chapitre 2

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« Co...mment ça », balbutiai-je, perturbée. Les mots de l'inconnu résonnaient dans ma tête, la voix glaciale et autoritaire réveillant une peur profonde en moi. Mon esprit s'embrouillait, tentant de comprendre ses paroles en italien, une langue que je ne maîtrisais pas.

« Et bien, mia bella, tu as exactement cinq secondes pour déguerpir d'ici », articula-t-il d'une manière qui me glaça le sang, libérant mon cou d'une étreinte que je n'osais même pas imaginer. Tremblante, les larmes embrouillant ma vue, je me précipitai vers la sortie de la boîte, bousculant maladroitement quelques fêtards sur mon chemin, désireuse seulement de m'éloigner de cette menace invisible.



Sur la piste de danse, la musique assourdissante martelait mes tempes alors que je cherchais frénétiquement Alexandra du regard. Enfin, je la repérai, enlacée avec son cavalier, dansant avec une sensualité qui me paraissait presque dérangeante. Ignorant les regards curieux, je m'approchai d'elle avec précaution et lui touchai l'épaule pour attirer son attention. Elle se retourna, ses yeux verts brillants d'inquiétude.


"Où étais-tu passée ?" me demanda Alexandra, scrutant mon visage.



"J'étais aux toilettes, j'avais une envie pressante et je ne voulais pas te déranger pendant que tu dansais," répondis-je, essayant de paraître sereine.




« Tu as mis un bon bout de temps aux toilettes quand même », murmura-t-elle, essayant de percer à jour la raison de mon trouble manifeste.


« J'ai juste envie de rentrer, s'il te plaît », parvins-je à articuler, une angoisse palpable dans ma voix.



Alexandra fronça les sourcils, inquiète. « C'est notre dernière soirée, pourquoi partir si tôt ? Il n'est que minuit », tenta-t-elle doucement, cherchant à comprendre l'urgence de ma requête.



« Je ne me sens pas bien », avouai-je enfin, un sourire fragile étirant mes lèvres dans une tentative vaine de normalité.


Son visage refléta aussitôt son inquiétude grandissante. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » me demanda-t-elle, sa voix trahissant une anxiété croissante.



« Rien, j'ai juste un peu abusé d'alcool », mentis-je en haussant les épaules, désireuse de protéger Alexandra de la vérité effrayante qui me hantait.


Elle ne semblait pas convaincue, mais elle acquiesça, soucieuse de mon bien-être. « D'accord, on y va », consentit-elle enfin.


Je secouai la tête avec détermination. « Non, Alexandra, je vais y aller seule. Je vais commander un Uber, ça ira », insistai-je fermement, consciente que je devais partir au plus vite.



Elle fronça les sourcils, refusant catégoriquement. « Non, je ne vais pas te laisser rentrer seule dans cet état », répliqua-t-elle avec une fermeté qui ne souffrait aucune réplique.


Pour un instant, nos regards se croisèrent dans une impasse silencieuse. Je pouvais lire dans ses yeux verts une amitié profonde et une préoccupation sincère, une affirmation muette qu'elle ne me laisserait pas affronter seule mes démons cette nuit-là.

« D'accord », concéda-t-elle enfin, comprenant finalement l'urgence de ma demande. « Je vais te commander un Uber. Je ne rentre pas tout de suite, ma soirée ne fait que commencer », ajouta-t-elle avec compassion, essayant de m'apaiser.

« Merci », soufflai-je, soulagée. Je me dirigeai rapidement vers la sortie de la boîte, accueillie par le soulagement temporaire que m'offrait le froid nocturne, même si une peur lancinante persistait en moi.


mia debolezzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant