Tu pensais que je ne te reconnaitrais pas

Chapitre 3

Mia, appartement de Mia, 18 h

Après notre rencontre avec Agathe, nous étions retournées en cours normalement. Les filles croisées dans le couloir n'avaient pas pointées le bout de leur nez depuis l'altercation. Vu que mes premiers cours étaient mouvementés, j'étais désormais considérée comme une fille cherchant les problèmes et cela me dérangeait. Je n'aimais pas être considérée comme une nerd mais être une bad girl... c'était horrible.

Raphaël devait arriver dans quelques minutes. J'ouvrais ma valise et commençais à ranger mes vêtements quand on sonna à ma porte.

- J'arrive, criais-je.

Je me dirigeais vers la porte, attrapais la poignée puis regardais la femme aux cheveux roses sur mon palier.

- Oh ! Euh. Merde, bafouilla t-elle. Désolée de vous déranger en fait je devais voir une amie et euh...

Je regardais ses vêtements et tentais de retenir mes réactions inappropriées. Elle portait une robe verte extrêmement serrée et ouverte entièrement sur ses cuisses, une veste en jean courte et des sandalettes blanches.

Autrement dit, j'aurais été un mec, j'aurais pu dire une pute.

Mais t'as trop de respect. Enfin, c'est ce que je croyais.

- Et elle s'appelle comment ?

Tu ne connais personne ici, MDR.

- Euh elle se fait appeler par un surnom sur les réseaux.

Une escort ? J'habite possiblement à côté d'une escort ?

- Et c'est quoi son surnom ?

T'es trop curieuse.

- Happy.

La porte de l'appartement d'à côté s'ouvrit et un sourire traversa mes lèvres. Mais quand je vis le visage de ma voisine, je me décomposais.

Agathe habitait à côté de chez moi. Et plus surprenant encore, elle était escort. Ses yeux s'accrochèrent aux miens et je vis son étonnement pire que le mien.

- Ah bah, elle était juste à côté, chuchota la fille à la robe verte. Encore désolée du dérangement.

Et elle entra dans l'appartement. Agathe -ou Happy ?- me fixa avant de dire:

- C'est un malentendu, je t'expliquerais.

- D'accord, après je ne juge pas...

- Je suis pas escort, si c'est ce que tu crois.

Au moins, c'est dit.

Je retournais doucement dans mon salon mais mes pensées étaient accrochées à mon palier. Agathe habitait à côté de chez moi et je la voyais pour la première fois avec une fille

"Si je vais bien ? On vient de me balancer une remarque homophobe et pour la énième fois, je pète un cable. Si l'autre salope parle, je-je ne suis plus acceptée ici et je ne sais même pas ce que je veux faire."

On lui faisait des remarques homophobes mais elle voyait tout de même des femmes. Alors que moi, je regrettais mes paroles sorties involontairement. Mon amour pour les hommes et les femmes délivré à une soirée compliquée reste pour moi un éternel secret. Alors que Agathe s'assume, profite et n'est pas félicitée pour son courage innée.

J'entendis à nouveau sonner à ma porte. Je me levais et ouvrais à mon frère.

- Salut !

- Salut, dis-je, pas aussi enthousiaste que lui à cause de mon emménagement.