CHAPITRE 20

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🥷 ARES 🥷

Cinq secondes... je me suis simplement retourné pendant cinq petites secondes. Ella a disparu. Ses talons gisent sur le sol près de là où ma cigarette vient de s'écraser, mais d'elle, pas la moindre trace. Je scrute la foule autour de moi, paniqué. Il y a tant de gens, tant de silhouettes et de visages qui ne sont pas les siens. J'aurais dû faire preuve de plus de prudence et la reconduire immédiatement à l'hôtel. Qu'espérais-je, au fond ? Un rendez-vous sur la plage comme si nous étions deux personnes banales ? Mais la réalité est tout autre : une princesse et un mercenaire réunis ? Du jamais vu.

La première chose qui me vient à l'esprit est d'ouvrir mon application de géolocalisation pour la situer. Pas de signal, cela signifie soit qu'elle n'a plus de batterie, soit que ceux qui l'ont enlevée lui ont confisqué son téléphone. Je pourrais appeler Estebán pour qu'il localise la puce du téléphone, mais cela me ferait passer pour un minable qui n'a pas réussi à veiller correctement sur elle. Non pas que ce n'est pas ce que je suis, mais s'il y a bien une personne à qui je ne souhaite pas donner cette satisfaction, c'est Estebán.

Il excelle dans son domaine, mais je ne le supporte pas pour autant. Je peine à garder mon sang froid avec lui, ce qui est de plus en plus difficile depuis qu'il s'est intéressé à Ella. Je suis conscient qu'elle n'est pas indifférente à son charme, cependant, je refuse de concevoir qu'il puisse la séduire.

Je suis un putain d'égoïste et je le sais que trop bien ! Lorsqu'il s'agit d'elle encore davantage. Je la désire si intensément que cela me fait souffrir à l'intérieur de ma poitrine. Je n'ai jamais eu autant de désir pour une femme que pour elle. J'ai acquis la capacité de penser à moi avant les autres, mais malgré tout, je ferai tout pour elle.

Je me fraye un chemin parmi la foule qui continue de célébrer comme si tout allait bien. Tout ne va pas bien ! S'il lui arrivait malheur par ma faute, je ne me le pardonnerai jamais. Je bouscule chaque corps qui se met au travers de mon chemin et cri son nom à plein poumon :

— ELLA !

Je me sens comme il y dix ans quand j'étais dans ces affreux égouts. Ce jour-là, je menais simplement une mission ordonnée par mon roi, jusqu'à ce que je croise son regard aux iris émeraude. J'ai su alors que j'allais être lié à elle pour l'éternité, et j'avais vu juste. Aujourd'hui, elle est devenue ma mission, et je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour la retrouver.

Si je parviens à neutraliser le monde dans la rue, j'aurais une vision plus claire de ce qui m'entoure. Je saisis mon Glock P80 et lève mon bras en l'air avant de lancer trois balles dans le vent. Des cris se font entendre de tous les côtés, tout le monde s'échappe ou cherche un endroit où se mettre à l'abri en protégeant leur corps avec leurs mains comme si cela pouvait stopper les balles.

Je tourne sur moi-même à la recherche d'ondulations châtains et de deux billes émeraude. La peur alimente mon corps, coulant dans mes veines comme un venin. Je ne vais finalement pas avoir d'autre choix que d'appeler Estebán.

Le calme se réinstalle doucement dans la rue et je l'aperçois enfin, elle est là, recroquevillée sur un rocher un peu plus loin. Je me précipite vers elle, écartant les passants sur mon chemin. Je ne pense plus, c'est mon instinct qui prend le dessus et qui commande mes actions de manière automatique.

Arrivé à sa hauteur, je suis soulagé de voir qu'elle est réellement là et que ce n'est pas mon esprit qui me joue des tours, cependant les tremblements de son corps me ramènent brusquement à la réalité. Je m'accroupis pour poser doucement mes mains sur les siennes. Elle ne lève pas la tête, mais elle sait que je suis là, sa respiration s'est modifiée à mon contact.

— Est-ce que tu es blessée, princesse ?

Elle secoue la tête et continue de murmurer des paroles inintelligibles, son corps oscillant doucement d'avant en arrière. Je la persuade de baisser les mains pour me révéler son visage, faiblement illuminé par l'éclairage public. Son regard se perd dans le vide, et une angoisse m'étreint en la voyant en proie à une crise, essayant de toutes ses forces de faire face à ses démons du passé. Mon attention est captée ensuite par le poignard à ses côtés, la lame est maculée de sang. Lorsqu'elle suit mon regard et essaie de saisir l'arme, je l'en dissuade en douceur en enveloppant sa main de la mienne.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 05 ⏰

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