Scars Of Silence

03. 𝐃𝐀𝐑𝐊 𝐎𝐑 𝐋𝐈𝐆𝐇𝐓

❝ 𝐌𝐲𝐬𝐭𝐞𝐫𝐢𝐞𝐬 𝐨𝐟 𝐭𝐡𝐞 𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐚𝐫𝐞 𝐰𝐫𝐢𝐭𝐭𝐞𝐧 𝐢𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐫𝐬, 𝐯𝐢𝐬𝐢𝐛𝐥𝐞 𝐨𝐧𝐥𝐲 𝐭𝐨 𝐭𝐡𝐨𝐬𝐞 𝐰𝐡𝐨 𝐝𝐚𝐫𝐞 𝐭𝐨 𝐥𝐨𝐨𝐤 ❞

"ᴄʜᴀǫᴜᴇ ᴏᴍʙʀᴇ ᴅᴀɴs ʟᴀ ɴᴜɪᴛ ᴄᴀᴄʜᴇ ᴜɴᴇ ᴠᴇ́ʀɪᴛᴇ́ ǫᴜᴇ ʟᴇ ᴊᴏᴜʀ ʀᴇғᴜsᴇ ᴅᴇ ᴠᴏɪʀ"
ᴠᴀʟɪᴀ sᴛᴏʀᴍ

03: DARK OR LIGHT

SAPHIRA HARTLEY

Cléo et moi restions assises, observant l'atmosphère pesante de la pièce. À proximité, un groupe de filles étaient recroquevillées, leurs vêtements en lambeaux, des traces de saleté sur leurs visages.

- Vous n'auriez pas de l'eau par hasard ? demanda une fille en hoquetant de sanglots, sa voix à peine audible.

Je secouai la tête, le cœur serré.

- De l'eau ? Non, mais j'ai de la téquilla si tu veux, retentit la voix de Cléo.

La fille hésita un instant, puis un magnifique sourire se dessina sur son visage. Elle tendit la main, et prit la flasque entre les mains de Cléo.

Celle-ci, observant ce moment de soulagement, ajouta presque en chuchotant :

- Pourquoi tu souris, c'est juste de la téquilla, rien de spécial.

La réponse de la fille coupa le silence comme un coup de tonnerre.

- Parce que c'est bien meilleur que la pisse qu'on nous donne d'habitude.

Cléo et moi échangeâmes un regard horrifié. De la pisse ? Ces monstres donnaient de la pisse à boire à ces pauvres filles ! Quels genres de personnes bien mentalement feraient ça ?

Avant que je ne puisse formuler une pensée cohérente, la porte s'ouvrit brusquement. Alexander entra, suivi de plusieurs hommes, leurs visages inexpressifs, leurs yeux fixant les filles comme des proies. Mon estomac se noua instantanément.

- Debout, ordonna-t-il, d'une voix froide que je ne lui connaissais pas.

Les autres filles se levèrent en silence, habituées à obéir sans poser de questions. Cléo et moi nous levâmes à contrecœur, un sentiment de terreur nous étreignant le cœur.

- Vous venez avec nous, annonça Alexander, ouvrant une porte à l'arrière de la pièce. On doit vous emmener ailleurs.

L'autre pièce dans laquelle ils nous entraînèrent était encore plus sombre, plus oppressante. Les murs sentaient l'humidité, et l'air était lourd, presque irrespirable. Nous étions parquées là, comme du bétail, entassées les unes contre les autres. Puis, une autre porte s'ouvrit, révélant un grand camion, ses phares illuminant l'obscurité de la nuit.

- Montez, dit l'un des hommes, un rictus sinistre sur son visage.

Je sentis mon cœur s'emballer. C'était là. Le moment où tout allait basculer.

Cléo me serra la main, ses yeux plantés dans les miens.

- Saphira, murmura-t-elle. Je crois qu'on est dans un trafic humain, tu comprends ? Ils vont nous vendre… ou pire.