KIMBRA

30.

Média (rappel) — Kimbra

KIMBRA

— Écoute-moi ma fille, j'ai appris pour ta séquestration en voyage d'affaires. J'ai tout essayé pour revenir en Belgique mais le boulot m'a bloqué.

— Mais qui t'a envoyé ? Je n'ai jamais demandé à te voir donc sois gentil dis-je en lui montrant la sortie, sors d'ici.

Je me trouvais toujours au milieu du salon et lui venait de fermer la porte derrière Herminia et leur fils.

— C'est comme ça que tu me parles Kim ? Je suis ton père !

Je me mets à rire. Un bolole comme lui là. C'est quoi ce ton autoritaire merdique ?

J'ai quitté la maison dans laquelle j'ai grandi pour crédibiliser ce mariage forcé avec l'autre-là, et je l'ai aussi quittée pour ne plus voir les gros visages de mon géniteur et de sa profiteuse.

Je le laisse planté au milieu de MON salon et me dirige vers la porte.

— Tu n'es rien d'un père pour moi ! Va rejoindre ta famille dehors ! Dis-je en ouvrant la porte.

A l'écoute de mes mots, il s'avance vers moi et s'apprête à sortir.

Pour une fois, il obéit. D'habitude, il fait des longs monologues pour me dire qu'il ne comprend pas mon comportement et que je lui dois du respect. Quel clown celui-là.

Avant de sortir, il me regarde un instant et ce dernier s'approche de moi avant de me gifler. Oui oui, Kenzo vient de me gifler.

Je n'arrive pas à y croire. Même ma mère n'a jamais osé lever la main sur moi.

Ça m'a tellement mise hors de moi que j'ai quitté le salon pour aller dans la cuisine.

WALLAS AARON

Je suis actuellement garé près de la maison. En sortant de ma bagnole, je me rends compte que j'ai oublié mes clés chez Guelor. J'oublie toujours un truc chez lui, c'est une dinguerie.

J'envoie un message à Felicia pour qu'elle vienne ouvrir le portail. Elle ne se fait pas trop attendre et  vient m'ouvrir le portail, toute affolée.

— Qu'est-ce qu'elle a fait encore ? Demandai-je saoulé

Elle a vite compris que je parlais de sa meilleure amie. Elle me prend par le bras et sans plus tarder, nous rentrons à l'intérieur.

En entrant, je tombe sur Kimbra qui jette violemment un sceau d'eau sur son père. Je m'empresse vers elle et arrache le sceau vide de ses mains.

— Merci. dit mon beau-père.

On sait très bien ce que ça veut dire lorsqu'un congolais finit une conversation avec un « merci ».

Il regarde ses vêtements mouillés et me salue brièvement avant de s'en aller. Félicia et moi étions tellement embarrassés. C'est avec ça que je me suis marié, moi ?

— Il me fait trop de la peine tonton Kenzo, commente son amie.

— Il est venu voir si sa fille allait bien et c'est en lui jetant un sceau d'eau que tu le remercies ? Intervenais-je. Putain Kim, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?

— « Voir si j'allais bien » répétait-elle. Il vient après la guerre, comme à son habitude ! Ne le faites plus rentrer chez moi sinon ce sera encore pire !

— Wallas a raison répond Félicia, il est juste venu voir si t'allais bien. Ça faisait un moment que vous ne vous étiez pas vus depuis que tu t'es mariée. Il voulait juste prendre de tes nouvelles Kim.

— Eh dit-elle en nous montrant son index, ne commencez pas à me faire des leçons de morale. C'est mon daron ou le votre ? J'en fais ce que je veux, point !

— On s'était dit quoi ? Que t'allais commencer à respecter ton père mais tu n'en fais qu'à ta tête ! Ajoutais-je.

KIMBRA

Je ris nerveusement. Qu'est-ce qu'il croit lui. Avant de me marier j'ai dû faire semblant d'être une fille polie pour que mon géniteur ne se pose pas des questions et ne doute pas sur les vraies raisons de notre mariage.

Maintenant que nous sommes mariés, plus besoin de faire semblant, non ? Je le déteste ce vieux au gros ventre !

— Tu crois que je suis ta petite ? Dis-je. Je le hais, d'accord. Je suis certaine que c'est toi qui lui a donné notre adresse ! C'est toi qui l'a amené ici alors parle meilleur Aaron.

Je dis ça sans les regarder et me rends à l'étage dans ma chambre.