Chapitre 9 : Sarinah

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Sarinah

Le trajet a duré plus de temps que je ne l'aurais voulu. Nous avons mis une semaine pour arriver jusqu'au portail magique menant au Monde des Fées, plus communément appelé Féeryalis. Une semaine durant laquelle les paysages ne changeaient pas, nous enfermant dans une monotonie constante.

À peine franchissons-nous le seuil du portail que nous nous retrouvons devant une richesse végétale jusqu'alors inconnue. Tout ce que nous avions pu imaginer sur ce monde semblait pâle en comparaison de la réalité qui s'offrait à nous. La nature ici était une explosion de vie et de couleurs, un tableau vivant où chaque détail semblait soigneusement arrangé pour captiver le regard.

— Les fées font la même taille que nous ? je demande en voyant que tout est proportionné à notre longueur. Mes yeux parcourent les environs, s'attardant sur les champignons gigantesques et les fleurs immenses qui nous entourent, leur taille rivalisant avec celle des arbres de notre monde. Cela me semble à la fois familier et étrangement différent, comme si nous avions été miniaturisés pour nous adapter à ce nouvel environnement.

Le roi secoue la tête, désespéré par mon innocence. Son visage, d'ordinaire impassible, trahit un brin d'agacement.

— Non, nous avons juste rapetissé, explique-t-il d'un ton patient, bien que je détecte une pointe de moquerie dans ses yeux. Il semble prendre un malin plaisir à me voir ainsi perplexe, comme si cela confirmait ses soupçons sur mon manque de connaissances.

Je comprends mieux... La réalité de notre situation me frappe soudain avec une force inattendue. Ce monde n'est pas fait pour nous, c'est nous qui devons nous adapter à lui. Je réalise que chaque pas que nous faisons ici est un défi pour nos perceptions, un rappel constant que nous sommes étrangers à ces lieux.

Le paysage devant moi est un véritable tableau de la beauté naturelle. Tout est d'un vert éclatant, comme si la forêt elle-même se réveillait d'un long sommeil pour nous offrir sa splendeur. Les arbres sont majestueux, leurs troncs épais et rugueux se perdant dans une canopée dense et luxuriante. Les feuilles, d'un vert profond et varié, forment un plafond de verdure qui filtre la lumière du soleil en délicats rayons dorés, créant des motifs d'ombre et de lumière dansantes sur le sol.

Je m'arrête un instant pour contempler cette scène, chaque détail semblant plus vif, plus réel que tout ce que j'ai jamais connu. Les sous-bois sont tout aussi captivants, couverts d'une épaisse couche de mousse soyeuse et parsemés de fougères frémissantes. Des éclats de couleurs vives apparaissent ici et là : des fleurs sauvages aux pétales roses, violets et jaunes s'épanouissent en touffes vibrantes, attirant les regards comme des éclats de peinture dans un tableau de nature sauvage.

Une pluie de petits papillons, aux ailes délicates et ornées de motifs colorés, danse autour de nous. Ils flottent gracieusement dans l'air, leurs mouvements presque synchronisés créant une atmosphère de sérénité et de magie. Leurs couleurs chatoyantes ajoutent une touche de féérie à ce décor enchâssé dans la lumière douce du matin. Chaque battement d'ailes semble effleurer l'air avec une douceur presque imperceptible, contribuant à la tranquillité ambiante.

Malheureusement, cette beauté est perturbée par la présence des Lindworms. Ces créatures imposantes, aux écailles sombres et luisantes, se déplacent lourdement à travers la forêt, écrasant sans ménagement la végétation sur leur passage. Les gigantesques corps serpentinés des Lindworms fendent les buissons et écrasent les plantes délicates, défigurant le tapis floral qui couvrait autrefois le sol. Les arbres les plus jeunes sont pliés sous leur poids, et les branches tombées jonchent le sol, laissant derrière eux un sillage de destruction.

Le contraste entre la beauté naturelle de ce paysage forestier et les ravages causés par les Lindworms est frappant. Tandis que les papillons continuent leur ballet aérien, insouciants de la dévastation en cours, je ne peux m'empêcher de ressentir une profonde mélancolie pour la nature abîmée autour de moi. Le calme et la sérénité de la forêt sont tempérés par la réalité brutale de la présence de ces créatures, et ce qui aurait pu être un lieu de paix et de splendeur est perturbé par leur passage tumultueux.

De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant