chapitre 5

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Anna s'en va de la pièce, laissant derrière elle une aura de réconfort éphémère. Je termine mon repas dans un silence lourd, chaque bouchée étant un rappel des paroles énigmatiques de Leandro. Son visage impassible et ses mots tranchants tournent dans ma tête, mêlés à une multitude de pensées tourmentées.

La lueur vacillante des chandelles projette des ombres dansantes sur les murs, accentuant l'atmosphère sinistre du manoir. Je prends une profonde inspiration, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Il faut que je réfléchisse à un plan pour m'échapper d'ici. Mais quoi ? Leandro semble invincible, entouré d'hommes dévoués et implacables. Faire du chantage pourrait être une option, mais je n'ai rien contre lui, rien pour le faire plier à ma volonté.






Je m'appuie contre le dossier de ma chaise, scrutant la pièce à la recherche d'une quelconque inspiration. Peut-être que je pourrais trouver quelque chose dans la maison. Quelque chose qui pourrait l'incriminer, ou au moins me donner un avantage contre lui. Il faut que j'en apprenne plus sur ses véritables intentions. Pourquoi m'a-t-il amenée ici ? Pourquoi moi ?








Je me lève doucement, décidée à explorer chaque recoin de ce manoir mystérieux. Les couloirs déserts semblent s'étirer à l'infini, leur silence oppressant n'étant perturbé que par le léger écho de mes pas. Les murs sont ornés de tapisseries anciennes, témoins silencieux des secrets et des complots de cette famille puissante.







Alors que je passe devant une porte entrebâillée, je me rends compte que c'est le bureau de Leandro. Celui-ci était fermé lors de son absence, mais comme il est là, peut-être y travaille-t-il. Je guette et ne vois personne à l'intérieur. C'est mon jour de chance ; je vais pouvoir en apprendre plus. J'ouvre tout doucement la porte et pénètre dans le bureau, mon cœur battant la chamade.








Le bureau est austère et élégant, avec ses murs tapissés de livres anciens et son imposant bureau en acajou. Je ne sais pas exactement ce que je cherche, mais je dois à tout prix trouver quelque chose contre lui. Mes doigts glissent nerveusement sur les objets disposés sur le bureau, jusqu'à ce que mon attention soit captée par un cadre photo.






Curieuse, je le prends en main et découvre une image d'une femme rousse, aux longs cheveux flamboyants, des yeux bleus perçants et un sourire radieux. Elle tient tendrement son ventre rond, enceinte, rayonnante de bonheur. Une vague d'émotions contradictoires m'envahit : qui est-elle ? Quel lien a-t-elle avec Leandro ?







Je retourne le cadre pour voir la date à laquelle la photo a été prise et je vois que celle-ci date du dix-huit mai deux mille vingt-deux, soit il y a deux ans. La porte du bureau s'ouvre brusquement et le cadre glisse de mes doigts, tombant au sol dans un bruit sec. Je me retourne vers la porte et je vois Leandro, le visage déformé par la colère.





"Qu'est-ce que tu fais ici ?!" Sa voix claque comme un coup de fouet, résonnant dans la pièce. "Qui t'a donné la permission de toucher à mes affaires, petite idiote!"







Je balbutie une excuse, mais les mots meurent sur mes lèvres alors qu'il s'avance vers moi, ses yeux gris flamboyants de rage. Son regard se pose sur le cadre brisé, et une furie glaciale traverse son visage.







"Tu n'aurais jamais dû voir ça," gronde-t-il, en me prenant par le cou, ses doigts se refermant autour de ma gorge. Avant que je puisse réagir, il me soulève presque du sol toujours dans la même position, me coupant le souffle. Mon cœur bat à tout rompre, et des larmes de panique montent à mes yeux.







mia debolezzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant