5SOS, fiction. ||Terminé||

Chapitre 40

J'enjambe un carton pour accéder à la salle de bains et trébuche sur du papier bulle. Je finis par réussir à atteindre ma trousse de maquillage et attrape mon eye-liner. Je m'applique en traçant le trait. Je dois être au top pour la rentrée. Je sais qu'aujourd'hui, tout le monde se jettera sur moi pour me presser de questions sur mes vacances d'été. J'anticipe déjà les questions.
« Tu peux demander à Harry de me follow ? » « C'est vrai qu'Ashton et Gemma sont ensemble ? » « Est-ce que Louis est vraiment avec Eleanor, ou c'est un coup du management ? » « Tu pourras me faire rencontrer les 5sos ? »

Après m'être lavé les dents, je sors de la salle de bain et manque de tomber en butant sur un énième carton. Je frappe dedans rageusement, exploitant toute la colère et la tristesse que j'accumule depuis une semaine.
Les souvenirs de mon retour à Sydney me reviennent d'un coup.

Epuisée, assise par terre, la capuche de mon sweat sur la tête, j'attends que mes valises apparaissent sur le tapis roulant. Le vol a été horrible. Le temps étant catastrophique l'avion a été secoué pendant tous le trajet, m'empêchant de dormir. L'espèce de mini télé de mon siège était cassée, m'obligeant à trouver un autre moyen de combler mon ennui.
Je m'aperçois trop tard que perdue dans mes pensées, je n'ai pas vu les valises arriver. Je me précipite pour les attraper avant qu'elles ne m'échappent, mais je n'ai pas assez de force. Un bras musclé passe devant moi et soulève mes deux bagages.
M'apprêtant à remercier le généreux inconnu, je pousse un cri en découvrant le visage de mon père et lui saute dans les bras.

« -Papa ! »

Je finis par me dégager de son étreinte et lève la tête en cherchant ma mère. Je cours vers ses bras tendus vers moi.
Mon père saisit mes valises et nous nous dirigeons vers la voiture, garée devant l'entrée de l'aéroport. Ma mère me bombarde questions sur mon été. Alors que je lève les yeux au ciel au bout de la huitième question, elle se décide à me laisser un peu tranquille.
Nous posons les bagages dans le coffre et nous installons dans la voiture. Je somnole, encore abrutie par le vol.
Au bout de quelques minutes, n'arrivant pas à trouver le sommeil, je décide de réengager la conversation.

« -Et vous ? Comment se sont passés ces trois mois ? Je suis désolée, je ne vous ai pas eu beaucoup au téléphone ces derniers temps mais la tournée était épuisante, on était toujours occupés. »

Mes parents observent un silence gêné, puis leurs regards se croisent et ma mère hoche doucement la tête alors que mon père soupire. Oups, ça ne sent pas bon pour moi. J'aurais dû les appeler plus souvent. Je vais me faire engueuler.
Ma mère commence.

« -Tania, on a à peine échangé une dizaine de sms ces deux dernières semaines...
-Oui, je suis vraiment désolée, j'aurais dû trouver un moment pour vous appeler.
-Ce n'est pas ce que je veux dire, même si bien entendu j'aurais aimé avoir un peu plus de nouvelles de ma fille. »

Sa voix tremble légèrement et mon stress commence à monter. Il y a un problème. Quelqu'un a dû mourir. Mon grand-père paternel sans doute. Il a presque 90 ans et son cancer du poumon ne cesse de s'aggraver. Il aurait fallu que je l'appelle plus souvent lui aussi, me dis-je avec un serrement au cœur. Mais j'espère que je me trompe.
Je balbutie.

« -Il s'est passé quelque chose de grave ? »

Mon père me jette un regard attristé à travers le rétroviseur, et parle d'une voix douce.

« -Justement, la première chose que nous voulons que tu saches, c'est que ce n'est en aucun cas grave. Des fois ce genre de choses arrivent, c'est la vie, et nous ne pouvons pas les empêcher. »

Les larmes me montent aux yeux. C'est mon grand-père, j'en suis sûre.

« -Qui est mort ? »

Ma mère me prend la main.