Chapitre 20 Retour aux sources

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Point de vue Kim

— Vous êtes arrivée, Mademoiselle.

Je sursaute en entendant le chauffeur de taxi s'adresser à moi.

— Pardon ?

— Vous êtes arrivée à la gare.

— Ah super, merci.

— Je vais vous aider à décharger vos bagages. Aurez-vous besoin que je vous accompagne jusqu'à votre train ?

— Non, ça ira. Je vous remercie, Monsieur. Vous êtes vraiment très gentil, lui dis-je avec un sourire.

Après avoir un peu galéré pour monter dans le train, je m'affale sur mon siège. L'appareil démarre doucement. Je regarde le paysage défiler. Mes pensées filent vers Tam. Je m'en veux de l'avoir laissée en plan et surtout de ne pas lui avoir dit en face. Je me sens lâche. En même temps, j'ai vraiment besoin de prendre du recul par rapport à tout ce qui se passe. Il faut que je règle le problème Damien.

Et puis, je vais devoir aller récupérer mes affaires dans son appartement. Je dis son appartement parce que je ne m'y suis jamais senti chez moi. Je soupire. Avec mon bras dans le plâtre, je ne vais rien pouvoir faire seule, il va me falloir de l'aide. Le train ralentit. Nous arrivons dans la ville où vivent mes parents. Bovina, 630 habitants. Calme, très mignon et très décoré pour les fêtes de fin d'année.

Je descends du train. Sur le quai m'attend mon père. Quand il me voit, un large sourire éclaire son visage. Il ouvre ses bras dans lesquels je me réfugie. Son odeur m'avait manqué et me réconforte. J'ai l'impression de redevenir une petite fille.

— Ma chérie, murmure-t-il à mon oreille, que c'est bon de te voir !

— C'est réciproque, mon papounet !

Nous nous dirigeons vers la sortie. Le froid glacial me saisit. Mon père m'ouvre la porte côté passager, je m'installe. Il s'assied et démarre.

— Ta mère va tellement être contente de te voir, me dit-il, d'un ton joyeux.

Les larmes me montent aux yeux.

— Ma chérie, ça ne va pas ?

— Si, articulé-je péniblement. Je suis si heureuse d'être avec vous, cela me fait chaud au cœur. J'ai beaucoup de choses à vous raconter. Ne t'inquiète pas, dis-je en souriant.

Mon père pose sa grande paluche sur mon genou.

— Ce séjour avec nous va te faire du bien.

Quelques minutes plus tard, la voiture s'arrête devant la maison de mon enfance. Je soupire d'aise.

— Viens, rentrons vite.

Nous avons à peine franchi le seuil de l'entrée que ma mère se jette dans mes bras.

— Ma puce, ma chérie, quel bonheur de te voir !

Je serre fort la première femme de ma vie contre moi.

— Maman ! Je suis tellement contente !

Elle m'embrasse tendrement.

— Allons à la cuisine, je t'ai préparé un chocolat chaud et... des crêpes au sirop d'érable.

Un large sourire efface les larmes de mon visage. Je suis ma mère tandis que mon père monte mes affaires dans ma chambre d'enfance à l'étage.

— Assieds-toi, ma pucinette ! Je m'occupe de tout.

Je m'installe sur un tabouret autour de l'ilot central et regarde avec tendresse celle qui m'a donné la vie. Autant mon père est baraqué, il ne mesure pas loin de deux mètres, autant . Les gamins l'adorent, elle a ce grain de folie qui me fait beaucoup rire.

Le destin de Kim T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant