Fearless

3 : Camille

Je ne réussis toujours pas à comprendre ce que Nolan m'a fait faire. Mon corps est douloureux à chaque putain d'endroit, et je ne pense pourtant pas que porter plainte soit la meilleure idée.

Je ne sais pas si la police découvrira quelque chose, ni s'il y aura des répercussions sur moi. En tout cas, j'espère pas...

Loan n'a rien dit de plus, il est vraiment en colère. Encore une fois, il avait raison. Oui, je n'aurais pas dû aller voir mon ex, je sais. Mais il le fallait.

On débarque à l'appartement mais Loan ne m'attend pas. Il grimpe les escaliers, furieux. Il m'en veut. Et il a bien raison.

–        Loan, parle-moi, s'il te plaît...

–        Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu as été complétement stupide de te jeter dans la gueule du loup. Ton ex est taré, et toi tu fonces ? Qu'est-ce que j'aurais fait si c'était lui qui t'avait planté ?

–        Je le sais, mais... tenté-je de me défendre.

–        Tu es la personne que j'aime le plus, qui compte le plus pour moi, Camille, avoue-t-il. Je ne peux vraiment, vraiment pas me permettre de te perdre.

–        Je suis désolée, m'excusé-je.

–        Ce n'est pas la peine, Cam. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. Espérons juste qu'il n'a rien fait de complètement fou, achève-t-il avec un soupir.

Je le regarde s'éloigner dans sa chambre, triste. Ce n'est pas vraiment le moment de lui mettre son baiser avec Ali sur le dos. Il est assez déçu de moi pour l'instant.

Je passe l'après-midi en étoile de mer sur mon lit. J'ai sauté le déjeuner, le sang sur mes mains m'ayant coupé l'appétit. Même sans plainte, ce connard finira par me payer ces coups qu'il a porté sur moi.

Vers dix-huit heures, des coups se font entendre depuis la porte de l'appartement. Ni Loan ni moi attendons quelqu'un, alors je me lève quand même à contre-cœur. Je tends la main mais avant que celle-ci n'atteigne la poignée de la porte, une voix se fait entendre.

–        Police de Chicago. Ouvrez cette porte.

–        Mmh... Loan ? appelé-je à travers le salon.

Il me rejoint moins de cinq secondes après. Entre temps, ma main s'est baissée et les coups se sont réitérés, sans paroles cette fois. Mais...

–        Ouvrez cette porte, ou elle finira par être défoncée.

Mon meilleur ami l'ouvre d'un coup brusque.

–        Vous voyez quand vous voulez ! s'exclame le flic. Bon, j'ai pas tout mon temps.

Il rentre dans l'appartement, me retourne pour me menotter. Il déclare :

–        Camille De Luca, vous êtes en état d'arrestation pour vol et tentative de meurtre. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous lors de votre procès. Vous avez le droit à un avocat. Si...

–        Je veux Jackson Parker ! crié-je, sans vraiment réfléchir.

–        Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ? renchérit Loan, légèrement paniqué.

–        Monsieur Nolan Rollins a été retrouvé agonisant chez lui. Sur le couteau apparaissaient les empreintes de Mademoiselle De Luca. Cela nous suffit, et au procureur aussi.

Loan essaye encore une fois :

–        Et pour le vol ? De quoi s'agit-il ?

Le flic plonge la main dans ma poche, retirant les billets que j'y avais fourré. Je lève les yeux au ciel, prise au piège par ma stupidité.