Chapitre IV :

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— LIZA —

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— LIZA —

                 Avez-vous déjà été pris au piège dans un endroit où vous vous sentez enfermé, sans aucune possibilité de vous échapper, où vos mouvements sont restreints et où vous êtes seul, sans personne à qui parler, sauf vous-même ?

Imaginez que cette situation se déroule en ce moment même. Que ton corps et ton esprit étaient en pause, incapables de traiter les informations qui se déroulaient autour de toi. Personnellement, je ne prêtais même pas attention à l'endroit où je me trouvais. Assise sur la banquette arrière d'une voiture de police, les mains emprisonnées dans une paire de menottes qui me blessaient les poignets, les sirènes hurlaient, perçant le silence de la fin de cette nuit.

J'avais complètement perdu la notion du temps et de l'espace. Chaque minute semblait s'étirer indéfiniment. Je ne remarquai même pas que la voiture s'était arrêtée, ni que des hommes me faisaient sortir sans aucune douceur. Mes mouvements étaient entièrement automatiques, comme ceux d'un robot programmé. Je survolais la scène sans la voir, me laissant totalement faire. J'étais complètement abasourdie, comme si mon esprit s'était dissocié de mon corps pour se protéger de la réalité.

Même la froideur des gouttes de pluie qui tombaient du ciel ne me faisait ni chaud ni froid. Mon corps était frigorifié, mes vêtements imbibés d'eau glacée collent à ma peau, mes cheveux trempés et en bataille. Mon maquillage avait coulé en traînées sombres sur mes joues, mais je m'en moquais royalement. J'étais, de toute manière, absente. Si les deux hommes ne m'avaient pas traînée de force vers le bâtiment aux couleurs bleues, je crois que je serais tombée raide sur le goudron et dans les flaques d'eau.

Chaque pas que je faisais semblait irréel. L'eau glacée s'infiltre dans mes vêtements, accentuant le froid qui me transperçait jusqu'aux os. Le bruit des sirènes se mélangeait au martèlement de la pluie, créant une symphonie désespérée qui résonnait dans ma tête. Les lumières clignotantes des voitures de police ajoutent une dimension presque surréaliste à cette scène de cauchemar, projetant des éclats rouges et bleus sur les façades des immeubles environnants. Pourtant, malgré ce chaos extérieur, à l'intérieur, je ne ressentais rien. Pas de peur, pas de colère, juste un vide profond et écrasant.

Les agents me tenaient fermement par les bras, leurs doigts s'enfonçant dans ma peau, me guidant sans ménagement à travers les flaques d'eau qui éclaboussaient à chaque pas. Leurs voix, autoritaires et pressantes, me semblaient lointaines, comme un écho résonnant dans un tunnel. J'étais une marionnette aux fils coupés, incapable de résister ou de comprendre pleinement ce qui m'arrivait. Le bâtiment devant moi, aux murs bleus et imposants, semblait avaler la lumière, créant une ombre menaçante. Je levai les yeux un instant, captant le regard impassible de l'un des agents avant de baisser la tête, submergée par un sentiment de résignation.

À l'intérieur, la lumière fluorescente des néons agressait mes yeux. Les murs étaient nus, austères, reflétant une froideur institutionnelle qui semblait glisser sous ma peau. Le sol, carrelé de blanc, était taché de boue et d'eau. Les bruits de pas résonnent bruyamment dans le couloir étroit, mêlés aux ordres secs et aux murmures indistincts des policiers. Chaque détail accentue mon sentiment de déréalisation. C'était comme si je vivais un cauchemar éveillé, un scénario improbable duquel je ne pouvais m'échapper.

GLOOMY THOUGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant