Il était presque 19 heures quand j'ouvris la porte de la maison après une journée de travail éreintant. À ma grande surprise, Anthony était là, appuyé sur le plan de travail de la cuisine, m'attendant. Sa façon de me regarder était assez troublante. Je ne savais dire, à cet instant, s'il me regardait d'une façon étrange ou s'il était en colère, mais je sentais que son haleine trahissait le fait qu'il avait bu.
Je m'approchai, tentant de l'embrasser, mais il ne répondit pas à mon baiser. Son manque de réaction était comparable à embrasser un bloc de béton. Je fis mine de rien.
« Tu es déjà rentré ? Tu as fini plus tôt ta réunion ? » lui demandai-je avec un petit sourire pour apaiser cette tension palpable qui régnait.
Sa réaction colérique me prit au dépourvu : « Je peux savoir où tu étais ? Ne me dis pas que tu rentres seulement de ton boulot ! »
Je ne savais comment réagir devant une telle agressivité dont il faisait preuve à mon égard.
« Mais chéri, tu as oublié que je devais passer chez mes parents avant de rentrer ? »
Anthony se rendit compte de ma réaction assez soudaine et surtout du geste de recul que j'avais eu tout en lui répondant. Il croisa les bras et soupira profondément.
« Eva, ne m'en veux pas, mais je me pose des questions depuis un petit moment. Tu ne réponds pas toujours à mes messages ou appels. J'ai l'impression que tu me caches quelque chose ! »
Je fus déconcertée par ses accusations. Je ne comprenais pas pourquoi il réagissait de la sorte.
« Chéri, je suis désolée si le fait de ne pas toujours te répondre t'angoisse, mais tu dois comprendre que lorsque je suis en réunion, je ne peux pas facilement te répondre. Cela ne signifie pas que je te cache quelque chose. »
Je me débarrassai de mes chaussures et lui indiquai que j'allais prendre ma douche, espérant que cela l'apaiserait et qu'il me rejoindrait. Anthony me fit un signe de la tête pour acquiescer, mais il semblait toujours préoccupé.
Ma journée m'avait littéralement épuisée, et une bonne douche me permettrait de me détendre, d'oublier cette agressivité dont il avait fait preuve.
Je me déshabillai lentement, comme si chaque vêtement était un souci qui glissait et disparaissait. Je fis couler l'eau pour qu'elle atteigne une température idéale. Puis j'entrai sous la douche, espérant pouvoir mettre mon esprit en pause après cette petite altercation avec Anthony.
L'eau chaude coulait sur mon corps, apaisant la tension accumulée. Je fermai les yeux, ne voulant entendre que le bruit de l'eau, espérant qu'elle me ressourcerait.
Je fus surprise par l'arrivée d'Anthony sous la douche, mais heureuse de le voir là, avec moi.
Il me caressa le visage, et je me sentais glisser tout doucement vers ce désir de lui. Mon visage s'avança vers le sien, et, sans que je ne puisse comprendre, les mains d'Anthony serraient mon cou. Cette pression était de plus en plus forte et, tout en s'approchant de mon oreille, j'entendis cette phrase : « Ne me mens plus jamais, espèce de sale pute ! »
Je sentais que j'allais m'évanouir s'il ne desserrait pas les mains.
Il lâcha prise, sortit de la douche, me lança un regard glacial et me sourit d'une façon cynique avant de sortir de la salle de bains.
Je tremblais de tout mon être. Attrapant ma serviette de bain, je m'enveloppai dedans comme pour me protéger. Les larmes coulaient sur mes joues comme si elles remplaçaient l'eau du pommeau de douche. Face au miroir, j'observais mon reflet. J'essuyai les larmes afin de pouvoir regarder mon cou. Même si la pression n'était plus là, les marques laissées me firent vaciller. Une angoisse, voire une panique totale de sortir de cette pièce me clouait sur place.
VOUS LISEZ
Tu ne me tueras pas
Historia CortaEva, piégée dans une relation toxique avec Anthony, endure les abus physiques et émotionnels de son partenaire. Malgré la peur, elle reste, craignant de perdre l'homme qu'elle aime. Après une tentative de meurtre, Eva trouve le courage de quitter An...