Thawing The Ice

FR - Part 3 - A lonely homecoming

Aveline ferma la boulangerie tard ce soir-là, l'esprit alourdi par les pensées du passé. La journée avait été longue, remplie de l'agitation habituelle des clients, mais maintenant, le calme de la soirée était oppressant. Elle verrouilla la porte et sortit dans l'air frais de la nuit, les rues de Pinebrook presque désertes. Elle marchait lentement vers la maison, ses pas résonnant dans le silence, chaque pas la rapprochant de la maison qu'elle partageait avec Jared.
Leur maison était une grande demeure élégante à la périphérie de la ville, entourée de grands arbres qui murmuraient dans la brise. Elle était belle, mais pour Aveline, elle ressemblait souvent à une cage dorée. Elle déverrouilla la porte et entra, le silence de la maison l'accueillant comme un vieil ami indésirable.
"Jared, je suis rentrée," appela-t-elle doucement, sachant qu'il n'y aurait pas de réponse. La maison était faiblement éclairée, et elle pouvait entendre le faible bourdonnement de la télévision venant du salon. Elle enleva ses chaussures et se dirigea vers l'endroit où elle savait qu'il serait.
Jared était assis sur le canapé, les yeux fixés sur l'écran, un verre de whisky à la main. Il ne leva pas les yeux lorsqu'elle entra dans la pièce. Ses cheveux sombres étaient légèrement ébouriffés, ses traits acérés illuminés par la lumière vacillante de la télévision. Ses yeux, habituellement si perçants, semblaient distants et froids.
"Comment s'est passée ta journée?" demanda-t-elle, essayant de paraître joyeuse malgré le sentiment de tristesse dans sa poitrine.
"Bien," répondit-il brièvement, sans détourner les yeux de l'écran.
Aveline soupira intérieurement et se dirigea vers la cuisine. Elle commença à préparer un bon petit dîner, le cliquetis des plats et le grésillement de la poêle remplissant le silence. Elle espérait que la routine familière apporterait un peu de réconfort, mais ses pensées revenaient sans cesse à l'homme dans le salon.
Elle mit la table et apporta la nourriture, plaçant une assiette devant Jared.

"Le dîner est prêt," dit-elle doucement.

"Merci," murmura-t-il en prenant l'assiette sans la regarder.
Ils mangèrent en silence, le seul bruit étant le cliquetis des couverts contre les assiettes. Aveline jetait de temps en temps un coup d'œil à Jared, espérant un signe de chaleur ou de reconnaissance, mais son expression restait impénétrable. Elle se demandait à quoi il pensait, quelles pensées occupaient son esprit qu'il ne pouvait partager avec elle.
Après le dîner, son mari se retira dans son bureau, laissant Aveline seule dans la cuisine. Elle fit la vaisselle, les tâches répétitives offrant peu de distraction face à la douleur dans son cœur. Elle regrettait les jours de leur rencontre, quand il y avait eu de l'espoir et la promesse de quelque chose de plus.
Elle finit de ranger et se dirigea vers leur chambre. La grande pièce élégamment meublée paraissait froide et impersonnelle. Elle enfila sa chemise de nuit et se glissa sous les couvertures, fixant le côté vide du lit où son mari aurait dû être.
Les minutes se transformaient en heures tandis qu'elle restait allongée là, le silence de la maison pesant sur elle. Enfin, elle entendit le doux clic de la porte du bureau s'ouvrant et les pas de Jared s'approchant. Il entra dans la chambre discrètement, son visage indéchiffrable dans la pénombre. Il se changea et se glissa dans le lit à côté d'elle, maintenant une distance prudente."Bonne nuit, Jared," murmura Aveline, espérant une petite marque d'attention.

"Hm, bonne nuit," répondit-il, sa voix dépourvue d'émotion.

Aveline se tourna sur le côté, les larmes aux yeux. Elle se sentait comme une étrangère dans sa propre maison, isolée de l'homme avec qui elle avait espéré construire une vie. Elle aspirait à la chaleur et à la connexion qui semblaient si insaisissables, au Jared qu'elle avait entrevu dans ces premiers jours.

Alors que le sommeil la gagnait enfin, elle se fit une promesse silencieuse à elle-même. Elle trouverait un moyen de briser l'extérieur froid de Jared, afin d'atteindre l'homme qu'elle croyait être encore là, sous les couches de douleur et de distance. Elle ne renoncerait pas à lui, ni à l'amour qu'elle espérait pouvoir encore voir fleurir entre eux.

Mais pour l'instant, tout ce qu'elle pouvait faire était de supporter les nuits solitaires et le silence froid, en gardant l'espoir qu'un jour, les choses seraient différentes...

Author's note :

N'hésitez pas à commenter et me dire ce que vous en pensez, un retour serait gentil ! Merci