PERDUS DANS LES PAGES

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝑽𝑰

Stanislava

Le conducteur de ce bus ne m'est pas inconnu, et il n'est pas celui d'habitude.

Les dossiers sont prêts, je les ai transférés par mail à Avery. Il s'est occupé d'édifier la sélection des suspects, et, à en croire les nouvelles, son frère l'assiste. De ce que mon coéquipier me narra, Navy aspire à participer.

Nous sommes à une estimation de cinq suspects, se situant entre 1973 et 2020.

Deux d'entre eux sont morts.

Découvrir l'ère à laquelle le journal a été écrit est notre préoccupation actuelle.

En y songeant, Navy est un benêt. Comment ose-t-il ambitionner d'élucider un crime pareil en s'étant fait avoir si facilement ?

Il a le permis, cela nous fera un chauffeur personnel.

Une main tambourine mon épaule.

-"On est arrivées, Stanislette." résonne Fia.

Ma main s'aggraffe vigoureusement à la lance de mon sac à main, le cuire noire répand une température ardente dans le creux de ma paume. Tâchant de prendre appui sur mes pieds, je m'axe vers la sortie.

Étendant son bras, Fia enceint mes épaules de ce dernier, pilotant nos pas coordonnées.

La météo est exécrable, nous vivons de loin l'été le plus chaud de ceux que j'ai connus. Même à travers le tissus fin de cette mini robe noire, je ne peux que suffoquer

-"Olga et Bora veulent nous voir dans du fushia ou du orange. Ne pense même pas à la robe grenat en vitrine." Crache Fia.

-"Orgh ! J'aurais au moins pu dire que c'était un accident de la vendeuse..."

Elle me cogne l'épaule, m'éloignant d'elle de quelques centimètres. La commissure de sa lippe supérieure se relève, dévoilant ses dents du bonheur en un sourire amène.

-"Tu verras aux entraînements de boxe cet après-midi." la menaçai je, incertaine que mes paroles aient provoqué l'effet souhaité.

En outrepassant les portes translucides du magasin, je ne peux que remarquer l'agressivité des couleurs.

Une panoplie de paillettes, de strasses et de volants s'étalent sur l'entièreté des rangées. Fia me lâche et s'oriente vers la vendeuse afin de lui susurrer des paroles inaudibles.

La vendeuse en question nous guide vers un rayon vif et fleuri. Où de nombreuses robes sont mises en valeur.

Ma belle sœur et moi entamons notre perquisition des lieux en ce tas de robes, en quête des deux robes de nos rêves. Enfin, du moins les robes de ses rêves.

-"Pourquoi tu n'es pas venue à la boxe avant hier ?" Je coupe une de mes fourches.

-"J'étais à une fête... À deux heures de Ripley." balbutie-t-elle.

Comme je le disais l'autre jour, rien à voir avec Bora.

-"Tu es partie seule ?" Questionnai-je.

-"Non il y avait mon groupe."

-"Les jumeaux et le blondinet ?"

-"Oui Stanislette." Réplique-t-elle.

-"Je suis certaine que le blondinet s'entendrait bien avec mon voisin." pensai-je haut.

"Ton pote?" Une de ses longues tresses lui retombe sur le visage, elle la rejette aussitôt en arrière.