Chapitre 27

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Ruth B. - Dandelions

PDV de Bella

Plusieurs semaines étaient passées depuis la mort d'Elijah Reyes. Jasiah avait été obligé de reprendre l'entreprise maintenant que l'ancien PDG était décédé. Sa mère, Alyssa, l'assister afin qu'il puisse connaitre tout ce que son père n'avait pas eu le temps de lui apprendre. Virgilio avait fait la connaissance des Reyes et était désormais chargé de la protection du nouveau PDG. Pendant ce temps-là, je restais aux côtés de celle dont j'étais devenue la garde du corps. Elle passait ses journées enfermée dans son bureau à travailler. La perte de son père avait été un gros choc et son deuil consistait à travailler jusqu'à l'épuisement pour tenter d'oublier le tragique décès de son père. Je dus parfois la porter pour l'emmener dans son lit puisqu'elle s'était endormie sur son bureau. J'avais d'abord essayé de lui parler. J'avais essayé de réduire sa peine. Mais rien n'y faisait. Le deuil d'Arizona se faisait dans le mutisme. Et puis j'avais finalement arrêté d'essayer de lui parler, je restais simplement dans un coin de la pièce et la regardait travailler. Le jour comme la nuit. Et comme tous les autres jours, elle était assise derrière son bureau plongée dans des feuilles éparpillées devant elle. Elle finit par pousser un long soupir et prit sa tête dans ses mains. Elle éclata en sanglot.

— Je n'y arrive pas... souffla-t-elle.

Je m'approche doucement et m'agenouille à côté d'elle.

— Hé, belleza. Regarde-moi.

Elle ne bougea pas.

— S'il te plait Arizona.

Elle me regarda enfin, les yeux remplis de larme. Je les essuie doucement du pouce.

— Tu vas y arriver. Il te faut du temps, c'est normal.

— Comment fais-tu pour toujours rester forte?

Je lui souris tristement.

— Quand tu vis beaucoup de chose traumatisante, tu finis par te forger une carapace.

J'essuie de nouveau ses joues.

— C'est pas comme ça que tu surmonteras sa perte Arizona. Pas en te surmenant. Tu as besoin de repos.

— Si je ne suis pas occupée je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à lui. Il est partout ici.

— Viens avec moi quelque jour dans la maison de ma mère. Enfin la mienne. Seulement pour te reposer un peu. Et si tu veux rentrer, nous rentrerons.

— Et pour Maman et Jasiah?

— Ils font le deuil à leur façon. Et dans l'immédiat, c'est de toi que je me préoccupe belleza.

Elle me sourit faiblement.

— D'accord.

Un sourire apparut sur mon visage à sa réponse.


— Je suis désolée, s'excusa-t-elle subitement alors qu'elle était accoudée au plan de travail et que je préparais le dîner.

— De?

— Mettre renfermée ainsi.

— Tu n'as pas besoin de t'excuser.

Je laisse ce que j'étais en train de faire et vais me poser à côté d'elle.

— Tu as le droit de te renfermer quand tu penses que c'est nécessaire. N'oublie juste pas que je suis là si tu as besoin. Je serai toujours là, quoi qu'il se passe.

Pour toute réponse elle s'avança et m'embrassa tendrement. Nos lèvres finirent pas se détacher et elle me sourit de la plus tendre des façons, si bien que je me perdis dans mes propres pensées quelques secondes.

— Tu es tellement belle, fis-je tandis que je tenais son visage entre mes mains et que ses yeux ne lâchaient pas les miens. Je l'embrasse à mon tour.

— Il faudrait peut-être que je finisse de préparer le dîner, dis-je finalement en m'écartant légèrement d'elle.

— Peut-être bien oui.

Je me remis à ma tâche tandis qu'elle allait se poser sur le canapé.

Plusieurs longues minutes plus tard le dîner était prêt.

— Le dîner est prêt belleza, l'informé-je mais aucune réponse me parvient. Je rejoins alors le salon pour la prévenir. Cependant, je la retrouve profondément endormie sur le canapé.

— Je ne suis pas sûr que le canapé soit très confortable pour dormir belleza, chuchoté-je en la soulevant délicatement pour ne pas la réveiller. Je la porte ensuite jusqu'à la chambre et la dépose sur le lit. Je lui enlève ses chaussures et tire la couverture jusqu'à ses épaules.

Je dépose un baiser sur sa tempe.

— Bonne nuit belleza.

Je redescends les escaliers et me mets à table en prenant soin de laisser une part à Arizona que je mets au frigo.


— Comment ça se passe là-bas? Demandé-je à Virgilio au bout du fil.

— Ça va. Ils s'en sortent. Jasiah commence à plutôt bien prendre en main l'entreprise et aucune attaque n'a eu lieu.

— Bien, tant mieux. Surtout si tu as un problème ou besoin de quoi que ce soit-

— Je t'appelle, je sais. Je commence à croire que c'est toi qui ne peut plus te passer de moi. J'entendis son rire dans le téléphone.

— Comment tu as deviné? Demandé-je ironiquement.

Je souris tandis qu'il riait de nouveau.

Plus sérieusement Virgilio, je te dois beaucoup.

— Pas de ça entre nous Bella. Nous sommes coéquipiers, partenaires ou que sais-je d'autre. Mais nous sommes avant tout amis, et entre amis on s'aide. Comment va Arizona sinon?

— Elle va mieux, dis-je simplement et la concernée apparut dans les escaliers. Je ne la quitte pas des yeux.

— Et toi Bella? Comment toi tu vas? Pour de vrai.

— Ça va. Le pire est derrière nous.

— À qui tu parles? Demanda Arizona d'une petite voix tandis qu'elle se blottissait contre moi dans le sofa.

— Je vais devoir te laisser. Bonne nuit Virgilio.

— Bonne nuit Bella.

Je raccroche et pose le téléphone.

— Tout va bien? Tu as besoin de quelque chose? Je t'ai laissé une part dans le frigo, je peux aller la mettre au micro-onde.

— Non merci, je n'ai pas spécialement faim.

— Ça va?

Elle fermait déjà les yeux.

— Oui.

— Tu serais mieux dans le lit.

— Mais tu n'y es pas, murmura-t-elle alors qu'elle commençait à se rendormir.

— J'ai compris, fis-je avec un sourire amusée. Viens là.

Elle tendit ses bras et je la pris dans mes bras pour l'emmener à l'étage.

— Tu es une vraie princesse.

— Tu es ma garde du corps, je peux te demander de faire tout ce que je veux, répondit-elle d'une faible voix.

— Là tu confonds garde du corps et esclave belleza.

Je lui souris alors qu'elle s'endormait dans mes bras. Je la dépose une nouvelle fois dans le lit et me change rapidement avant de la rejoindre. Elle se blottit immédiatement dans mes bras. 

Body AssassinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant