Chapitre 15 Aide précieuse

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Point de vue de Tam

J'entre enfin chez moi, l'appartement est silencieux, Ling étant partie rejoindre Joanne. J'observe le salon vide sur ma droite et pousse ma valise. Je la rangerai plus tard, je me tourne vers la gauche et entre dans la cuisine. Je crève la dalle, j'ouvre le frigo et attrape du jambon. Je suis contente Patrick a fait quelques courses pour nous. Le pain en haut du frigo à l'air d'être d'aujourd'hui. Un petit sandwich et après je range mes affaires.

Hum que c'est bon. J'attrape un verre de jus d'orange quand mon téléphone sonne. J'avale rapidement en voyant le numéro de la personne s'afficher.

— Je vous manquais déjà.

J'entends un sanglot et mon sourire se fane.

— Kim ? Qu'est-ce qui se passe ?

— Est-ce que je peux passer s'il te plait ?

— Oui, je t'envoie mon adresse. J'habite au deuxième étage.

— D'accord, je serai là dans cinq minutes.

Elle raccroche et je lui envoie les coordonnées. Je me jette sur ma valise. Je l'emmène rapidement dans ma chambre. Je cours dans le couloir et commence à ranger le bordel que j'ai mis dans la cuisine. Quand j'ai fini de laver mon verre de jus d'orange, on frappe doucement à la porte, j'ouvre rapidement. Kim a les yeux bouffis, j'ouvre mes bras et elle se réfugie à l'intérieur. Je frotte son dos. Je l'invite avec moi dans la cuisine.

— Tu veux boire quelque chose ?

Elle hoche la tête, je lui tends un mouchoir. J'attends qu'elle se reprenne, son visage est rempli de larmes. Est-ce que monsieur Crétin lui a fait du mal ? Je n'ai pas l'impression qu'elle soit blessée.

La porte s'ouvre en grand sur deux femmes en train de s'embrasser passionnément, elles se dirigent vers le salon sans nous voir. Je regarde Kim et lui fais signe de me suivre. Elle reste bouche bée de voir Ling comme ça, elle qui parait si douce, si tranquille. Devant nous, les deux femmes ne nous aperçoivent même pas.

Je prends la main chaude de Kim et nous traversons le couloir pour atterrir dans ma chambre. La voir déambuler dans cette pièce est étonnant. Elle regarde les photos qui ornent mon mur. Elle sourit et se tourne vers moi.

— Je connais Tia depuis très longtemps, je suis contente qu'elle soit heureuse, dit-elle en parlant de ma future belle-sœur.

— Oui, elle l'est puisqu'elle va bientôt se marier avec ma sœur Noémie.

— Elles sont faites l'une pour l'autre.

— Kim...

Elle soupire.

— Je ne savais pas où aller. Est-ce que je peux dormir chez toi ?

— Je ne peux pas te proposer de dormir sur le canapé avec ce que tu as vu, mais je te propose mon lit. Je dormirai par terre, ne t'inquiète pas.

Elle regarde mon lit et fronce les sourcils.

— Ton lit est assez grand pour deux. En plus, je débarque à l'improviste...

— D'accord. Je vais te trouver quelque chose pour te changer.

Je fouille dans ma commode, en sors un short et un tee-shirt. J'ouvre doucement la porte., nous entendons des gémissements provenir du salon. Un rictus s'affiche sur mon visage, elle pouffe de rire. Je lui montre la porte de la salle de bain. Je retourne dans ma chambre et attrape mon pyjama. J'observe les photos de mon mur puis sourit devant le rire de mes sœurs. Elles me manquent, j'ai hâte de les revoir. Kim se faufile sous les draps. Zut ! J'ai loupé la vue de ses jambes. Je me dirige vers la salle de bain, j'enfile mes affaires et me brosse les dents.

Quand j'ouvre la porte, les deux femmes me regardent comme si je n'avais jamais vécu ici, j'éclate de rire et entre dans ma chambre. Je me faufile sous les draps et me tourne face à Kim. L'ambiance devient morose.

— Est-ce que tu veux en parler ? murmuré-je.

Elle soupire.

— Le cliché type, je suis rentrée chez moi et j'ai surpris mon mec avec ma meilleure amie.

Je caresse son bras, des larmes coulent.

— Comment ai-je fait pour ne pas le voir ? Je suis stupide.

— Tu n'es pas stupide, quand on aime quelqu'un, on lui fait confiance.

— Ça se trouve quand j'étais à l'hôpital, il s'envoyait déjà en l'air. Il n'est pas venu, j'aurais dû le quitter à ce moment-là.

— Ce qui est fait est fait. Ce type est un crétin, il a une femme merveilleuse et il préfère coucher avec une bimbo sans cervelle. Ça montre l'étendue de sa stupidité.

Kim pouffe de rire, j'attrape un mouchoir et lui tends.

— Merci de m'accueillir.

— De rien, c'est avec plaisir. Tu veux que je te prenne dans les bras ?

Kim hoche la tête et se tourne. Je l'enlace, sa respiration se calme et elle s'endort. Je plonge mon nez dans sa nuque et respire son odeur.

La lumière du jour perce à travers les volets, une main qui n'est pas la mienne a élu domicile entre mes seins. Je tourne la tête pour voir le visage endormi de Kim. Ma respiration change ce qui la réveille, elle enlève sa main tout en rougissant.

— Et voilà, une nuit avec moi et tu craques déjà.

Elle éclate de rire.

— Quelle heure est-il, Don Juan ?

— 7 heures.

— Il faut que je me lève, j'ai des cours à préparer. Merde ! Je n'ai pas pris mes affaires pour le boulot.

— J'irai les chercher si tu veux.

— Merci, je n'ai pas envie de les voir et je ne veux pas que Damien sache où je suis. Normalement, le dimanche, il va chez sa mère à midi.

— J'irai à ce moment-là. Tu as faim ?

Elle hoche la tête rapidement. Nous nous levons et nous nous dirigeons vers la cuisine. Je sors le pain et les confitures puis prépare le café. Je remplis la tasse de Kim quand les amoureuses entrent dans la cuisine. Ling reste bouche bée.

— Bonjour Mademoiselle Yu,

— Madame Matthews, quel honneur de vous avoir chez nous.

Kim pouffe de rire.

— Vu ce que j'ai vu hier, Ling, tu peux m'appeler Kim.

Ma colocataire semble mal à l'aise.

— On ne se connait pas, je m'appelle Joanne.

— Je crois qu'on s'est vu pour le concours de photos.

— Oui, je suis la directrice de l'association, D'ailleurs, Tam, quand est-ce que tu t'occupes de ma commande ?

— Désolée, ces derniers temps avec les cours, je n'ai pas eu le temps, mais je te promets qu'après les fêtes, je viendrais pour notre projet.

— Projet ? demande Kim.

J'explique à ma prof, l'idée de Joanne pour le refuge. C'est-à-dire prendre des clichés des pensionnaires pour pousser les gens à adopter.

— C'est une très bonne idée, dit-elle. Je fais un peu de photos moi aussi, je pourrais t'aider.

— Avec plaisir.

***

À midi tapante, j'ouvre la porte de l'appartement de Kim, cette dernière m'a expliqué où je pouvais trouver ses affaires. Je fonce vers son bureau, entre et prends les papiers qui traine ainsi que son cartable et son ordi. Je m'avance dans le couloir et découvre sa valise, je suppose qu'elle voudra quelques affaires. Je m'avance vers la porte quand celle-ci s'ouvre sur monsieur Crétin. 

Le destin de Kim T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant