Chapitre II

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<<Calvin Reed ; peter pan syndrome.>>

Des murmures, d'incessants murmures emplissaient son esprit tel un brouhaha sans fin, comme des échos interminables se perdant dans un vide perpétuel. Les mêmes phrases hantaient toujours son esprit, il ne pouvait s'en défaire, elles ont été gravé en lui comme on grave un arbre d'initial, d'un prénom oublié. Il était dehors, assis sur le reste d'une vieille balançoire dont le temps a esquinté les cordes laissant derrière son passage deux pauvres lambeaux dégarnit.

Ses jambes vacillaient d'avant en arrière, berçant doucement son corps éclairé d'un mince vaisseau de lumière provenant de la lune maladive. Ses orbes azurés scrutaient l'horizon incertain, il pensait, pensait à ce que lui disaient ses parents ; qu'il devait devenir un adulte, une personne avec de nombreuses responsabilités, un futur père. Il n'avait qu'à peine 7 ans à l'époque et on commençait déjà à lui parler de son avenir. Pourtant, à cet âge-là, ne sommes-nous pas censé s'amuser? Rire à chaque occasion comme si c'était la dernière? Apprendre de nos erreurs? Et vivre comme si nous étions éternels? Comme si la mort ne nous regardait par dormir chaque soir à notre chevet? Il en avait haïs ses paternels, il les avait détestés au point de leur souhaiter d'immondes choses. Il a donc fuis, dès qu'il a pu, laissant derrière lui tous ses souvenirs, toutes parcelles minimes de sa vie comme si elle n'avait jamais existé.

Son existence dorénavant, ne se résumer qu'à rire, penser et oublier, aucun tracas, aucune règle.

Il avait façonné sa vie de façon qu'elle soit jusqu'à la fin enfantine, que l'amour ne vienne jamais transpercer son coeur par l'une de ces flèches ravageuses, qu'aucune faiblesse quelconque ne vienne le rendre vaporeux. Pourtant, elle a toujours été là, Isobel, l'innocence et désinvolture même, il se sentait obligé de la protéger, de veiller sur elle comme la lumière qu'on allume lorsque qu'on quitte la chambre d'un enfant.

Le froid lacérant venait en un geste violent s'abattre sur ses membres dévêtus, il se leva en un sursaut pris par une abondante vague de frissons. Le brun se précipita à l'intérieur de son appartement qui se situait de l'autre côté de la route. Il ouvrit la porte en chêne pour s'enfourner dans la chaleur pesante de son 50 mètres carrés. Ses parents lui payait absolument tout malgré le fait qu'il ne leur avait pas adressé un mot depuis plus 11 ans. Les mots restaient coincés au fond de la gorge, comme s'ils étaient aspirés avant même qu'il ne puisse les sortir.

Il fut rapidement sorti de ses rêveries par la sonnerie de son interphone mural, la voix grave de Seth envahit la pièce à travers les grésillements du vieil appareil.

- « Tu m'ouvres Reed s'te plaît? j'me les pèles dehors ! » Grommelait son ami d'une voix complètement éraillée.

- « Ouais j'arrive, j'ai bloqué l'interrupteur de la porte hier soir. » Répondit-il alors qu'il s'était éclipsé dans le couloir.

-« Enfin Reed, j'ai failli attendre, dis tu m'sors une bière et après je te dis les plans pour la fête de ce soir ! »

-«Ouais, quels plans Seth? Iso vient? »

-«Fête chez moi ce soir. Euh normalement y'aura toute la bande mais au pire on s'en fout qu'elle soit là ou pas, t'es pas amoureux au moins? Dire que j'voulais m'la taper.»

-« Raconte pas d'la merde, j'demandais juste. Moi les filles j'men contre fou, elles sont toutes idiotes. » avait dit-il d'une voix des plus indifférente.

-«Les plus idiotes sont les plus faciles Reed, enfin passons, tu m'sers ma bière? »

-«La voilà chef ! » répondit-il une nouvelle fois tandis qu'il déposait la bouteille en verre sur la table basse.

-« Merci Maestro » Le jeune homme attrapa avec vivacité la bouteille, il l'apporta goulûment à ses lèvres pour la vider ensuite d'une seule traite.

-«Tu t'changeras chez moi, on part maintenant j'ai deux trois choses à régler vers Birgham. »

-«Pas de problème.»

La nuit commençait doucement à étendre son voile noir, les deux jeunes hommes quittèrent l'appartement avec empressement, ils marchaient en titubant dans les ruelles seulement éclairées par de vieux lampadaires dont la lumière grésillait à chacun de leurs pas. Cette soirée allait être quelque chose, ça ils en étaient sûrs.

<< Devoir faire des choix était sa hantise la plus profonde, il ne pouvait pas, il ne devait pas choisir, il en était incapable, c'est dans les choix que nos actions ont les plus grandes répercutions et lui, il ne voulait pas en subir les conséquences.>>

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