Chapitre V :

61 6 14
                                    

— JOSHUA —

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

— JOSHUA —

                  L'eau, le clapotis de l'eau qui s'écoule du robinet, résonne doucement dans la salle de bain silencieuse. Ce seul bruit, aussi léger soit-il, me captive, m'ancre au sol. Je suis assis par terre, les genoux ramenés contre ma poitrine, la tête appuyée contre l'un d'eux. Mes mains tremblantes essaient de masquer mon visage, comme pour me protéger d'une menace invisible. Mes yeux noisette, grands ouverts et fixés sur le lavabo, observent chaque détail avec une intensité presque hypnotique. Chaque nuit, sans exception, les cauchemars m'envahissent, perturbent profondément mon sommeil et me laissent épuisé et anxieux.

Mes cheveux sont encore trempés par l'eau froide que j'ai utilisée pour tenter de me ressaisir, pour calmer les crises d'angoisse qui me tourmentent depuis toujours. L'idée de prendre des médicaments ? Plutôt mourir que d'ingérer ces poisons, me dis-je souvent.

Le froid du carrelage sous mes fesses me rappelle brutalement où je suis. Je suis chez moi, dans ma salle de bain, un lieu familier mais qui semble soudainement hostile. Chaque carreau de céramique, chaque imperfection des murs, devient étrangement significatif dans cet état de vulnérabilité. Mon regard reste fixé sur le robinet mal fermé, où une goutte d'eau tombe régulièrement, créant un rythme hypnotique et entêtant. Ce simple défaut du robinet, cette goutte incessante, devient le métronome de ma tourmente intérieure.

Je remarque la condensation sur le miroir, les petites perles d'eau qui tracent des chemins sinueux sur la surface réfléchissante. La serviette jetée négligemment sur le bord de la baignoire, le flacon de shampoing à moitié vide sur l'étagère, tout semble chargé d'une présence oppressante. La lumière blafarde du plafonnier ajoute à l'ambiance morne et pesante. J'essaie de me concentrer sur des détails banals pour chasser les ombres qui rôdent dans mon esprit, mais elles reviennent toujours, implacables.

La porte de la salle de bain s'ouvrit lentement, laissant échapper une onde de fumée âcre de cigarette qui s'épandit insidieusement dans la pièce, enveloppant chaque centimètre d'air d'une aura de désinvolture. La sensation piquante me fit froncer le nez, mais je ne bougeai pas, fixant obstinément le miroir devant moi, refusant de céder à la tentation de tourner la tête pour faire face à l'intrus qui se tenait derrière moi. Pourtant, je savais déjà qui il était. Elias.

– Qu'est-ce que tu veux, Elias ? Ma voix était chargée d'une pointe d'agacement contenue, mais également teintée de curiosité, bien que je tentais de la dissimuler.

Il entra dans la pièce avec une nonchalance déconcertante, un sourire en coin flottant sur ses lèvres, comme s'il était chez lui, même dans mes quartiers privés. Ses pas étaient légers, mais sa présence, elle, était indéniable, une sorte de magnétisme tranquille qui semblait remplir l'espace autour de lui.

– Oh, juste vérifier si tu n'as pas fracassé le miroir. J'ai la flemme de le remplacer, lança-t-il d'un ton décontracté, presque désinvolte, tout en baillant ostensiblement, comme si cette simple tâche lui pesait plus que nécessaire.

GLOOMY THOUGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant