chapitre cinq

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Le cœur de Gabriel Attal s'arrêta. Quel horrible sentiment. Quelle trahison éprouvante.

Une larme chemina sur sa joue. Il craqua. Pleura a ne plus respirer.

**

Quelques jours s'étaient écoulés depuis l'entrevue des deux jeunes hommes dans la bibliothèque.

Aujourd'hui était un jour affreux pour le châtain. Il espérait depuis la veille, que ses songlots ne viendraient pas perturber sa journée.

Il voulait paraître fort, inatteignable. Mais ses peurs revenaient toujours plus vite, plus assassins et plus dévastatrices. Il redoutait cette d'être ici.

"- Bonjour Gabriel.

Ce dernier se retourna, et plus un moment tout semblait si léger.

- Bonjour Jordan.

- Tu sembles épuisé, tu vas bien ? Tu as mal dormi ? Tu es malade ?

Tant de questions et pour être honnête, la force de répondre lui manquait.

Jordan semblait le sentir puisqu'il s'approcha, précautionneux, du plus âgé.

- Ce n'est pas grave si tu ne me réponds pas, avoua-t-il en lui attrapant les mains. Allons à la bibliothèque."

Ici, le calme revenait. Entre eux, les doutes et les peurs s'envolaient.

Gabriel s'approcha de Jordan, ce dernier arborait un air surpris. Son béguin ne semblait vraiment pas en forme aujourd'hui.

Et contre toute attente, Attal sera la taille de Bardella de ses bras.

Celui-ci pouvait sans mal sentir son cœur tambouriner dans sa cage thoracique.

- Macron a dissout l'assemblée sans même m'en avoir informé.

Un silence planait. Jordan décida donc de porter sa main aux cheveux de son vis-à-vis. Il était mauvais avec les mots, ainsi il décida de le réconforter à travers des gestes.

- Je suis désolé. Je ne savais pas non plus. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?"

Attal nia. Il n'y pouvait rien, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne perde son rôle de premier ministre.

Ils restèrent ainsi un peu plus longtemps. Tantôt Jordan jouait avec les cheveux d'Attal, tantôt il caressait son dos.

"- C'était mon plus grand rêve, d'être premier ministre. Ce n'est pas toujours simple, mais j'aime mon métier.

Assis sur un canapé, ils discutèrent, Attal lové contre son cadet.

- Même si tu ne seras plus là, nous nous reverrons. Et si nous ne pouvons pas, alors j'abandonnerai.

Gabriel se redressa rapidement, étonné.

- Quoi ? Non tu ne peux pas arrêter là ! C'est ton rêve d'être ici !

- À quoi bon réaliser un rêve, quand celui me faisant rêver ne sera plus là ?"

Bouche-bée, le châtain ne possédait les mots pour répondre. Son cœur accélérait. Ses mains tremblaient. Et ses yeux ne cessaient de scruter ceux de son vis-à-vis, à la recherche d'une quelconque once de mensonge ou d'amusement.

Sérieux.

Bardella n'était que purement sérieux sur sa révélation.

Tendrement, dans cette bibliothèque, Jordan prit la parole.

"- Mon amour, toi éblouissant mes journées et réchauffant mon cœur de mes tourments, je te prie de me laisser m'emparer de tes lèvres. Que le ciel, que les étoiles, que la Lune, brillant fièrement dans le ciel, n'a d'égal face à ta beauté. Je ne vois que toi. N'aime que toi. Ne veux que toi."

Alors délicatement, Jordan s'approcha des lèvres de Gabriel. Ce fut bref, mais si touchant. Les larmes coulaient sur les joues du plus âgé.

Les voilà comblés.

À la recherche de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant