Un fidèle lecteur

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C'était la dixième fois qu'Harry lisait cette même ligne du rapport Young, du trafic d'artefacts de magie noire, mais il n'arrivait pas à la comprendre. Pas qu'elle soit bien compliquée, juste... Peut-être qu'il n'aurait pas dû publier ce poème... Hermione lui avait dit de laisser du temps à Drago et, peut-être était-ce trop tôt. Sûrement. Mais... L'article de Pansy allait sortir demain et il ne pouvait pas laisser Drago penser qu'il avait simplement joué avec lui. Quelle putain de semaine ! Il se serait bien passé que les paparazzis se mêlent de cet imbroglio déjà assez compliqué entre lui et Drago.

Cela dit, peut-être n'aurait-il pas dû tourner le poème de manière si... dramatique. Depuis hier qu'il l'avait tenu entre ses mains, publié dans la Gazette, il en éprouvait une sorte de malaise. Peut-être aurait-il dû se retenir de s'apitoyer, tenter de rassurer Drago plutôt que de l'accabler comme ça. Mais... ça aurait été travestir ses sentiments et il s'y était toujours opposé. Ses poèmes étaient son espace personnel, son moyen d'expression, il n'allait pas commencer à y mentir, comme partout ailleurs. Mais tout de même...

C'est un cœur que l'on a déchiré mille fois. C'est un cœur qui ne reconnaissait que toi. 'Soir, les morceaux me sont restés dans les mains.

Comment Drago l'avait-il pris ? L'avait-il seulement lu ? Pansy avait avoué intercepter ses journaux, peut-être le ferait-elle aussi pour la Gazette littéraire. Ce serait justifié. Mais quand même... En fait Harry n'arrivait pas à savoir ce qui serait pire, que Drago l'ait lu, ou non.

– Eh mec, ça va ?

Il leva la tête sur Ron en habit d'auror, les cheveux en tout sens, il devait revenir d'une mission.

– Ouai, ouai, je relis le... rapport Young...

– Oui, et c'est une excellente raison pour être au bureau à 23h passé...

– 23h ? Merde...

– Je pensais pas l'affaire si palpitante ?

Elle ne l'était pas, mais Ron ne savait rien de l'histoire avec Malefoy. Enfin, il n'était pas idiot, il avait vu les photos et savait bien qu'il y avait eu plus qu'un dîner d'enchères, mais il n'avait pas insisté. Peut-être qu'Hermione lui avait parlé, ou bien peut-être que lui aussi savait pour les poèmes...

Soudain une chaussette sale et odorante atterrit sur la poitrine d'Harry qui, par réflexe, l'attrapa.

– Je te libère du ministère Harry, tu peux partir tranquille.

– Ok, t'es dégueulasse, reprends-la ta chaussette !

Il la lui relança, mais Ron l'évita en ricanant et elle atterrit au sol.

– Potter ! Weasley ! Commencez pas à foutre le bordel ! hurla Robards, le chef du département des aurors depuis son bureau.

Ron roula des yeux et partit récupérer sa chaussette, qu'il fourra dans un tiroir de son bureau, sortant une nouvelle paire.

– Nan, sérieux, Harry, qu'est-ce que tu fous encore ici ?

– J'étais... pris dans mes pensées...

– Si tu veux mon avis, tu as surtout besoin de dormir et non pas de penser.

Ron avait raison, bien sûr. Harry rassembla ses affaires et vit son ami prendre une plume pour commencer à rédiger ce qui devait être son rapport de mission, de manière bien trop joyeuse. D'habitude, il détestait écrire les rapports... Et puis soudain, Harry se souvint !

– Merde, je ne t'ai même pas demandé, commença Harry, ta mission ?!

– Un brin de magie noire, un peu de duel, mais personne de chez nous à Mangouste, je ne pouvais demander mieux pour ma dernière corvée. Je finis ce rapport et après je suis également un sorcier libre !

Te VénérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant