Chemin

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J'ouvre les yeux et je suis dans la ville,
Elle et moi ne faisons qu'un depuis si longtemps,
Nous inspirons à l'unisson, toujours en chant
Tais-moi pendant qu'elle crache sa bile.

Mutique face à sa beauté toxique,
Les yeux plongés en elle, l'air autour m'étouffe
Je savoure ma culpabilité, je tousse,
En bon humain je suis tout de plastique.

En tout sens les bruits m'alertent, m'excitent
Douce douleur qui ensanglante mes oreilles,
Les cris comme les moteurs n'ont jamais sommeil,
Et les sirènes, certains les subliment.

Les murs tranchants, les tessons et les câbles,
Ferraille, j'observe tes courbes plein d'envie,
J'y brûle autant yeux que pellicules, transi ;
Un cliquetis duquel je suis affable...

Les couleurs que ta fadeur magnifie
Sont le plus précieux des trésors que je traque.
Sur les toits mon regard me jette tes gris plats,
J'ignore le temps que je sacrifie.

Ma muse, c'est tes plongeons, tes vertiges,
C'est la violence qui forme ton mouvement,
Tu n'es que destruction, qu'est-ce que tu mens,
Il faudrait presque que l'on t'interdise.

Vile... Pourtant tu rends la mort si belle.
Les intensions d'une rue me semblent si simples ;
Théâtres quotidiens, virages en épingles
Conduisent les passants, toujours fidèles.

Passe-temps auquel souvent je m'adonne,
Parcourir les artères les plus encrassées
Comme de somptueux intestins, te marcher ;
C'est dans ces détails que je te pardonne.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 09, 2024 ⏰

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