Chapitre IV

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DANS LA PEAU DE GROSSE TRUIE

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DANS LA PEAU DE GROSSE TRUIE

Chez Grosse Truie, 18:29

En pleine session de maquillage, je me prépare pour acheter mon repas préféré : les nouilles Buldak. Évidemment, c'est Akunamatata qui m'y emmènera avec sa voiturette de 2 mètres cubes. Stéphane est au téléphone avec moi, à mon plus grand malheur. Elle ne peut tellement pas se passer de moi que je suis obligée de me la taper en FaceTime...

— Grosse truie ! hurle Carotte. Mamashka est rentrée des courses, viens nous aider, purée !

Je roule des yeux et quitte mon amie africaine. Les cheveux en pétard, sous baking et en pyjama, je sors de ma chambre pour aller vers la porte d'entrée. Mamashka rentre les sacs de courses, je l'aide lorsque soudain, la porte de mon voisin rebeu s'ouvre.

C'est sans surprise que je vois le rebeu... accompagné de Bardella ?! Habillé en casual ?! Traînant avec un rebeu ?!

— Bonjour mesdames, nous salue le fasciste, avant de bugger sur moi.

Je me cache immédiatement en lâchant un « utaing ».

— Je rêve ? Je rêve ou c'est Jocelyn ? s'étonne Bardella.

— C'est quoi Jocelyn ? demande Mamashka, confuse.

Je ferme immédiatement la porte au nez de l'extrémiste. Ce n'est pas pour autant que Merdella part, au contraire. Il appuie sur la sonnette sans s'arrêter. Mais c'est quoi son fucking problème ?!

— Je vais appeler les hendek si vous continuez ! criais-je à travers ma porte.

— Laissez-moi rentrer, je suis le futur ministre !

— Enlève, enlève, intervient ma sœur autiste, Singe.

Elle me pousse, et ouvre la porte avant de sauter dans les bras de Merdella. BDH sur nous. Telle sœur, telle sœur j'ai envie de dire...

— Quel accueil chaleureux, dit-il d'un sourire fier sous ses fossettes creuses qui, je l'avoue, ne me laissent pas indifférente.

— Singe ! Arrête !

— Je pensais qu'une femme sexy raffinée se cacherait sous votre voile. Mais vous ressemblez plutôt à une sans domicile fixe, si je puis me permettre, ricane-t-il d'un air hautain. Je comprends pourquoi vous portez ça maintenant.

Carotte vient à ma rescousse et me balance un foulard que j'enfile en deux-deux. Je serre les poings, m'interpose entre Singe et Bardella et croise les bras en le défiant du regard. Enfin, je ne peux pas trop faire la bad girl, car je suis si petite devant lui...

— Eh mais c'est Merdella ?! s'écrie Carotte derrière moi.

— Qu'est-ce que vous foutez ici ? demandais-je.

— Rien, je souhaitais simplement saluer mon élève. Ça s'appelle la politesse chez les Français, au cas où vous ne le sauriez pas.

— Je sais déjà, merci. Par contre je savais pas que les fascistes traînaient avec des Arabes.

Jordan jette un coup d'œil à son collègue, aka mon voisin, derrière lui.

— Ne vous mêlez pas de mes affaires, Grosse Truie.

— Et vous ? Vous faites quoi là ?

— Je viens de vous dire que je vous salua-

— Vous voulez juste chier sur le palier, dites-le !

— Mais vous êtes complètement m-

Soudain, ma mère me pousse et prend le relais de la discussion.

— Vous êtes le premier ministre ? s'incruste Mamashka.

— Alors, pas encore, mais-

— C'est bien, venez, j'ai fait des galnish !

Elle ne laisse même pas le temps à Jordan de rétorquer qu'il se retrouve dans mon fucking salon, en train de déguster des galnish.

— C'est vrai que c'est succulent, même si à première vue, ça a l'air à vomir, commente-t-il sous mes yeux ébahis.

Assise sur le canapé, Carotte, Akunamatata et moi nous demandons si on n'est pas en train de rêver. Ma mère me dit d'aller faire le thé, ce que je fais sans oublier de cracher un coup dans sa tasse. Je lui apporte le thé brûlant et le pose devant lui. Je sens son regard collé sur moi.

— Merci, Grosse Truie. J'espère que vous n'avez pas mis de sucre.

— Juste une cuillère à café de merle qui a coulé sur vos chaussures à l'amphi N de Tolbiac. Ça fait pas grossir, je vous rassure.

Sur ces mots, je sors du salon, hors de moi. Ce facho de merle n'a même pas enlevé ses chaussures ! Je m'enferme dans ma chambre pour quand même terminer mon maquillage, en entendant mes sœurs discuter avec Merdella.

Au bout d'une vingtaine de minutes, je suis enfin prête. Mais alors que je mettais ma grosse abaya noire, la porte s'ouvre. A priori, je ne réagis pas en pensant que c'est Singe. Mais en entendant une voix grave, je m'agite dans tous les sens.

— Je peux savoir où sont vos toilettes ?

— Mais utaing, on vous a jamais appris à toquer ?! dis-je une fois ma robe mise.

— Encore cette stupide tenue... ça ne vous va vraiment pas.

— Moi je dis rien quand vous mettez vos jeans skinny.

Il ricane à ma remarque avant de prendre un ton très sérieux.

— Assez joué. Moquez-vous encore une fois à mon sujet, et je vous dénoncerai pour votre délit sur ma voiture.

— Q-quoi... bégayais-je, alors que sa tête se rapproche de la mienne.

— Votre Manon Aumerle a perdu.  Je suis votre futur premier ministre. Vous me devez le respect. J'aurai tous les droits sur vous et sur votre négresse. Alors, soit vous êtes gentille et vous m'obéissez, soit c'est ciao la France.

Je reste silencieuse, imprimant et traitant ses propos inattendus.

— Je ne veux plus jamais vous entendre parler de ce satané amphi N de Tolbiac. C'est compris ?

Je devrais avoir peur, mais sa grande taille occupe mes esprits... son regard perçant m'envoûte aussi. Je n'ai jamais été aussi proche d'un chromosome XY. On va s'embrasser. Je vais avoir mon first kiss. Je ne suis plus maître de moi-même, je n'arrive plus à réfléchir tant il me déstabilise.

— Je ne vais pas me répéter.

— Oui, dis-je sans savoir pourquoi.

— Bien.

Il se recule subitement, laissant évaporer toute la chaleur qui s'accumulait autour de nous. Il sort de ma chambre, en claquant la porte.

DANS LA PEAU DE STÉPHANE

Chez Stéphane, 23:39

Plongée dans mes couvertures, je me dope aux édits de Jordan Bardella. Ça doit faire une heure et demie que je fais ça. En même temps, regardez-le quoi... Je n'arrive toujours pas à me remettre de ce qui s'est passé entre nous. J'étais allongée sur lui. On était en position de couple. Et la manière dont il me regardait... il avait l'air amoureux. Je pense que c'est ça. Je demanderai ce qu'en pense Grosse Truie.

Le lendemain, à la B.U.

— J'avoue, on dirait qu'il est amoureux de toi, dit Carotte.

— Tu penses ?!

— Non mais n'importe quoi... souffle la voilée.

— Qu'est-ce qui te fait dire que c'est n'importe qui ? T'as pas été sur place quand ça s'est passé à ce que je sache.

— Pas besoin quand on sait qu'il est raciste ! Il aime pas les noirs !

— Il aime pas les voilées terroristes non plus !

— Ouais mais au moins je peux le retirer pour lui plaire ! Toi tu vas faire quoi ? Mettre du tchoko ?

— Oh mais Grosse Truie ! intervient Carotte en sentant la situation dégénérer.

— Est-ce que vous pouvez faire un peu moins de bruit, y en a qui travaillent ici, s'incruste une étudiante qu'on n'a pas sonnée.

— BOUCLE LA ! dit la voilée. L'étudiante la dévisage et chuchote "vivement que Bardella prenne le pouvoir" en partant.

Un petit moment de blanc s'installe, au plus grand bonheur des étudiants assis autour de nous.

— Pff... dis juste que t'es jalouse Grosse Truie.

— Je te signale qu'il est venu chez moi, et qu'il a même mangé un plat traditionnel. Il a parlé avec ma mère et mes sœurs.

Je suis à bout de nerfs. Moi qui voulais simplement demander conseil auprès de mon amie, la voilà jalouse et aveuglée par la beauté de Jordan. De toute façon, une BDH préférera toujours les hommes qu'à ses copines.

— Tu sais quoi ? Si tu penses vraiment qu'il est intéressé par toi, eh bien prouve-le moi.

— Pas de problème. Je suis même prête à parier qu'il tombera love de moi.

— C'est ce qu'on va voir, grognais-je avant de prendre mes affaires et quitter le carré, sous les yeux attentifs des étudiants.

***

OMG ! Les 2 BFF ont rompu leur amitié pour Bardella... jusqu'où seront-elles prêtes à aller pour prouver qu'elles ont raison ? À qui s'intéresse Jordan Merdella ?

À suivre...

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 13 ⏰

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J.B. : L'amour contraire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant