Tu pensais que je ne te reconnaitrais pas

Chapitre 1

Mia, villa des Stephens, Californie, 14 h 30

- Maintenant, tu te casses chez moi !

- Et pour aller où ?

Ce n'était pas la première fois que je me disputais avec mon père. Je n'avais jamais vraiment compris ce qu'il faisait et il s'énervait quand je demandais une quelconque réponse. Mais, la plupart du temps, il revenait avec une astronomique somme d'argent et une colère, toujours provoquée par n'importe quoi, envers moi. 

- Ton frère ne nous pose pas autant de problèmes.

- Mon frère, mon frère, mon frère ! Normal, c'est l'aîné et c'est un splendide garçon. Moi, je suis la deuxième, la dernière et une fille. C'est ça ton unique problème !

Mon père se pinça l'arête du nez en soupirant :

- Tu partiras dans l'appartement que j'ai choisi pour toi.

- Et maman !? Pourquoi tu ne fous rien ? m'écriais-je

- Ma princesse, je suis désolée. Regarde le bon côté des choses. Tu pourras prendre tes responsabilités et entrer dans une bonne fac.

- Mais j'ai seulement 19 ans.

- 19 ans de trop dans cette maison, susurra mon paternel.

Je savais très bien, et ce depuis petite, que mon père ne me voulait pas. Du moins, il ne voulait pas de fille. Il faisait d'énormes différences avec mon frère pour me prouver sa haine. C'était tellement grand que je ne parlais plus aussi souvent à mon frère alors que je l'adorais.

- Si tu n'avais pas balancé en pleine fête ton attirance pour les femmes, tu serais déjà mariée et on serait heureux.

Ils seraient heureux, sans moi.

- Je n'ai pas dit non quant à mon attirance pour les hommes. Je suis bisexuelle, papa, rentre le dans ta tête.

- Si tu es bisexuelle, ça veut dire que tu peux sortir avec une femme. Et ça, ce n'est pas Stephens.

Mon père m'en voulait d'avoir lâché ma sexualité en pleine fête pour son travail. C'était il y a deux ans, mon père parlait avec l'un de ses "confrères" quand celui-ci a émit l'idée la plus stupide du siècle :

- " Et si votre fille se mariait avec mon fils, ils seraient riches, resteraient dans le même type de métier et tomberaient sûrement amoureux. "

J'avais explosé le verre qui se trouvait entre mes pauvres doigts, mettais approchée du micro qui leur servait pour fêter leur meilleur vendeur et j'avais crié :

- " Foutez-moi la paix avec vos mariages à deux balles. Je veux épouser celui ou celle que j'aimerais vraiment. "

Puis était arrivé le moment où mon père explosa son champagne en même temps que sa colère.

Un bruit me fit sortir de mes pensées. Mon père sortait deux valises de son dressing et ouvrait la porte de ma chambre. Il balança ensuite toutes les affaires qui lui tombaient sous la main puis ferma la valise. Il attrapa ensuite mon bras avec force pour me faire descendre les escaliers.

Mon frère était en bas, ma veste à la main. Il me regarda avec un air désolé avant de sourire légèrement à notre père. Il attrapa les deux valises qu'il lui tendait et me passa mon blouson. Je l'enfilais puis je suivais le seul membre de cette famille qui ne me jugeait pas, mon frère.

Il mit les valises dans le coffre pendant que je me posais sur le siège passager. Quand il monta, il démarra le moteur puis me regarda.

- Mia Stephens a réussi à tenir 19 ans dans cette famille ! Miracle !