Chapitre 3 : Gabriel

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       Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, j'ai regroupé tous les vieux livres de magie dont on aura besoin pour faire nos recherches. On ne sera pas assez de deux pour déchiffrer ce dialecte ancien. Je dois retrouver Mia dans sa demeure provisoire et je ne dois pas être en retard : elle ne m'aime déjà pas, alors évitons d'envenimer les choses. Les rues sont vides, les lumières des réverbères vacillent doucement projetant des ombres sur les façades, pas un bruit ne perturbe ce silence, juste un vent léger qui fait bouger les feuilles des arbres. C'est comme si le temps s'était arrêté. Les villageois dorment tandis que l'ombre d'un corbeau noir plane au-dessus de la ville.

Je frappe à la porte de Mia et elle s'ouvre presque immédiatement et je rentre à l'intérieur.

— J'ai apporté tous les vieux grimoires dont nous aurons besoin, tu es prête ?

— Bonjour à toi aussi, Gabriel, mais je t'en prie, rentre, fais comme chez toi.

Elle claque la porte et me rejoint au salon.

— On va devoir se creuser la tête, on a beaucoup de traduction, ces livres sont écrits en langue ancienne.

Je pose la pile de livres sur la table et m'installe à une chaise en prenant un livre.

— Fais comme chez toi, surtout.

— Mais je suis chez moi, j'ai créé cette ville, ma chère.

Elle lève les yeux au ciel, mais s'installe aussi et commence à travailler.

Cela fait déjà des heures qu'on s'acharne sur les traductions et nous n'avons pris aucune pause, mais la sonnette vient nous faire relever les yeux de nos manuels. Je soupire et Mia revient accompagnée de James, mon fils.

— Je vous apporte le déjeuner, je parie que vous n'avez rien mangé encore.

— Tu as pris trois plats, nous ne sommes que deux.

— Je me suis dit que je pourrais peut-être vous aider.

J'allais répondre, mais la sonnette pour la seconde fois se fait entendre. Putain, mais ils se sont passés le mot ! Mia n'a pas le temps d'aller ouvrir qu'Alvaro est déjà dans le salon.

— Bonjour tout le monde, Je venais voir si notre demoiselle avait besoin de mon aide.

— Malheureusement, je ne vois pas ce que vous pourriez faire. Alors sortez, vous n'allez que nous ralentir en restant ici.

Mia ne dit rien, elle avait la tête dans les grimoires et elle notait des informations, notre conversation ne l'intéressait pas.

— J'ai trouvé !

Tout le monde se tourne vers elle.

— Ce sont des sortes d'énigmes.

— Je t'écoute.

— La première, c'est Dans les ténèbres de la nuit, brillent les étoiles d'une ancienne magie. Trouvez le cœur de la magie et laissez la Lumière guider votre chemin.

Je répète en boucle l'énigme, Mia fait les cent pas, Alvaro fait semblant de réfléchir et James essaye de nous aider comme il peut.

— Quelque chose qui brille et qui nous guide.

— Oui, James, tu ne nous apprends rien.

— La Pierre d'éclat ! C'est le cœur de toute magie et dans la nuit, elle nous montre le chemin. C'est logique ! Si on veut ramener la magie, on a besoin de la source qui l'a créée. Mais à moins que tu aies ça dans ta poche, on ne risque pas d'en trouver ici... La magie n'existe pas.

Entre deux mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant