Chapitre 4

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Le soleil émergeait timidement à l'horizon de Wedrock, teintant le ciel d'une lueur dorée qui semblait précaire face aux nuages sombres qui s'amassaient lentement. Mais aujourd'hui, la nature ne souriait pas à ce clan. Une tension palpable flottait dans l'air, une prémonition que quelque chose de sinistre se préparait.

La tempête approchait, et avec elle, un vent glacial balayait la plaine. Les premières gouttes de pluie commençaient à tomber, comme des émissaires d'une colère imminente. Les membres du clan, habitués à lire les signes de la nature avec une précision inégalée, avaient déjà ressenti le changement dans l'atmosphère bien avant que les premiers éclairs ne zèbrent le ciel. C'était comme si chaque brin d'herbe et chaque feuille des arbres murmuraient à l'unisson un avertissement que seul leur instinct pouvait comprendre.

Pour ma part, je m'étonnais de la sensibilité intuitive de ce clan. Leur connexion avec les éléments dépassait de loin la mienne, car je n'avais pris conscience de la tempête qu'au moment où le jour avait commencé à se lever. Ce qui pour eux était une connaissance innée et profonde, n'était pour moi qu'une prise de conscience tardive. Peut-être était-ce là la force cachée de cette communauté : une communion avec la nature qui transcende les simples capacités sensorielles.

Alors que les premiers éclairs zébraient le ciel assombri et que le tonnerre grondait au loin, je me rendais compte que ce clan possédait un don particulier pour anticiper les caprices de la nature. Une capacité qui, aujourd'hui plus que jamais, se révélait cruciale pour leur survie et leur adaptation à l'environnement impitoyable de Wedrock.

Cela faisait maintenant deux jours que j'étais ici, dans ce lieu mystérieux et étrangement calme. Les premiers indices que j'avais découverts avec le compagnon d'Aaron, qui s'avérait être le chef de ce clan isolé, n'étaient que des empreintes de pas profondément marquées dans la terre humide et une petite boîte de métal rouillée contenant une poudre noire étrange. J'avais passé des heures à examiner cette substance, à la fois fascinée et inquiète de ce qu'elle pourrait révéler.

La nuit où tout avait commencé restait floue dans ma mémoire. Les souvenirs se mélangeaient comme des ombres dans la forêt dense et silencieuse qui nous entourait. J'avais été attirée ici par une inexplicable force intérieure, un appel sourd qui m'avait guidée à travers les sentiers sinueux jusqu'à cet endroit isolé. Aaron et moi étions partis ensemble à la recherche d'une explication, mais à présent, je me retrouvais seule à percer le mystère qui semblait envelopper ce lieu.

La poudre noire était d'une texture fine et légèrement granuleuse, d'un noir profond qui semblait absorber la lumière. Son origine et sa composition me demeuraient inconnues, mais il était clair que cela avait un lien avec les activités nocturnes et secrètes du clan. Je m'étais mise en quête d'indices supplémentaires, fouillant les environs avec précaution pour éviter de perturber l'équilibre fragile de cet écosystème préservé.

Les nuits étaient particulièrement troublantes ici. Les murmures des arbres et le chant lointain des animaux nocturnes semblaient porter des messages codés que je n'arrivais pas à déchiffrer. Par moments, je sentais une présence furtive observer mes moindres mouvements, comme si les ombres elles-mêmes avaient des yeux.

Je replaçai la boîte de poudre noire avec soin dans mon sac, déterminée à poursuivre ma quête malgré la perplexité croissante. Pourquoi avais-je été attirée ici ? Quel rôle jouait Aaron dans tout cela, et pourquoi avait-il disparu ? Les questions se bousculaient dans mon esprit, mais une chose était certaine : je devais découvrir la vérité, aussi obscure et complexe soit-elle, avant que les secrets de ce lieu ne m'engloutissent totalement.

Le vent soufflait avec une intensité croissante, faisant siffler les branches des vieux chênes qui entouraient la petite maison isolée. Marie, la vieille dame au visage marqué par le temps mais aux yeux vifs et bienveillants, m'avait accueillie quelques jours plus tôt, lorsque je m'étais retrouvée perdue après une longue marche à travers les bois. Sa chaleur humaine et sa sagesse m'avaient apporté un réconfort bienvenu dans cet endroit sauvage et mystérieux.

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