vent dans les feuilles.
Et cela, pendant des semaines.
Mon cœur avait pris l'habitude de battre toujours plus fort quand je passais du temps avec lui, mais tout était devenu surmontable avec le temps.
Les pauvres quelques jours ou il s'absentait, la vie redevenais terne et sans grand intérêt. Me rendre compte que sa simple présence est ce qui m'anime m'effraye, je choisis d'ignorer ce fait pour me laisser encore plus tomber dans ce qui me rends occasionnellement heureuse.
Plus le temps passait, plus je nous sentais nous renforcer, nous échangions des banalités et plaisantions, parfois même il venait jusqu'à chez moi pour passer la journée devant des films ou juste a traîner. Étonnamment, maman avait rencontrée Caleb, un jour ou elle était rentrée plus tôt, nous étions a la maison et nous avons eu le plaisir de dîner a trois, événement notablement rare. Un souvenir de plus auquel je saurais m'accrocher.
Caleb me poussais toujours a m'ouvrir et essayer de nouvelles choses me faisant me découvrir toujours plus sur moi même sans soupçonner au fond de moi ce que j'étais en dehors de la coquille vide que jetais devenue. Alors forcément, le soir ou j'ai évoquer ma cruelle envie de changement capillaire il m'a immédiatement escortée au magasin pour m'aider a sélectionner une couleur.
— Si tu hésite, prends le rouge, c'est sportif ! M'avait t'il dit avec un clin d'œil.
Le rouge était mon premier choix, ca m'avait fait rire de voir que nos avis divergeaient peu.
Tous les moments passés avec lui étaient chaleureux. J'aimais savoir qu'a chaque instant nous nous rapprochions sans savoir ou nous allions. La complicité entre nous grandissait, le monde avait un goût plus savoureux et appréciable, mon monde avait un goût plus appréciable.
Parfois toujours absent pour ses représentations, ces moments où il se produisait devant des foules fascinées par ses talents. Il me parlait de ces absences avec une lueur d'excitation dans les yeux, comme un enfant décrivant ses rêves les plus fous. Ces récits me rendaient envieuse. D'abord j'&i cru avoir simplement voulu voir, puis je suis devenue désireuse d'apprendre, je rêvais de faire pareille en secret. Caleb prenait toujours soin de me montrer les rendus une fois parus, que ce soit des photos étincelantes de voitures en plein drift ou des vidéos où l'on pouvait presque sentir l'odeur du caoutchouc brûlé. Et plus il m'en montrait, plus je voulais en voir.
Sa passion pour l'automobile me captivait. Ses yeux brillaient d'un éclat particulier lorsqu'il parlait de moteurs vrombissants et de courbes prises à toute vitesse. J'aimais m'immerger dans cet univers vibrant et palpitant, où l'adrénaline coulait à flots et où chaque virage semblait défier les lois de la physique. Assise à ses côtés, écoutant ses explications enthousiastes, je me sentais transportée dans un monde où la vitesse et la maîtrise régnaient en maîtres, et cela me fascinait, profondément.
L'univers qui me semblait si étranger il y a peu me semble maintenant bien plus familier, je commencés a contre certains aspects mécanique, reconnaître certaines marques et certain modèles. J'aspirais même a obtenir une nouvelle voiture que, sans Caleb je n'aurais jamais connue.
Il avait réussi a me faire prendre pour obsession les petites voitures a phares escamotable comme la sienne. Les miata envahissait mes rêves a cause de ses bêtises et j'aimais en rêver avec lui.
J'avais pris goût à la façon dont je me laissais sombrer dans les rêveries qu'il me racontait, comme si elles devenaient presque les miennes. Chaque récit de ses exploits me transportait dans un monde où la vitesse et la précision se mêlaient, où les moteurs rugissaient comme des bêtes sauvages et où chaque virage était un défi exaltant. Ses paroles peintes de détails captivants et de passion vibrante m'emmenaient loin de mon quotidien, et je m'y abandonnais.
J'aspirais à tout ce qu'il était, à sa détermination inébranlable, sa liberté, et cette flamme intérieure qui l'animait. Son monde, fait de défis et d'adrénaline, semblait tellement plus vivant que le mien. Je rêvais de posséder cette même intensité, ce même feu qui brûlait en lui, de partager non seulement ses rêves mais aussi ses réalités, de vivre pleinement chaque instant avec la même passion qui illuminait ses yeux. Rêver à travers ses yeux était la plus belle forme de liberté que j'aie jamais expérimentée. Voir le monde à travers son regard passionné et intrépide me donnait l'impression de voler, libérée des contraintes de la réalité quotidienne. Chaque histoire qu'il partageait m'ouvrait une porte vers un univers où tout était possible, où l'aventure et l'excitation régnaient en maîtres. C'était une évasion douce et enivrante, un moyen de vivre intensément sans quitter ma place.
Souvent ramenée a la réalité par ces absences, je refranchissais a ces potentielles barrières que j'aurai pu mettre entre nous pour me protéger. Me refuser à cet attachement qui semblait trop parfait. J'aurais pu m'épargner la déception d'une potentielle future trahison, me protéger de l'éventualité d'une douleur écrasante. Mais malgré ces pensées prudentes, je gardais la conviction que non, ca ne pouvait pas nous arriver. Parce que je me sentais comme mon âmes rencontrait la sienne ,trouvant en lui un écho.
Les semaines défilaient à une rapidité incontrôlable, emportant avec elles des jours remplis de sorties et de moments vécus intensément. Nous sortions, nous vivions pleinement, savourant chaque instant comme s'il était le dernier. Les examens de fin d 'années approchaient et je ne m'y intéressais pas plus que ca. Heureusement Lyla prenait soigneusement le temps de réviser avec moi un minimum au moins deux fois dans la semaine. Grâce a elle je savais que j'avais au moins les bases.
Leurs présences étaient devenue mon quotidien, une constante réconfortante qui donnait un sens nouveau à chaque journée. Je finissais par croire que j'allais trouver ce qui faisait vibrer mon cœur.
**
Les cours ne changeaient pas, et mon intérêt pour eux non plus. Tout me semblait long et monotone lorsque je n'occupais pas mon esprit. Je dessinais beaucoup plus ces derniers temps, d'avantage pour meubler mon ennuie. Ça m'aidais a tenir. Les heures s'étiraient, et malgré tout je me retrouvais souvent plongée dans mes rêveries, laissant mes pensées dériver. Soudain, je sens ma poche vibrer. Un frisson d'excitation me parcourt alors que je sors mon téléphone. L'écran affiche un message :
"Est-ce que tu es libre après les cours ce soir ?"
Le nom de Caleb apparaît en haut du message, et un sourire éclaire instantanément mon visage. . En un instant, la morosité des cours disparaît, remplacée par l'anticipation de le voir. Je ne tardais pas a lui répondre avec difficulté pour dissimuler mon portable en salle de classe.
"Oui, pourquoi ?"
Mon cœur battait plus vite à l'idée de ce qu'il pourrait proposer. Je mourais d'envie de quitter mes cours, de m'échapper de cette salle monotone, et de le rejoindre pour vaquer à des occupations qui me semblaient bien plus intéressantes. . Chaque minute passée en classe me semblait une éternité, et je ne pouvais m'empêcher de rêver à ce qui nous attendait griffonnant des esquisses de ce qui avait l'air de lui ressembler.
"On sort, ce soir je t'emmène avec moi ;)"
Suivie d'une pièce jointe. Sur celle-ci apparaissait sa voiture, avec un phare fermé sur deux, comme si elle me faisait, elle aussi, un clin d'œil. Si mon impatience était déjà bien présente à son premier message, maintenant que je savais qu'il m'emmènerait sortir avec lui, mon enthousiasme atteignait des sommets. L'idée de passer la soirée à ses côtés, d'être embarquée dans une nouvelle aventure, me remplissait d'une excitation fébrile. J'avais hâte de quitter l'école, de sentir le vent sur mon visage en roulant à toute vitesse.L'attente devenait presque insupportable. L'après-midi avait pris son temps pour finir, chaque minute s'étirant douloureusement, mais j'y étais enfin. Alors quand la sonnerie retentis, je suis la première a sortir. Sans surprise, il était posté devant l'école, sa voiture brillante avec les warnings allumés. Sans attendre une seconde de plus, je me précipite joyeusement à sa portière. L'excitation bouillonnait en moi alors que j'ouvrais la porte et m'installais dans le siège passager, sentant déjà l'odeur familière de cuir et d'essence. La soirée s'annonçait prometteuse.
— Effarant la vitesse a laquelle tu es sorti, je te manquais ?
Je prends place sur le siège passager en pouffant de rire.
Oui il m'avais manquer.
— N'importe quoi, je ne suis pas partie si vite. C'est juste toi qui est au ralentis.
Nous restions postés dans la voiture à discuter des banalités de nos journées tout en roulant vers une destination qui m'étais inconnue. Enfin, je l'écoutais plus que je ne parlais, car l'écouter signifiait que je pouvais m'atteler à l'observer avec une concentration particulière. Pendant qu'il dépeignait un plan pour notre soirée, je le regardais avec attention. L'analyse complexe de son visage amène mes yeux se fixèrent sur ses lèvres, ornées d'un piercing en anneau placé sur la lèvre inférieure. J'ai occulté tout le reste de la situation. Elles avaient l'air si douces et ...
Perdue dans mes soonges, je remarque qu'il s'avance vers moi. Mon cœur s'agite et une vague d'angoisse monta en moi. J'avais dû rater quelque chose, car il s'avançait à une vitesse folle, se rapprochant de mon visage. Je sent le sang monter à mes joues, les empourprant. A quelques centimètres de moi, il sarrette net, ses yeux cherchant les miens avec une inquiétude palpable.
— Est-ce que ça va ? Tu as l'air de penser à autre chose. Je peux te ramener chez toi si ça ne va pas.
Indéniablement gênée, je détournai le regard, incapable de soutenir ses yeux perçants.
— Non, pardon, tout va bien.
J'essayai de reprendre contenance, mais la proximité de son visage, le regard intense qu'il me portait, ses lèvres qui me hantait encore rendaient la tâche difficile. Chaque battement de mon cœur semblait résonner dans la voiture, remplissant l'espace de mon anxiété.
Un éclat de rire résonna dans l'habitacle, faisant taire ma nervosité. Son rire, chaleureux et contagieux, brise la tension et, sans m'en rendre compte, je ris avec lui. Le son de nos rires mêlés emplit la voiture.
Qu'est ce que j'aime rire.
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Last Drive
RomantizmDans un quotidien marqué par la solitude et une profonde introspection, Kaytlin, une fille introvertie, tente de comprendre son propre malaise existentiel. Sa routine morne est bouleversée par la rencontre de Caleb, un garçon passionné de voitures...