Quelques années auparavent,
C'était un été particulièrement chaud qui commença. Ce genre d'été où quand le soleil se trouvait à son zénith, la chaleur enveloppait le monde, attirant toutes les bonnes ondes existantes. Les gens ne souhaitaient que faire la fête et profiter du beau temps pour se baigner dans les lacs, les rivières ou les mers ou partager des moments conviviaux en famille à déguster un excellent repas. C'était aussi durant cette saison claire et longue que certains d'entre eux décidaient de faire un pèlerinage. Les fidèles arpentaient la région à pied, offrant généreusement leur aide à tous ceux et toutes celles qui en avaient besoin, se nourrissant que du strictes nécessaires, dormant à la belle étoile autour de feu de camp joyeux, jusqu'à atteindre le Tombeau du Fils d'Or, l'enfant chéri que Dieu avait crée afin d'aider les Humains à combattre le Mal par le Bien. Une fois là-bas, ils pouvaient rencontrer le Fils d'Or, lui quémander une bénédiction ou juste baiser sa main avant de repartir, le cœur empli de joie.
Une fois tous les cinquante ans, le Fils d'Or se réincarnait en un élu qui se voyait offrir une vie de pauvreté absolu, éduqué dans un monastère inconnu avant d'être amené au Tombeau du Fils d'Or où il pourrait à la fois veillé sur la dépouille de ses prédécesseurs comme accéder aux requêtes du Peuple. Le Fils d'Or était doté de pouvoirs divins, le rendant capable d'accéder aux faveurs des citoyens et citoyennes, temps que ça ne comblait pas un pêché comme l'avarice ou la paresse. Il avait ainsi sauvé plusieurs villes et villages de maladies mystérieuses, des champs entier de sécheresse ou de pluie fatales pour les cultures ainsi que des personnes atteintes par les malédictions des démons. Le Fils d'Or était une personne essentielle pour le pays, pour le monde. Il était la barrière qui empêchait le Mal de faire son oeuvre.
Les personnes allant à sa rencontre profitaient également du voyage pour s'arrêter aux différents lieux de cultes sur leur chemin, aidant les Frères et Soeurs y vivant, partageant des prières et des histoires avant de reprendre leur route. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Anne n'avait jamais connu le couvent de La Sainte Lofia vide durant l'été. Les Sœurs paraient la vieille bâtisse de pierre de tissus aux couleurs du Fils d'Or et offraient boissons fraîches, nourritures savoureuses et gîtes confortables aux pèlerins de passage. Etant nouvelle dans l'Ordre, Anne effectuait les petites tâches telles que laver les vêtements du Peuple, les chambres qui leur étaient destinées ainsi que servir à table. N'importe quel enfant du peuple né avec une cuillère en argent dans la bouche et une mauvaise éducation aurait tempêté pour ne pas réaliser ces tâches, mais Anne, elle, était fière de pouvoir se rendre utile. Dès l'aube, elle se paraît de sa grande robe rose pâle, celle que porte les Novices, et couvrait ses cheveux de blés coiffés en chignon de son voile blanc comme la neige avant de respirer un bol d'air frais et de commencer sa journée. C'était ainsi tous les étés et elle attendait avec impatience la prochaine période de pèlerinage qui avait lieu en hiver.
Un soir, alors qu'elle allait faire sa balade habituelle autour du couvent pour profiter de la chaleur qu'offrait la tombée de la nuit, des pleurs attirèrent son attention. On aurait dit un bébé, hurlant de tous ses petits poumons pour qu'on vienne l'aider. Elle fit le tour du bâtiment en trottinant, guettant dans l'obscurité la source des pleurs. Ses pas la menèrent aux portes principales du couvent. Au pied de celle-ci, sur le parvis usé par les pas, reposait un couffin en osier qui se balançait légèrement. Joignant ses mains en signe d'inquiétude, Anne s'en approcha et ne put retenir un couinement de stupeur en découvrant le nourrisson qui s'y trouvait. Un petit bébé à la peau d'un rose vif à force de pleurer, une touffe blanchâtre lui servant de cheveux. Son petit corps était couvert d'une simple couverture couleur vin. Elle s'accroupit devant le couffin et toucha la joue du bébé du bout de son index. Cela eut pour effet d'interrompre ses pleurs, bien qu'il fut toujours secoué par des sanglots. Anne continua de consoler le bébé tout en fouillant le couffin de son autre main. Rien, ni objet personnel, ni lettre justifiant un acte aussi malheureux que d'abandonner son enfant aux portes d'un couvent. Elle releva son visage défait sur l'orphelin et son regard noisette tomba sur celui étrange du bébé. On aurait dit que deux améthystes avaient été planté dans ses orbites, brillant de milles feux sous les éclats de la Lune.
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Hélène de Lofia : Ou l'enfer chez les Sœurs
HumorAnne, une jeune sœur du couvent La Sainte Lofia, découvre un matin un nourrisson abandonné sur le parvis de la bâtisse, sans même une lettre ou un effet personnel appartenant à un parent potentiel. Elle prend ceci pour une mission divine et décide d...