Chapitre 1

12 2 0
                                    


Du sang. Des gens qui hurlent. Des lueurs dans la nuits. Le scintillements des lames d'aciers avides de meurtre. La douleur de ma jambe tailladée pendant ma course. La racine noir me faisant trébucher. La silhouette monstrueuse de l'orc ennemi. La hache s'abattant sur ma tête.

Je me réveillai en sueur. Encore ce maudit cauchemar. Toujours le même depuis que j'ai dû fuir mon village à cause de la guerre. Maintenant je vis au jour le jour, dormant là où je le peux, parfois avec un toit au dessus de la tête si une âme charitable accepte de m'héberger. Cette guerre entre les humains, les elfes, les nains, les hobbits, et les géants contre les démons, les morts-vivants, les ogres, les orcs, les gobelins, les trolls, les humains préférant la voie de la mort et du pillage et autres créatures dure depuis des temps immémoriaux. L'alliance des premiers nous permets de vivre en paix sans trop nous soucier de ces monstres. Du moins en théorie. Des fois les monstres atteignent un village et dès lors celui-ci est perdu. C'est ce qui est arrivé au mien. Depuis je vis dans la pauvreté, mais je n'ai pas trop à me plaindre, je mange à ma faim, j'ai souvent un endroit confortable et en sécurité pour dormir, je ne crains pas le froid donc ma vie me convient à peu près. Et puis, à force de me déplacer à travers forêts champs, montagne et j'en passe, j'ai pu beaucoup explorer le monde depuis la destruction de mon village il y a 12 ans. Sans mon père, j'aurais péri avec le village, aucune chance pour un gamin de 6 ans de survivre au beau milieu d'une bataille sans aide. Depuis j'ai dû me débrouiller seul, mon père ayant préféré se sacrifier pour me laisser une maigre chance de survivre plutôt que de s'enfuir.

Bon assez traîné, il faut que je me réveille et que je sorte ni vu ni connu de l'étable que j'ai squattée pour dormir. Je pris mon équipement et mon sac et sortis dans la chaleur humide d'une matinée de printemps. Je courus aussi vite que je pu en restant discret pour éviter d'attirer l'attention d'un potentiel lève-tôt et allai me cacher dans la forêt entourant la ferme. Une fois à l'abri des regards, je sentis mon ventre gargouiller, il est vrai que je n'avais pas encore pris de petit déjeuner. Je cherchai alors une petite clairière où poser mes affaires inutiles pour la recherche d'un éventuel repas et déambulai ensuite dans les fougères de la forêt les sens aux aguets. Au bout de quelques minutes, je vis un magnifique faisan. Voilà un gibier de roi qui me permettrai d'assurer tout mes repas de la journée ! Je pris alors mon arc sans bruit, armai ma flèche, visai... Et fus interrompu net par un horrible cri qui fit fuir ma proie. On aurai dit le rugissement d'un énorme monstre doté d'une multitude de têtes synchronisées. Je reconnu le cri de guerre d'une bande d'orc, seules ces créatures sont capables d'un rugissement aussi bien synchronisé entre elles et aussi fort. Je pestai silencieusement et couru récupérer mes affaires. Une fois mon sac en main, je pris garde à effacer toutes traces et odeur avec de la boue et de l'eau et me réfugier dans un arbre plus loin, bêtes comme sont les représentants de cette race, il ne penseront sûrement pas à regarder dans les arbres pour repérer une nouvelle victime. Je montai le plus haut possible, et une fois installé sur une branche suffisamment solide pour supporter deux fois mon poids et assez haute pour me cacher aux sens des orcs, je posai délicatement mes affaires pour ne garder que mon arc avec une flèche prête à être tirée. Après de longues minutes d'attentes en entendant des cris d'agonie et d'animaux et des bruits maison qui brûlent, je vis les orcs passer sous ma branche. Sans surprise, il ne prêtèrent pas la moindre attention à ce qui se passait au dessus de leurs têtes. Si bien qu'ils ne virent pas venir plus que moi la pluie de flèches et de carreaux qui s'abattit sur eux. Leur absence de casque leur fut fatale. Ils furent presque tous transpercés de part en part par la puissance des tirs d'arbalète, je vis les crânes exploser sous la force de l'impact des carreaux, leurs tripes se déverser sur le sol de la forêt, leur sang gicler en un flot ininterrompu depuis leurs trous, les carreaux logés dans leur cœur déverser des flaque de sang énorme. A la fin de la pluie mortelle, les morts tombèrent lourdement sur le sol devant l'air effaré des survivants. Ceux-ci n'eurent pas le temps de se remettre de leur surprise que déjà des hommes d'épée sautèrent des arbres pour les décapiter, les trancher et les découper jusqu'au dernier. Une fois le massacre achevé, les autres hommes descendirent des arbres, c'étaient tous des éclaireurs de l'armée humaine pour la défense des Terres. Soudain l'un d'eux m'interpella :

- Eh petit, tu descends ou tu reste perché sur ta branche jusqu'au printemps prochain le temps de mûrir ?

Je descendit tel un singe de mon arbre pour atterrir en souplesse devant les soldats. Ils me félicitèrent pour la présence d'esprit dont j'avais fait preuve en grimpant dès les premiers signes de la venue des orcs. L'ambiance était à la joie d'avoir éliminé ces orcs, qui allait piller encore et encore les pauvres gens tant qu'ils seraient vivants, sans aucunes pertes. Malgré la bonne humeur manifeste des soldats, j'avais toujours un mauvais pressentiment, comme si le pire était à venir. Hélas j'avais appris à mes dépens de toujours me fier à eux. Tandis que j'essayais de prévenir en vain les soldats, un cri déchira l'air. Un gros bruit de corps écrasé nous fit regarder à nos pieds le corps déchiqueté d'un soldat. En un éclair grâce à mes réflexes développés en 12 ans, j'armais une flèche à mon arc et la décochais sur le troll qui venait de surgir. Malheureusement celle-ci ne fit que l'énerver encore plus qu'il ne l'était déjà. Il se jeta sur moi sans réfléchir et me jeta au sol avant de se dresser au dessus de moi, prêt à me fracasser le crâne de sa massue. Voyant ma dernière heure arrivée, je regardais désespérément autour moi une échappatoire. Je la vis en ses bijoux de famille qui se balançaient un mètre au dessus mon ventre sous son pagne. D'un coup rapide je les lui tranchai avec mon épée courte tiré de mon sac, ouvert non loin de là. Il hurla de douleur et tomba à la renverse. J'en profita pour ramasser l'épée d'un soldat mort, hautement plus longue que la mienne, et la lui planta à travers sa gorge en passant par sa bouche grande ouverte. Après quelques secondes, ses cris de douleurs cessèrent. Il était fin mort. Soulagé d'avoir eu la chance que celui ci n'ai qu'un pagne, ce qui m'avait permis de le tuer, je pris le reste de mes affaires et parti, sous les regards ébahis d'une vingtaine de soldats.

Le combat d'ArthurWhere stories live. Discover now