Tes yeux d'orage

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À la réception de la Gazette littéraire des plumes à poètes, le lendemain matin, Harry se sentit extrêmement mal. Il n'aurait pas dû envoyer ce poème plein de colère, il aurait dû prendre le temps de digérer tout ça, mais il avait fallu qu'il fasse le con et maintenant ses propres mots l'agressaient. Il n'osait imaginer comment Drago les prendrait...

En dépit de l'angoisse qui lui serrait le bide en attendant que les conséquences de son action lui tombe sur la gueule, la journée fut relativement calme. Harry boucla une affaire avec l'avocat du ministère contre un apprenti mage noir dont le procès arrivait la semaine prochaine. Ils repassaient les preuves trouvées, les éléments versés au dossier de la défense, rien de bien passionnant, mais au moins, après, ce serait une affaire réellement classée. Il put donc rentrer chez lui assez tôt et profiter de ses remorts. Il esquissait déjà des vers d'excuses, mais rien ne sonnait bien, rien ne semblait correct.

La cheminée s'alluma, et Ron en sortit, époussetant son t-shirt. Il chercha Harry du regard et une fois localisé se dirigea vers lui, posant une bière au beurre devant son nez, sur son bureau.

– Alors... Tu vas me dire ce qu'il s'est passé avec Malefoy dimanche ?

– À propos de quoi ?

– À propos du fait qu'il soit parti comme une furie juste après t'avoir parlé.

– J'en sais rien, ça a toujours été comme ça, non ?

Ron s'installa dans le gros fauteuil face au bureau et ricana en ouvrant sa propre bouteille d'un sort. Il la porta à sa bouche, bu une première longue gorgée, puis soupira encore plus longuement.

– Aller, ça suffit maintenant. Je suis d'accord pour respecter ton jardin secret, mais quand le serpent qui l'habite fini par se pointer aux réunions de famille, je pense qu'on peut tous arrêter de faire semblant.

– Semblant de quoi ?

– Sir Cassio... Et tous ces poèmes à propos de Drago... Ne fait pas cette tête Harry, tout le monde est au courant, tu crois vraiment qu'Andy aurait invité les Malefoy si tôt sinon ?

– Pardon ?

Harry était sidéré de ce qu'il semblait comprendre, il était persuadé que seule Hermione savait...

– Ouep, elle et M'man ont discutées pendant une bonne heure de ton dernier poème, de si ça avait à voir avec la collègue d'Hermione, Hazel, ou bien Drago, et auquel cas comment arranger la situation. Ne te méprend pas, la fête d'hier était un guet-apens.

– Vous savez depuis combien de temps ?

– Je dirais quelques mois. C'est George qui a découvert le truc, je crois qu'il est tombé sur le journal des poètes, là, et qu'il t'a reconnu.

– Mais comment ?

– Steuplait ! Sir Cassio ???!!! Cassiopée...

– Comment ?

– Harry, quand le pote de Charlie est venu, là, Oren...

– Ognjen

– Oui, Orjen, tu as passé la soirée à délirer sur ton plafond étoilé là, tu nous as montré, enfin surtout à lui, chacune des constellations que tu nous avais attribué, et la tienne, Cassiopée. Tu as ensuite passé la soirée à lui demander de t'appeler Cassio... C'était tellement ridicule... Tu avais beaucoup trop mangé de space cake ce soir-là...

– Je...

– Oui bref, du coup Georges a rapidement fait le lien.

Quelle journée de merde ! Et donc tout le monde savait... Et en parlait... Mais pour quel idiot passait-il ?

Te VénérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant