Chapitre 6

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Syhana

Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule pour vérifier s'il est toujours là, et je remarque qu'il est en train de parler au téléphone, probablement pour appeler du renfort. Je me dirige vers la partie EST de la ville, où j'ai une petite cachette bien dissimulée dans un grand chêne derrière le parc. J'avais déjà envisagé qu'une attaque ou une poursuite pourrait se produire sur ce pont ou dans ses environs, et cette prévoyance s'avère très utile aujourd'hui.

Je nage un peu plus vite que d'habitude, et à ce rythme, il me faudra au moins une dizaine de minutes pour atteindre le rivage. Le fait que ma planque soit située derrière un parc me facilite grandement la tâche, car cela me permet de me faufiler discrètement et de me fondre facilement dans le décor, même avec mes vêtements mouillés. Treize minutes plus tard, j'arrive enfin à destination. Mes bras sont endoloris à cause de l'intensité de mes mouvements, et je suis transie de froid. L'air est si glacé que je commence à trembler. Je pense que marcher un peu pourra peut-être me réchauffer.

Alors que je m'apprête à commencer à marcher, je réalise que j'ai laissé ma petite sacoche à la soirée. Heureusement, il n'y avait rien de vraiment important dedans. Cependant, à cause de l'obscurité de la nuit, j'ai du mal à trouver l'arbre où j'ai caché mon petit sac contenant mes faux passeports et la clé de mon hangar. Je me rappelle que pour m'aider, je dois vérifier les grands chênes et que celui que je recherche est le sixième. Je pense que le clair de lune pourra m'aider à repérer le bon arbre.

1...2...3...4...5.

Et voilà, le sixième arbre enfin en vue. Je m'abaisse avec précaution et commence à tâter le sol autour de ses racines. Il y a un creux dans cet arbre que je cherche avec attention, car c'est là que je dois trouver un petit sac d'environ dix centimètres de long et de large. Je prie pour que les rats ou d'autres animaux ne soient pas passés par là, car sinon, mes efforts seraient vains et je serais dans une situation désespérée. Mais par chance, mes doigts touchent finalement le petit sac tant recherché.

Je le tire vers moi et défais soigneusement le petit lacet. Je vérifie avec mes doigts que mes clés et mes passeports sont bien là. Tout est en ordre, pensai-je avec soulagement. Puis, sans réfléchir davantage, je me mets à courir en direction du parc. Je n'ai pas de temps à perdre ; j'ai peut-être entre dix et vingt minutes avant qu'il ne me retrouve.

Je dois absolument trouver un moyen de me rendre à Houston. Prendre l'avion me semble être la meilleure option, car c'est rapide. Cependant, je ne peux pas me présenter dans cet état, je dois me changer. Mais où ? Mon appartement est le premier endroit à laquelle il pensera, je ne dois pas prendre le risque de tomber nez à nez avec lui. À cette heure, je ne suis pas sûr de pouvoir trouver des petits stands près de l'aéroport pour m'acheter un t-shirt et un jean. Mais si je ne trouve rien, tant pis. On ne peut pas me refuser l'entrée de l'aéroport, du moins je l'espère.

Il me faudra environ dix minutes pour y arriver. Une fois sur place, je prévois d'acheter un billet grâce à la carte de débit que j'ai dans mon sac. Cependant, je dois également trouver un moyen de payer le taxi qui m'emmènera à l'aéroport. Ma perte de temps commence à me faire paniquer, mais je me souviens qu'il y a un guichet près de l'aéroport où je pourrais peut-être retirer de l'argent.

En courant, j'arrive à l'entrée du parc et, à ce moment-là, je vois un taxi s'approcher. Sans hésiter, je lui fais signe de s'arrêter.

-Pouvez-vous m'emmener à l'aéroport, s'il vous plaît ? Celui qui se trouve sur la route 190. Je suis prêt à vous payer le double du tarif habituel si vous pouvez rouler à la vitesse maximale autorisée.

CLINGINESS ( en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant