Chapitre 7 Vernissage

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Point de vue Tam

— Allo ?

— Elle me fait chier ! Je vais la tuer !

— Tam c'est toi ? demande ma sœur Noémie.

— J'ai perdu un pari contre ma prof d'histoire de l'art et je suis devenue son esclave.

— Tu veux dire sa stagiaire, dit-elle en pouffant de rire.

— J'ai dû corriger les feuilles d'examens de ses premières années et je ne te dis pas le nombre de photocopies que j'ai fait. À moi toute seule, j'ai bouffé la moitié de l'Amazonie.

Noémie ricane.

— Dis-lui que tu n'en peux plus.

— J'ai dû chercher des livres pour elle et maintenant je suis à la bourre pour mon vernissage.

— Mince ! C'était ce soir ? Je suis désolée Tam, je ne vais pas pouvoir venir, je suis dégoutée.

— Ce n'est pas grave. Je t'enverrai un cliché de la photo. Je dois t'abandonner, je dois courir un marathon jusqu'à la galerie.

Je raccroche et m'avance jusqu'à l'entrée. Patrick est dans le salon avec son nouveau copain Charlie. Ils sont mignons tous les deux.

— Soirée Netflix ? demandé-je en mettant mes talons.

Il hoche la tête et la tourne vers moi.

— Waouh, ma chérie, tu es canon.

— Merci, je vous laisse, je suis à la bourre. Pas de bêtise.

J'ai emprunté pour l'occasion le long trench-coat noir de Noémie. J'ai découvert récemment un carton rempli de fringues rangé dans son armoire. Je réussis à trouver un taxi qui me dépose devant la galerie en moins de dix minutes. J'entre et enlève mon manteau. Je me dirige vers le buffet, j'ai faim. Des petits fours et des coupes de champagne ont été mis à disposition.

Paul Vertis, le galeriste s'avance vers moi. Une jeune femme charmante le suit de près, vêtue d'une robe verte, la jolie rousse me regarde avec attention. Je la connais, quand nos yeux se croisent, son sourire s'efface.

Monsieur Vertis me tend la main.

— Mademoiselle Davis, je suis ravie que vous ayez pu venir. Je vous présente mademoiselle Joanne Moore, la directrice de l'association.

Je hoche la tête poliment.

— Nous avons adoré votre photo. Pour info, il y a eu plusieurs acheteurs, mais nous avons réussi à la vendre pour deux cents dollars, me dit-elle avec un immense sourire.

Je manque de m'étouffer quand elle me dévoile le prix.

— D'ailleurs, vous êtes notre grande gagnante ! m'annonce monsieur Vertis.

— Ce n'est pas vrai ! Merci c'est génial. Je suis très contente.

— Nous vous ferons le chèque ce soir.

— À propos de ce fameux chèque, est-il possible de le reverser à l'association ?

Miss Moore me regarde avec surprise.

— C'est très généreux de votre part, dit-elle.

— Je ne faisais pas ce concours pour l'argent, mais pour montrer mon travail.

— Mesdames, je vais vous laisser. Je dois aller parler aux autres participants, dit monsieur Vertis, en s'éloignant.

— J'ai une proposition à vous faire, me dit-elle. Je souhaiterais faire prendre des photos plutôt sympas de nos pensionnaires, cela permettrait de les mettre en avant. Et comme ça ils pourront trouver rapidement une nouvelle famille.

Le destin de Kim T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant