Chapitre 51

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Je marche d'un pas décidé, sans savoir vraiment où je vais mais trop perdue pour y faire attention, quand je ressens une douleur aigüe dans le crâne et que tout devient noir.

Quand je rouvre mes yeux avec difficulté, ma tête m'élance. Je crois n'avoir jamais eu aussi mal au crâne de toute ma vie, y compris la fois où je me suis ouvert le crâne en apprenant à faire du vélo, et pourtant je peux vous assurer que ça fait mal. Je vois les paysages alentours avec des taches noires.
Mais le plus étonnant est que je ne suis plus du tout dans la rue. Je suis dans une espèce de cul de sac lugubre, probablement situé dans un quartier mal famé de Sydney. Et je n'ai aucune idée de comment je suis arrivée ici, et je constate en palpant ma poche que mon portable a disparu. L'angoisse m'étreint l'estomac. Il faut que je parte d'ici. Sans parler du fait qu'il fait totalement nuit, ce qui n'est pas rassurant non plus.

Je me relève en grognant de douleur, les jambes vacillantes et l'esprit embrouillé. Je n'ose pas passer ma main derrière ma tête, je pense que je saigne et me connaissant, je serais capable de m'évanouir à la vue du sang.
Je m'agrippe au rebord de la poubelle à côté de moi et m'apprête à me mettre à marcher quand quelqu'un se racle la gorge à côté de moi.
Je me retourne lentement, mais je connais déjà l'identité de la personne avant même de me retrouver face à elle.

Aiden.

Une bouffée de chaleur s'empare de moi et la panique s'insinue dans chaque membre de mon corps. Je vous en supplie, faites que ce soit un cauchemar. Ce n'est pas possible que ce soit la réalité.
Il me lance un sourire carnassier.

« -Ba alors Tania ? C'est un peu silencieux comme accueil. Ça fait 1 an et demi qu'on s'est pas vus, je pensais que j'aurais droit à des retrouvailles plus enthousiastes. »

Je ne réponds pas, trop occupée à essayer de ne pas m'évanouir.

« -En plus je t'ai envoyé des cadeaux ! Ils t'ont plu ? »

Je réponds du tac au tac sans même m'en apercevoir.

« -Carrément. Je les ai fait encadrer et je les ai accrochés dans ma chambre. »

Il s'avance un peu vers moi en laissant échapper un rire rauque. Mon cœur bat à toute allure pendant qu'il se rapproche. J'essaie de me rappeler des conseils que ma mère me donnait quand j'étais petite.

Règle numéro un. Ne crie jamais « à l'aide ». Les gens sont peureux, ils ne réagiront pas s'ils pensent qu'ils courent un risque en intervenant. Il faut crier « au feu », les gens ont plus de chance de sortir de chez eux pour venir voir ce qu'il se passe. En plus, ton agresseur sera sûrement surpris que tu cries « au feu », ce qui te laissera une chance de t'enfuir.

Règle numéro deux. Si quelqu'un te vise avec un pistolet, court et faisant des virages. Une cible mouvante est quasiment impossible à atteindre dans un point vital.

Règle numéro trois. Le coude est la partie la plus solide de ton corps. Utilise-le.

Mais aussi bons que puissent être ces conseils, je n'arrive plus à réfléchir au moment où Aiden s'arrête devant moi. Je tremble de tous mes membres.
Il sourit devant ma panique et sort une paire de menottes de son sac. Etrangement je pense à ce que Michael aurait dit à ma place. Il aurait sûrement demandé s'il était un détraqué sexuel adepte des pratiques sadomasochistes dans un lieu public. Mais je ne suis pas Michael et je ne peux m'empêcher d'étouffer un sanglot lorsqu'il serre au maximum l'une des menottes sur mon poignet droit, empêchant la circulation du sang à cet endroit. Il attache la deuxième au poteau à côté de moi.
Il recule pour regarder son œuvre.

« -Pas mal comme tableau. Mais je t'avoue que je pensais que tu allais pleurer un peu plus.
-Patience.
-Je vais devoir être patient de toute manière, je n'ai pas de flingue sur moi. Je ne pouvais pas entrer en boîte en étant armé. Un ami est en route pour me l'apporter. »

5SOS, fiction. ||Terminé||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant