Diablesse

CHAPITRE 2

🥷 Ares, 24 ans 🥷

Domaine des "Sin alma" à Málaga ~ ESPAGNE

- Elles sont plutôt mignonnes, je trouve.

Je serre un peu plus fort le volant pour rester concentré sur la route. Je cesse instantanément en voyant mes phalanges blanchir et jette un rapide coup d'œil à Alec, mon bras droit et aussi meilleur ami.

- Tu sais que ça fait de toi un pervers de les regarder dormir comme ça, déclaré-je.

- En même temps, ce n'est pas tous les jours qu'on ramène des nanas aussi sexy au domaine ! s'extasie-t-il.

Je lève les yeux au ciel face à sa remarque. Il n'a pas totalement tort sur ce point même si Isobel est une créature plutôt appétissante. Mon amante n'en reste pas moins une peste capricieuse et j'ai horreur de ça. En fait, je la déteste le jour et je l'aime beaucoup plus la nuit quand elle me tient compagnie le temps d'une petite distraction, jamais plus.

Quant aux deux jeunes femmes endormies à l'arrière, elles sont très belles, c'est vrai. Ça serait mentir que d'avouer le contraire mais ne rien dire en revanche, c'est simplement donner l'impression que ça ne nous intéresse pas.

- Tu fais le malin mais crois-moi que ces deux lionnes vont nous sauter à la gorge pour nous arracher la jugulaire de les avoir fait tomber comme des mouches.

J'aperçois Alec grimacer à cette idée ce qui me fait sourire. Ce mec est une énigme humaine à lui tout seul. C'est un tueur hors pair sur le terrain mais une vraie mauviette pour le reste. Ce qui est parfait parce que Alec ne sait pas encore qu'il sera leur ombre quand je serai en mission et qu'il sera chargé d'améliorer les techniques de combats de la princesse. Ordre du roi que sa fille chérie devienne une véritable combattante.

- Ce qui me remonte le moral, reprend-t-il. C'est d'imaginer la tronche que va faire Isobel face à deux nouvelles concurrentes.

- Il n'y a aucune concurrence, Alec. L'une n'est pas mon genre et l'autre est une princesse. J'ai vraiment la gueule du mec qui veut baiser la fille de notre roi ? protesté-je.

Alec ne répond rien mais je le vois du coin de l'œil sourire comme un idiot.

- Pourquoi tu souris tonto* ?

*Idiot

- Pour rien, j'ai seulement l'impression que la princesse ne laisse pas insensible le grand vilain Ares, répond-t-il fièrement.

- Elle est pure et bien trop fragile pour m'intéresser. Je l'ai vu se faire bousculer tout à l'heure par un valet et cette idiota, elle l'a rassuré en disant ça arrivait à tout le monde d'être maladroit, blablabla... soufflé-je.

- Alors qu'elle aurait dû le tuer c'est ça ? se marre mon bras droit.

- Non. Mais elle aurait dû se faire respecter ! Ce cabrón* aurait dû se mettre à genoux devant elle et la supplier de se montrer indulgente envers lui. Si j'étais son...

*Connard

Je me stop net, la colère me fait souvent dire des conneries.

- Continue, je suis sûr que ce que tu allais dire est très intéressant, se moque Alec.

- J'allais seulement dire que si j'étais à sa place. Je voudrais qu'on me respecte et pas qu'on me prenne pour une poupée de porcelaine.

-Bien sûr oui. Tu ne pensais pas plutôt dire, si j'étais son homme de main super sexy, j'aurais tiré une balle dans la jambe de ce type pour qu'il s'agenouille devant elle. Ensuite, tu l'aurais menacé de ton couteau pour qu'il s'excuse convenablement et puis tu lui aurais crevé les yeux pour qu'il ne puisse plus jamais poser son regard sur elle. Pour finir, tu l'aurais torturé pour que tout le monde sache qu'on ne touche pas à la future reine.