Chapitre 2

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Ça ? Des soldats ? Pensais je en m'éloignant, ils restent immobiles face un simple troll alors que l'un des leurs s'est fait fracassé ? Ils auraient pu au moins réagir et se défendre non ? A tout les coups se ne sont que des bleus.

Pendant que je ruminais ces pensées, je marchais à travers la forêt. Sans faire attention, mes pieds me portèrent à un village, le pire cauchemar des squatteurs comme moi. Tant pis, maintenant que j'y suis autant y faire un tour. En marchant parmi les échoppes, je vis un forgeron. J'allais donc vers lui pour lui demander quel genre d'arme il pouvait me forger ou me vendre en échange de l'épée prise sur le cadavre du soldat plus tôt. A deux pas de l'entrée de la forge, une main me tira le froc. Mon attention piquée au vif, je regardais donc dans sa direction et vis deux jeunes filles vêtues de haillons et presque nues. Je dégageais donc doucement la main de la plus grande, qui m'avait attiré, et entra dans la forge.

Une fois mon épée vendue, je ressortis de la boutique et m'accroupis devant les fillettes. Elles me regardèrent avec une étincelle d'espoir dans les yeux. Seulement une étincelle. Cela ne me choqua guère, impossible pour deux pauvres jeunes filles de survivre seules dans un village sans recourir à la prostitution, une profession extrêmement décourageante pour quiconque n'est pas motivées. Je les pris par la main et les emmenai dans une auberge pas loin. Elle me suivirent, dociles. Une fois attablés, je comptai mes pièces reçues en échange de l'épée : 10 pièces d'or, une sacré somme pour moi mais une bouchée de pain pour le grand seigneur à qui appartenait la troupe de soldat de tantôt. Je hélai donc une serveuse et lui demanda 3 plats du jour accompagné de 3 chopes de lait chaud et payai donc 2 pièces d'or.

En attendant les repas, je les observai attentivement. Elles n'avaient pas l'air très rassurées dans ce lieu malgré le peu de client, elles jetaient des regards apeuré un peu partout autour. Cependant la plus grande devait avoir mon âge soit 18 ans, elle était magnifique malgré les traces de sa vie dans la rue, avec de long cheveux brun un peu ébouriffés, des yeux marrons presque noirs, elle avait les joues creusées de fatigue et de faim, et une taille anormalement fine, elle ne devait pas beaucoup manger depuis un bon moment. La deuxième, qui pourrait bien être sa petite sœur, aurait bien une quinzaine d'années seulement, bien trop jeune pour cette vie. Elle avait les mêmes traces de cette vie que sa sœur, les mêmes joues, la même taille quoiqu'un peu plus épaisse, celle-ci devait donc se sacrifier un peu pour sa plus jeune sœur. Elle avait cependant les cheveux noir et des yeux verts et était aussi plutôt mignonne.

En quittant des yeux la plus jeune pour voir si le repas arrivait, je croisai l'espace d'un instant le regard de la plus grande. Je détournai rapidement le regard, je ne suis pas à l'aise avec les filles. Je vis du coin de l'œil qu'elle avait baissé la tête. La larme tomba en faisant un léger « ploc » sur sa jambe... Je l'avais blessée en détournant le regard comme tout les autres, même si la raison était tout autre. Le repas arrivât quelque minute après. Avant que la serveuse ne s'éclipse, je lui tendis une troisième pièce en lui demandant de préparer une chambre pour nous 3 avec seulement un lit double et un fauteuil un minimum confortable. En revenant à table, je les vis dévorant leur repas. La grande me regarda les observer manger. Cette fois ci je me retins de détourner les yeux. Elle sourit. Je m'assis et mangeai mon repas en vitesse avant de me relever et de leur faire signe de me suivre. Je les menai donc à la chambre et les laissai donc en fermant la porte à clé pour ne pas qu'elle fuit avant mon retour. Je couru à la recherche d'une boutique vendant des vêtement de bonne qualité. Je trouvais après seulement quelque minute et revins à la chambre de l'auberge les bras chargés de 2 ensemble de tenues de cuir un tant soi peu confortable. J'ouvris la porte et vis les regards étonnés des deux filles, elles ne pensaient pas que je reviendrai et n'avaient même pas remarqués être enfermées. Je déposai les vêtements sur le lit et retournai le fauteuil sur lequel je m'assis pour les laisser se changer et prendre un bain dans le bac d'eau que la tenancière avait bien gentiment voulu nous offrir. Pendant qu'elles se lavaient gaiement, j'affûtai mon couteau. J'avais sacrifié un renouvellement de mon matériel pour ces deux filles. Choix que contrairement à la plupart des gens de ce monde je ne regrettais pas. Après une dizaine de minute, j'entendis une magnifique et douce voix : «

Comment vous appelez vous monseigneur ?

- Je ne vous répondrais que si vous me tutoyer et ne m'appeler pas « monseigneur ». Les formalités et formules de politesse barbantes, très peu pour moi, dis-je en souriant »

Suite à quoi elle partit d'un éclat de rire suivie de sa sœur puis de moi. Une fois le fou rire calmé, je lui répondis :

- Arthur

- Et moi je me nomme Liora, et ma sœur Lou, me dit elle.

Je me retournai et les vis toutes deux dans les vêtements que leur avait fourni. Elles étaient ravissantes dans ces habits pourtant austères. Après ces présentations rapide, elle tomba lourdement sur le lit, épuisée, et s'allongea au côté de sa sœur, qui avait déjà rejoint les bras de Morphée. Je la couvrit de la couverture, et alors que je m'apprêtai à rejoindre le fauteuil pour y dormir, elle m'attrapa par le bras. Pris au dépourvu, je la regardai avec des yeux grands ouverts. Elle me regarda en retour et pencha la tête, comme pour m'encourager à la rejoindre. Ce que je fis. Une fois sous la couverture, mon équipement posé à côté, la clé sur la table de chevet et le couteau sous l'oreiller, elle m'entoura de ses bras soudainement et doucement. Je ne pus lui refuser cette étreinte, elle en avait besoin pour se rassurer et se dire qu'on veillait enfin sur elles deux après si longtemps. Je la contemplai dormir encore quelques instants avant de m'endormir à mon tour.

Le combat d'ArthurWhere stories live. Discover now