CHAPITRE 11

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👑 Ella 👑 15 février 2025

- Tu veux quoi ?

Je dévisage Ares avec méfiance après avoir posé ma question, complètement ahurie. Il est de retour de sa mission depuis quatre jours et m'a évité comme la peste jusqu'à présent. Il m'a convoqué dans son bureau afin de discuter avec moi ou du moins de me faire une proposition.

- Je veux t'amener visiter Málaga cette après-midi et en profiter pour aller monter à cheval, comme je te l'avais promis, m'explique-t-il légèrement agacé.

En imaginant l'extérieur, je sens l'angoisse prendre peu à peu possession de mon corps. Je tente de contrôler le tremblement de mes mains en triturant le tissu de ma robe.

Le regard d'Ares se pose immédiatement sur mes mains et me pose des questions silencieuses lorsque son regard azur se retrouve dans le mien. J'ai l'impression qu'il est conscient que quelque chose ne va pas, mais avant de lui avouer la vérité, je préfère opter pour la rancune.

- Depuis près de quinze jours, tu m'ignores et tu reviens comme une fleur en me suggérant...une sortie ? Je suis désolée de trouver cela étrange, tu prévois de me tuer et de me jeter dans un lac en faisant passer cela pour un accident ?

Je remarque différentes émotions qui se manifestent dans ses yeux ; l'étonnement, l'amusement et enfin, l'agacement qui est rapidement remplacé par son éternel regard impénétrable.

Je dois admettre être assez satisfaite quand sa carapace se brise un instant en ma présence et laisse entrevoir légèrement le véritable Ares Muños.

En vérité, je lui en veux vraiment de m'avoir ignoré aussi longtemps, et le voir revenir avec Isobel à ses côtés n'a fait qu'accentuer ma colère. Je suis consciente qu'il était en mission pour moi. Enfin non, il y était parce que c'est son travail, je ne dois pas oublier que c'est pour mon père qu'il travaille.

- Je sais exactement ce que tu es en train d'essayer de faire, princesse.

Il se dirige vers moi, son regard braqué dans le mien. À mesure qu'il essaie de diminuer la distance entre nous, je recule jusqu'à me retrouver coincé, dos à son bureau. Il s'arrête à seulement quelques centimètres de mon corps tendu par notre proximité. Je peux sentir son souffle dans mon cou, ce qui me fait frissonner. Ses yeux se déplacent de ma poitrine où mes tétons doivent se dévoiler sous la dentelle de mon soutien-gorge et le tissu fin de ma robe, avant de remonter sur mes lèvres tout en humidifiant les siennes avec sa langue, un sourire satisfait finit par étirer ses lèvres pulpeuses.

- Je ne comprends pas ce que tu veux dire, dis-je d'une voix peu confiante lorsque je constate que je suis coincée entre le bois du meuble et le corps imposant du mercenaire.

Ares approche sa main vers mon visage afin de remettre une mèche de mes cheveux derrière mon oreille tout en murmurant :

- Tu essaies de me faire croire que tu es contrariée par mon manque d'intérêt envers toi ces derniers jours, mais je remarque clairement que tu me dissimules quelque chose.

Je saisis son poignet afin de retirer sa main qui est restée suspendue contre ma tempe et le fusille du regard.

- Tu dis ça parce que tu n'as pas l'habitude que les gens osent te demander des comptes ou ne disent pas "amen" à tout ce que tu dis.

- Oh pardon, c'est ce que tu es en train de faire là ? Me demander des comptes parce que je t'ai suggéré une promenade ? demande-t-il en se rapprochant encore d'un pas, appuyant sa poitrine contre la mienne.

- Pourquoi ne demandes-tu pas à Isobel de t'accompagner plutôt ? Vous êtes assez proches tous les deux.

Les éclats de rire d'Ares résonnent dans la pièce et je trouve cette mélodie si rare, d'une beauté extrême.

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