Chapitre 51

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PDV Auteur

L'atmosphère dans le couloir de l'hôpital était imprégnée de cette pesanteur qui accompagne les souffrances. Les visages des proches de Charme étaient marqués par des larmes contenues et un chagrin silencieux.

Cela faisait exactement sept heures que Charme était dans le coma, que les docteurs tentaient, à la demande de ses parents, de la tirer des profondeurs, même si les probabilités de réussite étaient inférieures à 1%. Bien que cette fille, reliée à plusieurs appareils, ne soit pas de leur sang, Tiana et son mari se sentaient démunis face à la situation de leur fille, ne pouvant rien faire à part supplier les médecins de maintenir sa vie. Ils avaient demandé que leur fille soit reliée à tous les appareils possibles pour la maintenir hors de ce destin douloureux.

"Docteur, pourquoi ne se réveille-t-elle pas ? Cela fait sept heures, les appareils ne fonctionnent pas ?" demanda la mère, désespérée.

"Madame, vous-"

"Vous aviez dit que les appareils la maintiendraient, pourquoi ne se réveille-t-elle pas !" cria-t-elle, désemparée. "Vous aviez dit que-"

"Calme-toi, chérie," tenta son mari, voyant sa femme éclater en sanglots, criant sur les docteurs.

"Certes, madame, mais comme nous vous l'avons expliqué plus tôt, rien n'est garanti. L'infection a déjà détruit la totalité de l'organe. Les appareils ne peuvent plus être efficaces. C'est déjà une chance qu'ils parviennent à maintenir sa vie en ce moment. La patiente a refusé tout traitement dès le début, ce qui a permis à la maladie de progresser bien plus rapidement."

Seul le silence répondit au docteur. Tous les regards étaient baissés, refusant d'accepter cette réalité déchirante.

"Maintenant, ce que je vous demande..." Il inspira profondément, comme pour se donner du courage. "C'est de la laisser partir," annonça-t-il craintivement.

Mia se leva brusquement de sa place et s'avança à grands pas vers le médecin, le pointant du doigt.

"Comment... Comment pouvez-vous nous dire de l'abandonner ! Vous êtes des médecins, c'est votre travail de la sauver, de la faire vivre !" hurla-t-elle de tout son âme, les larmes coulant sans cesse. "Vous osez vous tenir devant nous et nous dire de la laisser partir alors que c'est vous qui ne faites pas correctement votre travail !"Elle déversait sa douleur, secouant le docteur de toutes ses forces. Celui-ci ne répondit pas et la laissa réagir à sa guise.

"Nous sommes sincèrement désolés. Nous avons fait de notre possible, mais nous n'avons aucun pouvoir sur la vie. La maintenir ne fait qu'empirer sa souffrance. Elle souffre en ce moment même, même en étant dans le coma. Donc, s'il vous plaît, faites ce qui est le mieux pour elle. Nous sommes navrés."

Le docteur s'inclina devant les proches de la patiente avant de partir d'un pas lourd, les laissant dans le couloir vide d'espoir de l'hôpital. Tous les présents, les deux parents, Mia et Taki, restaient silencieux, les larmes coulant sans fin sur leurs joues rouges de pleurs depuis maintenant quatre jours.

Quatre longues journées pour Taki à rester presque tout le temps dans cet endroit. Deux jours seulement pour la famille de Charme, arrivée la veille. La froideur de ce sombre nuit du mardi apportait une atmosphère déchirante, refermant des cœurs déjà brisés. Des questions tournaient en boucle dans leur esprit : pourquoi, comment, depuis quand ? La culpabilité les rongeait, réalisant que, bien qu'étant les personnes les plus proches de Charme, ils n'avaient pas réussi à percevoir son mal-être tout ce temps. Cela faisait quatre mois que leur bien-aimée souffrait et personne ne l'avait remarqué. Personne ne pouvait comprendre à quel point ils se sentaient coupables.

CharmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant