Je me glissais silencieusement à travers les couloirs du manoir, mes pas feutrés résonnant à peine sur les tapis persans étendus sur les sols de marbre poli. Chaque jour passé sans la présence de Leandro ne faisait qu'accroître mon inquiétude. Pourquoi m'avait-il conduite ici, dans ce lieu à la fois grandiose et inquiétant ? Ces pensées tournaient en boucle dans mon esprit alors que je traversais les pièces somptueusement meublées du manoir.
Les salons vastes et richement décorés semblaient imprégnés d'une élégance glaciale, chaque meuble ancien et chaque tapis luxueux évoquant le pouvoir et la richesse de leur propriétaire absent. Les murs de pierre lisse, vieux de plusieurs siècles, capturaient la lumière du soleil méditerranéen à travers de grandes fenêtres voilées de rideaux épais. Les ombres dansaient doucement sur les murs, créant une atmosphère à la fois mystérieuse et envoûtante.
Pendant cette semaine, j'avais appris à connaître Anna, la gouvernante. Sa présence était un réconfort bienvenu dans cet environnement étrange et intimidant. Avec ses cheveux courts d'un brun foncé et ses yeux verts brillants, elle avait une manière douce et rassurante qui apaisait mes craintes grandissantes. Toujours prête à répondre à mes questions et à anticiper mes besoins, elle semblait sincère dans sa bienveillance. Malgré cela, une question persistait dans mon esprit : jusqu'où Anna était-elle au courant des véritables raisons de ma présence ici ?
Chaque chambre que j'explorais respirait une élégance intemporelle, mais derrière cette façade de luxe, je sentais une tension palpable, accentuée par la présence discrète mais constante des hommes en costume sombre qui semblaient surveiller chaque mouvement. Leur regard impassible et leurs gestes mesurés trahissaient une vigilance qui nourrissait mes appréhensions.
Je descendis lentement les escaliers en bois sombre, la rampe lisse sous mes doigts crispés. Arrivée dans le salon, je traversai la pièce avec une hâte mêlée d'appréhension, jusqu'à atteindre la chaleur réconfortante de la cuisine où Anna s'affairait déjà. La lumière du soleil filtrait à travers les fenêtres voilées, créant des reflets dorés sur les ustensiles en cuivre qui pendaient au mur.
"Bonjour," dis-je timidement.
"Bonjour Mayonah, bien dormi ?" répondit-elle avec un sourire chaleureux, ses mains expertes s'activant autour des préparations matinales.
"Oui, merci," acquiesçai-je, tentant de masquer mon trouble grandissant.
"Je t'ai fait du café avec du bacon et des oeufs, prends place," m'invita-t-elle gentiment, disposant avec soin des fruits frais dans une corbeille sur la table en bois massif.
Alors que je prenais place à la table en bois massif, j'osai enfin poser la question qui me hantait depuis trop longtemps. "Dans quelle ville nous nous trouvons ?"
"Nous sommes en Sicile," répondit-elle simplement, versant une tasse de café fumant pour moi.
"Sicile... j'en ai déjà entendu parler. Comment est-ce ici ?" poursuivis-je, cherchant à en savoir plus sur cet endroit mystérieux.
Anna prit une inspiration avant de répondre, ses yeux verts pétillants fixés sur moi. "La Sicile est une ville magnifique, très lumineuse, mais aussi chargée d'histoire et de secrets."
Sentant qu'Anna était peut-être la seule personne à qui je pourrais poser mes questions en toute sécurité, je décidai de prendre un risque. "Je peux te poser des questions sur Monsieur Leandro ?"
Un voile de prudence traversa le visage d'Anna, mais elle hocha lentement la tête. "Oui, mais il faut être prudente. Viens," murmura-t-elle en me guidant vers un coin plus discret de la cuisine.
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mia debolezza
Romance"Tu es à moi, mio angelo," murmura-t-il d'une voix sombre et assurée, une lueur dangereuse dans ses yeux. La pièce, plongée dans une pénombre oppressante, semblait se resserrer autour de moi, chaque ombre accentuant la menace qui pesait sur mes épau...