Chapitre 45 - Cavalier seul

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PDV ENZO

"Francesco n'est que le pantin d'une plus grosse ficelle."

Une certaine tension meurtrière s'immisce rapidement en Alma, lorsque je constate que son corps se raidit à mes côtés. Mon attention se concentre donc automatiquement sur elle, et la vue qui s'offrait à moi était des plus contrariantes.

Son regard livide fixé un point dans le vide, et son esprit s'était détaché de son corps. Elle ne percutait plus rien autour d'elle.

Son âme venait simplement de s'éteindre, devant affronter une nouvelle vérité qui l'a plongée un peu plus dans ses cauchemars.

- Je vais rejoindre les autres, se contente-t-elle de dire de sa voix monotone.

Elle ne me lance pas un seul regard, et je ressens en elle une hostilité hargneuse. Elle est dépourvue de toutes émotions.

Mon regard cherche le sien, pour comprendre ce qui se passe dans ce petit corps qui avance d'un pas déterminé vers l'ascenseur.

Si je pouvais encore lire en elle il y a quelques minutes, là je suis affrontée à son impartialité la plus totale.

- Alma est une guerrière. Elle s'en remettra quand elle aura repris le dessus sur ses émotions. Reste à ses côtés, pour l'empêcher de couler. Pour le moment, c'est la seule chose que tu peux faire hermano, souffle la voix d'Élias qui observe autant que moi son corps s'immiscer dans l'ascenseur.

La porte qui se referme lentement, me laisse apercevoir avant qu'elle disparaisse définitivement son air survolté et ses yeux qui bouillonnent de rage. Un mauvais pressentiment m'envahit et vient me foudroyer les entrailles.

Seulement, là tout de suite, je me devais de réagir parce qu'elle n'était clairement pas en état de réfléchir.

Je me grille une clope, et en tends une à Blake qui s'empresse de faire de même. Les dernières heures ont été intenses, et celles qui vont suivre ne m'assurent rien de bon.

Je m'accoude au mur face à lui. Nous restons seulement silencieux quelques secondes, aspirant nos calmants.

- Mes nerfs sont à deux doigts de claquer, si je ne comprends pas ce putain de bordel, lâché-je dans un sous-entendu qu'Élias comprend très clairement.

Il se redresse et me fixe avec un air préoccupé, plaquer sur son visage.

Je tente de contenir mes nerfs dans chaque bouffée de nicotine, mais quand je revois ses yeux verts imprégner de rage, il m'est difficile de rester calme.

- Francesco n'est qu'un sous-fifre de celui qu'ils appellent il grande capo (le grand patron), au sein de leur grande organisation. La base de Valerio est située dans un vieil entrepôt du Bronx, à la bordure de la forêt d'Orsir. C'est tout ce que j'ai pu obtenir, m'avoue celui-ci d'un ton désolé.

J'allais pour le rassurer mais son regard blême qui fixe un point dans le vide, me témoigne d'une suite qui allait prochainement dégénérer.

Cela se confirme lorsque que ses doigts se mettent à trembler nerveusement, lorsqu'il tente d'inhaler une nouvelle bouffée. Ses yeux se ferment de rage, et sa main redescend le long de son corps, dans des spasmes interminables.

Je me contente de le fixer, sachant très bien que lorsqu'il était en crise rien ne pouvaient le calmer.

Il finit par reprendre le contrôle de lui-même après quelques minutes.

Je savais que j'étais responsable de cette épine qui s'insérait à l'intérieur de lui, et je réalise que je n'aurais jamais dû l'engrener dans tout ce merdier.

Light in the darkness [réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant